Chapitre VIII

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Marc


"On doit prendre les petites décisions avec sa tête et les grandes avec son cœur."

Jackson BROWN


— Cette salle-de-bain est plus grande que mon appartement, regarde-moi ça, une douche, une baignoire, tu te rends compte qu'on peut loger à douze dedans.

On habite le même immeuble, mais décidément pas le même univers. Cette pièce est vraiment grande, je n'avais pas fait attention hier soir, mais elle a une magnifique douche à l'italienne en pierre de Bali, une baignoire sur pied dans laquelle je lui ferai bien passer un moment de détente coquine et un lavabo double vasque, l'élément indispensable selon Stéphane Plazza.

— Arrête de dire n'importe quoi, allez, viens, j'ai faim moi. Ne fais pas ton timide, c'est juste une douche, en plus elle est déjà chaude.

Tous les mots qu'elle prononce ont une tout autre connotation dans ce contexte. Il faut que je me calme, elle va me prendre pour un pervers. En même temps, je me sens si à l'aise avec elle. Quand je pense que j'aurais pu vivre ça dès le départ si j'avais eu plus de couilles, j'ai envie de me frapper.

Je la rejoins et on garde le silence le temps de se savonner et se rincer, puis sortit de nulle part, elle se réfugie dans mes bras.

— Je peux ? Juste deux minutes, je veux profiter de l'instant.

— Mais je t'en prie, je suis tout à toi.

Si elle savait à quel point tout ceci est vrai. On reste enlacés quelques minutes, qui me semblent trop courtes, pendant lesquelles elle caresse mon dos, puis mes bras et mon torse, ses mains tracent les dessins qui les décorent. Je suis bercé par le ruissellement de l'eau et les mouvements de ses doigts.

Ses légères caresses estompent mes remords, mais n'effacent en rien les regrets.

Est-ce qu'un jour, je cesserai de m'en vouloir ? Est-ce qu'un jour, je profiterai de ces moments de tendresse sans me poser mille et une questions ? Est-ce qu'un jour, elle m'aimera aussi fort que  moi, je l'aime ?

— J'adore les gars tatoués.

— Ah ouais ? Je ne savais pas, moi aussi j'adore tes tatouages. Et tu aimes quoi d'autre ?

— Les barbes mal rasées, dit-elle en caressant la mienne. Les torses imberbes et tatoués jusqu'au cou, c'est juste miam.

Elle dépose un chaste baiser sur le mien.

— Et par-dessus tout, les cheveux longs.

Elle est en train de décrire tout ce qui fait ma personne et ça me rassure.

Je le sais qu'elle n'a pas craqué juste pour une soirée, elle n'est pas avec moi pour un court délai, ce n'est pas une fille comme ça. Elle a cédé, car elle a espoir que ce qu'il se passe entre nous débouche sur quelque chose de sérieux, mais je vois bien qu'elle a du mal à me dire tout ça. Elle doit penser que je prends ça à la légère, il faut que je la rassure, qu'elle sache que je n'aie l'intention d'aller nulle part.

— Moi, j'adore, que tu sois si petite que tu tiennes entièrement dans mes bras, que tes cheveux sentent la fleur d'oranger, que tu sois si décomplexée quand on couche ensemble, que tes yeux changent de couleur à chaque changement d'émotions, que tu sois complètement barrée et sans filtre, que tu te maquilles peu, que tu manges des burgers en gémissant. Tu veux que je continue ou t'as compris le message ?

Avec des Si - Tome 1 : MarcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant