22. Une étincelle dans les ténèbres

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 Alessandro Dimartino

Tw : langage grossier, sang, morts

Quand deux étoiles sont trop proches et que l'une d'entre elles explose, il arrive qu'elle condamne l'autre étoile a erré sans trajectoire dans l'univers.

Je erre sans trajectoire depuis maintenant deux heures. Je n'ai pas encore l'envie de rentrer chez moi pour subir le fameux interrogatoire de Safiya.

L'écran du tableau de bord s'allume et affiche un message de Juan qui me demande si je souhaite passer à leur spot pour une soirée sur la plage avec Alice et lui.

De la pulpe de mon doigt je presse le bouton off en soupirant. Je n'ai plus la force de faire semblant avec quiconque ni de faire la fête ce soir.

Tout en conduisant, j'ai touché mainte de fois mes lèvres à la recherche du même sentiment que j'ai pu éprouvé en frôlant les siennes. Mais rien n'y fait, ces paroles ont eu l'effet d'un coup de poignard.

Ai-je pu la blesser ?

Me détestes-tu à présent ?

Pardonne moi s'il te plait.

La lune vient remplacer le soleil, les étoiles commencent à prendre place dans le ciel. Les arbres défilent au rythme de ma vitesse tandis que ma poitrine se serre plus douloureusement à chaque souvenirs qui se retranscrit dans mon esprit.

Je savais au fond de moi que quelque chose se tramait, son dernier regard dans ma salle de bain et cette dernière phrase voulait tout dire. Aurora Lombardi est insaisissable et si on essaye d'ouvrir la brèche, le chaos s'empare de nous.

Et pourtant, je m'efforce à croire que je peux faire taire ces mauvaises pensées, la rassurer, lui montrer à quel point le monde est beau sans noirceur, lui guérir ses blessures et surtout.. surtout.. entendre son rire chaque jours.

Je décide de rentrer après avoir vu la barre de mon carburant derrière le cadran se pencher dangereusement vers le rouge. J'ouvre la fenêtre sur le chemin du retour pour y laisser l'air entrer.

En arrivant devant mon immeuble, j'aperçois la lumière encore présente dans mon appartement, elle ne dort pas encore. Je me gare donc sur le bas-côté prêt à affronter ces questions.

J'ai pris les escaliers et non l'ascenseur pour ralentir ce moment, je suis complètement essoufflé quand je franchis la dernière marche. Je toque trois fois pour signaler que c'est bien moi avant d'entrer.

Safiya est attablée face à moi avec une tasse jaune cette fois-ci remplie d'un liquide brunâtre qui s'apparente à du thé.

Elle me désigne en silence la chaise à côté d'elle de sa main droite. Je me déchausse et retire mon manteau que je pose sur le portant près de la porte. 

Tu veux manger quelque chose ?

- Non merci, je n'ai pas très faim ce soir. Décliné-je sa proposition en m'asseyant à ses côtés.

Elle fronce les sourcils en croisant les pans de sa chemise de nuit puis se tourne vers moi, elle sait que quelque chose ne vas pas, elle a toujours su.

Raconte moi depuis le début, Al et libère ton coeur.

J'ai l'impression que ma gorge est nouée, ça me gratte. Les mots ont dû mal à sortir mais l'exprimer oralement me fera du bien. Du moins, je l'espère. 

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