21. Usurpation

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Aurora Lombardi

TW : Torture, sang, langage grossier..

Cling, cling, cling

Mes chaînes s'entrechoquent à chaque mouvement que j'effectue créant un vacarme insupportable.

Mes bras sont attachés en hauteur, tirant le peu de force qui me reste.

La plaie encore à vif sur ma cuisse me rappelle à quel point la situation est catastrophique.

À en juger par la puanteur et la froideur de la pierre contre mon dos, je me trouve dans un endroit souterrain.

Une petite trappe laissant passer la lumière m'annonce que le soleil vient de se lever. Je n'ai plus vraiment la notion du temps.

Je meurs de soif.

Mes pieds s'écorchent encore et encore quand je m'efforce de remonter pour me repositionner correctement. Je suis complètement avachie au sol sans une once d'espoir que quelqu'un me trouve ici.

Je tente de crier de toute mes forces, mes cordes vocales s'épuisent à vue d'oeil.

Brusquement, une porte dérobée s'ouvre et une gamelle en fer glisse vers moi. De la purée presque insipide et des morceaux de viande s'y trouve.

Des hauts de coeur remontent de mon estomac, c'est dégoutant.

Une silhouette s'avance dans la pénombre traînant derrière elle une chaise métallique. Le bruit strident me fait grincer les dents.

Qui que tu sois, relâche-moi putain.

L'individu s'assoit face à moi, son torse contre le dossier. Sa carrure est imposante dans le noir et des reflets gris sur ses cheveux se dévoilent grâce aux rayons de lumière quand il s'abaisse vers moi.

Mange et ferme-là un peu.

Sa voix est grave et lente. Je plisse les yeux en essayant de distinguer la moindre parcelle de peau pour reconnaître mon kidnappeur.

Et comment tu veux que je mange avec les mains attachées. Dis-je d'un ton méprisant en repoussant l'assiette avec mon pied.

Tu as une bouche et une langue qui pourrait faire plaisir à tellement d'hommes, sers-en toi.

- Fils de pute ! Je crache tout en le fixant dans les yeux.

Je ne dois pas montrer mes faiblesses sinon je risque de tout perdre.

Il laisse échapper un ricanement vilain avant de se lever pour prendre son téléphone qui vibre dans sa poche. Dès qu'il le saisit, je peux apercevoir la date : 12 août, 12h40.

Ça fait maintenant deux jours que j'ai disparu sans laisser de traces à part celle de la lutte entre mon agresseur et moi. Mon appartement doit faire peur à voir.

Jeudi 10 août vers 18h00

Il ne se passe rien entre nous et il ne se passera jamais rien Alessandro.

Je sors de la voiture en trombe en claquant la porte. Mes yeux sont embués de larmes.

L'air frais fouette mon visage et ma robe s'envole tellement au grès du vent que je suis obligée de la tenir avant de partir.

Je ne veux pas me retourner, je ne veux pas voir la déception sur son visage. Il ne mérite pas tout ça mais je dois l'éloigner de mon monde.

Et pourtant c'est plus fort que moi, je fais demi-tour un instant vers lui et l'image qui apparaît devant moi me brise le coeur.

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