3 - April

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- Quand ta jambe tressaute comme ça, tu peux... Je ne laissais pas finir et lançais :

- Croiser les jambes. Il acquiesça, mais dit :

- Oui, mais je ne pensais pas à ça. Intéressé, je lui demandais à quoi il pensait.

- À mettre ma main sur ton genou comme ça.

...

...

Euh.

Ok.

La chaleur de sa main me fit frissonner, et ma jambe arrêta bien ses mouvements.

- Je ne sais pas ce qu'il arrive a ton amie, mais si elle est à l'hôpital, c'est qu'elle est entre des mains compétentes. J'acquiesce, ne quittant pas des yeux la main qu'il a posé sur mon genou.

Putain de merde ! Samson a raison, je me comporte comme une adolescente !

Percevant mon trouble, Evan enleva sa main en s'excusant. Moi tous ceux à quoi je pensais, c'était que la chaleur de sa main me manquait grandement.

Ok, il y a forcément une explication logique à tout ça.

Bon, déjà, je suis fragile en ce moment même, puisque Alice se trouve à l'hôpital. Ensuite, je vais bientôt avoir mes règles donc mes hormones, c'est le grand huit. Et puis ça fait longtemps que je n'ai pas couché avec quelqu'un. Oui, voilà, c'est ça ! Je suis juste en manque de sexe.

Arrivés devant l'hôpital, je remerciais Evan de m'avoir déposé, il me proposa de rester avec moi, mais pendant le trajet, j'avais entendu son téléphone sonner au moins quinze fois, signe qu'il était attendu quelque part. Je me précipitais à l'intérieur à la recherche d'une chevelure blonde.

- April ! Je trouvais Laura assise sur l'un des sièges et courais presque jusqu'à elle.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- On discutait de la soirée et elle ne se sentait pas bien donc elle s'est évanouie.

Je déglutis et m'asseyais à mon tour. Une infirmière arriva et demanda si j'étais de la famille, je lui dis alors que je suis sa cousine. Elle me regarda d'un air de conspiratrice. Et me laissa aller voir Alice.

Elle était dans une chambre commune, avec un papi qui ronflait et un mec relié a plein de tuyaux, je grimaçais et m'avançais jusqu'à Alice qui me tournait le dos.

- Alice ?

- Je lui avais demandé de ne prévenir personne.

- Alice, s'il te plaît regarde moi. Elle souffla, mais se retourna. Ses yeux étaient rougis et je me forçais à ne pas baisser le regard sur ses bras par peur de trouver une nouvelle marque.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ses yeux étaient perdus dans le vague, je ne bougeais pas. En réalité, je ne bougerais pas tant qu'elle ne m'aura rien dit.

Un sanglot déchira le silence.

- J'ai besoin d'aide, April. Mon cœur se déchira et je la pris précautionneusement dans mes bras. Je la berçais doucement contre moi espérant pouvoir soulager rien qu'un peu sa douleur. Quand ses sanglots se calmèrent, elle reprit son souffle et essuya ses larmes.

- Je n'y arrive pas, je t'assure que j'essaie de faire des efforts, mais je n'y arrive pas. Je ravalais mes larmes et caressais doucement ses mains.

- Ok, on va te trouver toute l'aide dont tu as besoin. Alice est victime de trouble de l'alimentation. Plus jeune, elle se sacrifiait parce qu'elle trouvait son corps trop gros, petit à petit, elle a commencé à se priver de nourriture, à se faire vomir, jusqu'à ce qu'elle aille dans un centre spécialisé. Quand elle est rentrée à la fac une année après moi, on s'est retrouvé ensemble à la sororité, on a noué des liens et elle a fini par me raconter son histoire. Elle est en train de rechuter et ça me brise le cœur.

Evan & AprilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant