Chapitre 19

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              - Il y a quelques années –

Une semaine. C'est le temps qui s'est écoulé depuis cette soirée avec Nicolas. Il a cherché à me contacter : il m'a envoyé des messages auxquels je n'ai pas répondu, il a aussi essayé de m'appeler ; mais j'ai fait silence radio.

              Depuis quelques jours maintenant je ne me sens pas bien. J'ai énormément de nausées, alors je ne suis pas retournée au lycée. Je n'ai rien raconté de ce qu'il s'était passé à mes parents ; je les laisse penser que je suis simplement malade.

J'ai beau n'avoir que treize ans, je sais ce qu'il faut pour tomber enceinte.  Je me souviens aussi très bien que Nicolas ne s'est pas protégé et je me souviens avoir senti ce liquide couler le long de mes jambes.

Je suis encore seule à la maison, puisque mes parents sont au travail et Tom est au lycée. Malgré les nausées je sais que je dois retourner au collège, j'ai déjà raté trop de cours cette semaine. Je passerai à la pharmacie en sortant des cours. Je me prépare puis je prends de la monnaie pour ne pas avoir à repasser à la maison.

A peine sortie de la maison, je sens la nausée arriver. Je prends sur moi, parce que je ne veux pas que ma vie s'arrête ou qu'elle tourne autour de ça.  Pendant mes heures de cours, je dors pour éviter de trop penser, ou même pour faire passer mes envies de vomir. Je n'ai pas échappé à ces dernières, puisque depuis ce matin j'ai déjà dû aller aux toilettes deux fois... en plein milieu des cours.

J'ai aussi passé la journée à angoisser de croiser Nicolas, parce que je ne sais pas de quoi il serait capable.  A vrai dire, je ne sais pas non plus de quoi je serais capable. Je n'ose même pas imaginer la terreur que j'aurais si je me retrouvais face à lui.

Après une journée épuisante, je sors des cours et je me rends en centre-ville pour aller à la pharmacie. J'ai peur d'être jugée par le ou la pharmacien.ne qui me recevra.

Je rentre dans la boutique. J'évite au maximum de croiser le regard de mon interlocuteur, même si le pharmacien semble bienveillant. Il me donne le test de grossesse,  je lui donne l'argent et repars presque aussitôt. Je m'empresse de ranger le test dans mon sac et je rentre à la maison.

Je monte dans ma chambre et je commence à faire mes devoirs. Après une heure de travail, je ne peux pas m'empêcher de fixer le test qui trône sur mon bureau. Il est encore dans sa boîte. Est-ce que je devrais le faire maintenant ? Je prends mon courage à deux mains et je me dirige vers les toilettes. J'ouvre le carton et je lis la notice. « Retirer le capuchon bleu et uriner sur la bandelette blanche. Remettre le capuchon, puis attendre cinq minutes pour obtenir un résultat valable ».

Ça ne devrait pas être si compliqué. De toute façon, le test indique clairement le résultat en mentionnant « enceinte » si il est positif.

Je souffle un bon coup, et je m'assois sur les toilettes. Après avoir fini, j'attends. Ce sont les cinq minutes les plus longues de ma vie. Une torture. Je pose le test sur le rebord du lavabo et je fais les cent pas pour faire redescendre la pression. J'essaie de respirer calmement . Après avoir attendu le temps donné, je me rassois, et, la main tremblante, j'attrape l'objet qui donnera, ou non, un tournant à ma vie.

Fébrilement, je baisse le regard et observe les inscriptions sur l'écran.

« Enceinte »

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Ça alors ! Voilà une révélation !  Que va-t-elle faire? Comment va t-elle l'annoncer à ses parents ?
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À samedi prochain tout le monde !
Eden <3

Une Lueur d'EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant