15. Sentiments étoilés

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Juan Maldonano

Accoudé à la rambarde de mon balcon, je regarde les miettes de cendre qui tombe en tourbillon dans le vide.

Depuis que je suis rentré chez moi, j'ai dû épuiser mes trois paquets de cigarettes pour ne pas flancher.

Mes pensées sont fixées sur une seule et même personne : Alice.

Cela fait maintenant 15 jours qu'elle est dans le coma et que son état reste le même.

La fumée se dissipe dans l'air tandis que mon corps commence à se frigorifier par la nuit qui commence à apparaître.

Toute ma vie depuis mon enfance tourne autour de la drogue et de la violence, il n'y avait pas de place pour la délicatesse ou les rires.

Le personnage de Juan qui fait rire la galerie et qui s'en fout de tout c'est qu'une façade pour ne plus que je pense à ce passé.

Et pourtant pour la première fois de ma vie, j'ai peur de perdre quelqu'un.

Je ferme la baie vitrée avant que le froid s'installe dans la pièce à vivre et je pars en direction de ma cuisine comme à mon habitude depuis 2 semaines.

L'odeur de mes anciennes préparations hante encore l'air, sucrée et douce. Tout comme elle.

Je soulève le tissu qui recouvre ces fameux gâteaux à la fraise, ils ne sont pas parfaits mais ils sont à mon image me dirait Alice.

Je l'imagine en train de croquer et de sautiller partout grâce à l'explosion de saveur qui se propage dans ses papilles.

Ou encore en train de me sermonner sur le fait que je n'ai pas débarrasser le cendrier de la table.

Je m'appuie contre le rebord du comptoir, j'ai toujours adoré être seul mais être seul avec Alice me convenait davantage.

4 jours sont passés depuis ma dernière visite, j'ai encore du mal à mettre les pieds dans ce sinistre établissement. J'ai l'impression de ne pas être assez légitime pour y rester.

Tout au fond de moi je sens qu'elle va bientôt se réveiller, elle est forte et combattante.

Une énième notification s'affiche sur mon écran, je remarque très vite le prénom de Alessandro qui s'affiche.

J'ai préféré couper tout contact avant de devenir fou à en perdre la tête mais je sens que d'une certaine manière il arrive à me comprendre et je le remercie pour ça.

Alors il me tient au courant de tout ce qui se passe à l'hôpital lors des jours de visites. De ces constantes jusqu'aux derniers examens prodigués par les médecins.

Mais aucun changements n'est à déclaré, elle n'a pas bougé le moindre petit doigt ni cligner des yeux. Je ne peux donc plus apercevoir ce bleu azur que j'apprécie tant.

Quand je sens que je vais étouffer à rester ici à ressasser les moments avec elle, je décide de m'échapper par un autre moyen que l'illégalité.

Je saisis mes clés sur le portant à l'entrée avant de dévaler à toute vitesse les marches de mon bâtiment.

Une porte rouge en acier me fit face, je me dépêche d'entrer la petite clé ronde dans la serrure et d'ouvrir mon garage.

Je touche l'interrupteur de ma main et la petite ampoule accrochée au plafond commence à grésiller.

Devant moi se trouve le bijou du siècle, une moto qui appartenait à mon groupe avant qu'on se sépare prendre des chemins différents. C'est un cadeau inestimable.

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