13.1

2 0 0
                                    


J'arrive à pas de loup dans la salle de tirs. La salle est peu éclairée, comme à son habitude et le Général Weller se tient devant une cible, le torse droit et les mains croisées derrière le dos. Je ne vois pas son visage.

Mon cœur bat de plus en plus et d'un coup, Marc se retourne vers moi et braque son pistolet. Je lève les mains, stressée. Cet homme est empreint d'une folie extrême et j'ignore s'il va tirer. Je suis proche de lui mais pas assez pour le désarmer assez rapidement et éviter qu'une balle se loge dans mon épaule. J'avance lentement vers lui et son air impitoyable, les mains en l'air.

- Bonjour, Manon, me salue-t-il.

- Bonjour. Comptez-vous garder ce pistolet braqué sur moi tout du long de notre conversation ?

Il sourit face à mon audace. Avec lui, il faut oser être franche au risque d'être blessé.

- Vos désirs sont des ordres, Mademoiselle Anderson.

Il basse son arme et la range dans sa ceinture.

- Vous allez me virer, c'est ça ? Vais-je de bout en blanc.

Il rigole et commence à tourner autour de moi.

- Vous êtes trop talentueuse pour que vous partez comme une mal propre.

- Vous ne comptez donc rien faire ? M'étonné-je. Vous virez Kiara pour ces paroles racistes mais moi qui était à ça de lui ôter la vie, vous me laissez le champ libre ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit.

Il prend une grande respiration et plante ses yeux droits dans les miens.

- Kiara a quitté l'Institut car elle aurait été un danger. Elle n'a aucune humanité et fait trop de différences entre les Contrées. Son unique but était de rentrer dans la Garde Royale et d'espérer se rapprocher de la famille royale pour en tirer profiter.

Comment est-il au courant de tout cela ? Marc en sait beaucoup plus sur nous qu'il ne laisse en paraitre. Il doit passer son temps à nous surveille et à surprendre des bribes de conversations. Nous a-t-il déjà entendu parler du M.A.L. ? Sait-il ce que ça signifie ?

- Alors que toi, continue-t-il. Ton but, est bien que différent. Tu es rentrée en espérant être la Première de l'Institut et tu as toutes les qualités pour devenir une bonne Gardienne. Tu es douée au tir, à la pensée, au poison et au combat. Tu as une grande humanité et empathie qui te seront très utile. Mais je constate aussi une part sombre de toi, une grande colère qui risque de te mener à ta perte...

Il a passé notre temps à nous analyser, sans aucun doute. Toutes les personnes que je côtoie depuis des mois, ne remarque rien. Pas même mon jumeau.

- Vous ne me connaissez pas...me défendais-je.

- Je te connais plus que tu penses. Je passe mon temps à chercher le talent et tu as un potentiel monstre mais une haine toute aussi grande.

- Où voulez-vous en venir ?

- Je vais devoir te sanctionner pour une question décuitée et d'éviter un autre drame. Je ne veux pas qu'on disse que le Général Weller fait du favoritisme, même si j'aimerais beaucoup.

Il s'installe par terre et invite à me rejoindre. Il fait mine de réfléchir quelques instants même si sa décision doit déjà être prise.

- Tu n'auras pas le doit d'être Première.

Et là, je me sens déchantée...

L'Institut De NosecaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant