Les lumières s'allument brusquement et piquent mes yeux. J'ai des envies de meurtre, surtout que j'étais profondément endormie. J'ai passé ma nuit à enchainer les cauchemars. Tout à tour, il s'agissait d'un professeur différent qui voulait m'assassiner. Madame Folks qui me forçait à me suicider en contrôlant mon esprit. Le Général Weller qui fouillait ma mémoire avant de me tirer une balle en pleine tête, ou encore le professeur de combat qui m'envoyait valser contre les murs. Je ne me sentais plus en sécurité ici, mais je me suis promis de n'utiliser le collier que ma mère m'a donné qu'en cas d'extrême urgence, car je me doutais que mon départ aurait des conséquences lourde sur notre famille et d'autant plus sur Hugo. Et ça, je m'en voudrais à vie si quoique ce soit lui arrivais par ma faite. Jamais je ne pourrais vivre avec cette culpabilité.
- Debout les mômes ! Au réfectoire dans trois minutes ! Ordonne Marc.
Il sort du dortoir en claquant la porte. J'enfouis ma tête dans mon oreiller. Je hais Marc à l'heure actuelle. Son sadisme et ses comportements à la con.
N'a-t-il donc jamais été jeune et aimé les grasses matinée ?
Je me lève et trouve une table avec plusieurs piles de vêtements distinct.
- On se lève marmotte ! Dis-je en balançant un oreiller à son frère qui lâche un juron suivit d'un grognement.
Mes yeux rencontrent ceux de Noah.
- Salut princesse !
- Tu peux arrêter de m'appeler comme ça.
- Pourquoi ?
- D'un, je suis très mais alors très loin de l'être et de deux, je n'ai pas besoin d'être draguée.
- Pourquoi ? Tu as un copain ?
Je me sens blêmir. En théorie, rien ne nous interdit d'être en couple. Mais, c'est assez mal vu pour de futurs Cadets d'avoir des relations amoureuses qui ne pourront jamais aboutir, ou dans de très rare cas.
- Quoi ? Non ! Mais juste arrête.
Je prends une pile et déplie un t-shirt beaucoup trop grand pour mon corps mince.
- Sache pour ta gouverne, que tu prends dans la pile des mecs et que ça appartient à Nathaniel.
- Comment tu sais ça ?
- Peut-être parce qu'il est noté dessus, dit-il en pointant le dessus du t-shirt.
Je regarde et je vois enfin l'écrit.
- Oh ! Merci, je ne suis pas tout à fait réveillée.
- J'avais cru comprendre.
Je rigole et me dirige vers l'autre côté de la table. Je trouve ma pile grâce à mon prénom brodée en noir sur le tissu blanc. Je vais près de Julie qui s'habille derrière un rideau rouge qu'elle a aménagé pour avoir de l'intimité et cacher notre corps de regards indiscrets de certains garçons.
- Salut !
- Salut Julie !
- Tu n'as pas beaucoup dormi toi ! Me fit-elle remarquée.
C'est le cas, outre les cauchemars, j'ai aussi essayé pendant la majeure partie de la nuit à me demander pourquoi on nous avait fait subir une simulation nos plus grosses peurs. J'essayais surtout de comprendre la phrase prononcée par son frère "Le mal est bon". Comment deux contraires peuvent-ils se rejoindre ?
Je prends mon t-shirt pour l'en filer mais je me stoppe net. Un détail attire mon attention. À l'intérieur du col se trouve en petit caractère trois lettres.
M. A. L.
- Manon ? On va être en retard, grouille ! Ordonne Julie sous le regard interrogateur de Kiara.
- Oh, euh, oui.
J'enfile mon t-shirt, mon legging, mes baskets et ma montre pour rejoindre en vitesse le réfectoire. Mon amie avance mais la Vanlanskaise me bloque le passage et me bloque contre un mur.
- Qu'est-ce qui te prends ? Lui hurlé-je dessus.
- Tiens... Tiens... Il me semble que tu portes un objet qui possède une trop grande valeur pour une fille de ton genre, crache-t-elle en regardant mon collier protecteur.
- N'y touche pas.
- Ah non ? Pourquoi ? Oh... C'est ta mamounette qui te l'a offert ? A moins que ce ne soit ton chéri.
Je me retiens de la supplier. Elle jubilerait de me voir me mettre à genou pour me ficher la paix. Mais je ne m'abaisserais pas à lui offrir ce plaisir.
- Tu n'es pas assez bien pour avoir un chéri. Qui voudrais d'une fille qui a tellement d'espoir de retourner à sa misérable vie qu'elle en devient pitoyable ?
Elle m'arrache le collier et le jette sur le sol avant de le détruire avec son pied. Je me retiens de hurler et de pleurer.
Au-delà du semblant de sécurité qu'il m'apportait, il me rappelait maman et mes raisons de me battre et d'être forte. Pour elle. Pour Christian. Pour mon frère. Pour Silas et pour moi-même. Une partie de moi se brise.
- Oh non ? Tu ne vas toute de même pas te mettre à pleurer pauvre petite chose ? Me demande-t-elle.
Comme sorti de nulle part, Noah la plaque contre le mur et me libère au passage de son emprise.
- Du calme, cowboy, ricane-t-elle sans le prendre au sérieux.
- Tu es vraiment répugnante, Kiara. Tu harcèles le monde sous prétexte que tu es supérieure à eux parce que tu es née dans la richesse mais tu les écrases pour mieux régner.
- Ça va, je n'ai rien fait.
Noah fronce les sourcils et je vois Kiara se tordre de douleur. Un bruit d'ossement craque et je comprends ce qu'il se passe. Il lui brise les os.
- Tu es vraiment...continue-t-il tandis que je la vois agoniser.
- Arrête, tu vas la tuer ! Crié-je.
Il se stoppe et elle retombe sur le sol en se tenant les côtes.
- N'essaie plus de t'en prendre à elle, l'avertit-il.
Elle ne répond rien et me fait sortir de la pièce. Je le dévisage.
- Ça va ? Tu n'as rien ? S'inquiète-t-il.
- Euh... Je pense.
- J'aurais voulu qu'il puisse y avoir des caméras à cet endroit. On aurait pu la mettre dehors et j'aurais été sûr et certain qu'elle n'oserait plus te toucher.
- C'est bon. Elle paiera un jour.
Il secoue la tête, peu convaincu. Nous retrouvons les autres et nous mangeons. Ce matin-là, je ne dis pas un moment et je dévisage Noah tout au long du repas.
![](https://img.wattpad.com/cover/169412570-288-k104498.jpg)
VOUS LISEZ
L'Institut De Noseca
FantasyLe Royaume de Noseca était un Royaume tout à fait extraordinaire. La magie est omni présente. C'est pourquoi, chaque cadet de chaque famille du Royaume était envoyé à Nesar l'année de leur dix-huit ans, pour devenir les Gardiens du Royaume, à l'Inst...