Sparks of Attraction

27. Destins entrelacés

Aurora Lombardi

Je me retourne une nouvelle fois en essayant de ne pas réveiller le corps qui sommeil à côté de moi. Impossible de m'endormir, mon esprit ressasse le même moment inlassablement. Les grains de beauté sur sa clavicule et la fine ligne de poils partant de son nombril à la limite de l'interdit se gravent dans mon esprit laissant une trace indélébile.

Mes doigts touchent mes lèvres, encore malmenées par cette profonde passion enfouie quelque part dans nos êtres torturés.

Ma conscience encore corrompue par ces gestes experts me donne un mal de crâne. Ses mots tourbillonnent dans ma tête. Je ne peux pas encore tout lui révéler, étrangement je n'ai pas envie que la vision qu'il peut avoir de moi soit biaisé par des vérités trop complexes.

Sans un bruit, j'enjambe le drap pour m'extirper du lit et attrape le t-shirt et ma culotte traînant par terre pour les enfiler. Ma nudité enfin cachée, je me dirige vers la fenêtre pour admirer le ciel. Les lueurs pâles des étoiles éclairent les murs avec une délicatesse presque irréelle. Je m'assied sur le rebord de la fenêtre, les jambes repliées contre ma poitrine, le regard perdu dans l'infinité de la voute céleste. Le goût de ce baiser, doux et inattendu, résonne encore sur mes lèvres.

Pourquoi il a fallut que ça tombe sur toi, Alessandro ?

Un flot de questions et de doutes s'immisce en moi, pourquoi j'ai répondu à son baiser ?

Pourquoi j'ai ressenti cette étincelle de désir, alors que tout en moi doit le rejeter ?

Le poids de cette trahison envers moi-même et mes valeurs commence à me faire suffoquer. Je me sens prise au piège, incapable de démêler mes sentiments contradictoires.

Ma respiration devient erratique, les murs de la chambre semblent se rapprocher lentement. Mes bras se serrent autour de mes jambes, mon cœur battant à tout rompre. Je reconnais immédiatement le début d'une crise panique. Les étoiles, jadis apaisantes, deviennent floues et menaçantes.

Tout mon corps se crispe et ma tête vient se poser sur la vitre pour essayer de reprendre un souffle normal, la buée se répercute laissant un halo blanc se dessiner.

Allongé dans le lit derrière moi, j'entends le craquement du sommier, signe qu'il est réveillé. Je le voir bondir hors du lit pour me rejoindre. À travers ses yeux, l'inquiétude est omniprésente. Sans un mot, il me décale du mur et se glisse derrière moi, me retrouvant ainsi entre ses jambes, le dos posé maintenant contre son torse.

— Aurora, respire. Tout va bien, je suis là. Murmure-t-il près de mon oreille.

Sa voix est douce, apaisante, comme une mélodie réconfortante dans le chaos de mes pensées.

Son menton est posé contre mes cheveux et il vient placer sa main contre ma jambe pour taper en rythme, créant une mélodie simple à suivre.

— Tu n'es pas seule. Je suis là pour toi.

Peu à peu, ma respiration ralentit, mon cœur cesse de marteler ma poitrine avec autant de violence. Aucun de nous deux bouge de sa position, une certaine tendresse inattendue émane de lui. Lorsqu'enfin je parviens à retrouver une certaine stabilité, j'ose me retourner et lever les yeux vers lui.

— Pourquoi... pourquoi fais-tu tout ça ? Je demande la voix tremblante.

Il sourit, un sourire, à la fois sincère et déroutant.