Alors que les filles sortaient leurs talons, je ne renonçai pas à mes tennis confortables et plates. Elles étaient blanches, je décidai donc que ça irait très bien avec ma tenue. Je descendis les escaliers derrière mes trois amies. Benji siffla avec ses doigts pour accueillir Justine, qui rit puis le rejoignit pour l'embrasser. Ils s'étaient tous faits beaux, eux aussi. Surtout Noah... Il n'avait pas changé grand-chose mais c'était déjà trop pour que je me retienne de le regarder, de le détailler. Il portait un tee-shirt blanc à moitié rentré dans son pantalon sous une chemise en jean qu'il gardait ouverte et dont il avait retroussé les manches. J'essayais de ne pas trop m'attarder sur lui, même si j'adorais ce que je voyais. Et, alors que je remontais vers son visage, nos regards se croisèrent. On détourna tous les deux les yeux, gênés. Mais j'aimais savoir qu'il m'avait regardée aussi. C'était comme une petite victoire.
Après le repas, je me laissai guider jusqu'à la piste de danse pour m'amuser avec les filles. Le DJ passait des sons ringards qu'on connaissait par cœur et qu'on chantait à tue-tête comme si on avait 15 ans.
Alors qu'on s'épuisait comme des folles, je m'éloignai pour retourner à notre table et boire un verre d'eau. Je crevais de chaud, à m'agiter comme ça. Les garçons discutaient au bout de la table, ils riaient ensemble. Et avant que je rejoigne mes amies, un jeune homme un peu chancelant vint s'asseoir à côté de moi.
— Salut, lança-t-il en se penchant vers moi avec une haleine qui sentait le Ricard. Moi, c'est Benoît. Et toi ?
— Hum, je ne suis pas intéressée, dis-je simplement.
— T'es charmante, tu sais, je peux t'offrir un truc à boire ?
— Besoin d'aide, Chicot ? demanda Noah en s'installant sur la chaise à côté de la mienne.
— C'est pas le moment, Pisse-Partout, dis-je à haute voix en réponse à mon surnom.
— Pisse-Partout ? C'est pas le petit mec de Fort Boyard ? demanda Benoît l'incruste.
Alors je regardai Noah et il me regarda. Et on se sourit, on rit même, en se moquant de mon nouvel ami qui, vexé, quitta la table. Noah lui fit un signe de la main pour lui dire au revoir en l'affichant devant tout le monde. J'attrapai sa main pour qu'il arrête. Je ne voulais pas que l'autre mec revienne avec l'envie de lui casser la gueule. Il se laissa faire, reposa sa main sur la table mais ne lâcha pas la mienne. Je regardai ses doigts refermés sur ma paume et cessai de rire. Ma peau brûlait, juste là. Son rire s'évanouit doucement lui aussi. Et il ne resta plus que ce contact.
Noah regarda autour de nous si personne ne nous voyait. Il se leva sans me lâcher pour que je le suive. Il m'emmena vers la sortie et je n'opposai aucune résistance. Dehors, on contourna le restaurant pour se trouver un coin tranquille. Son regard me brûlait aussi, tout prenait feu, c'était un véritable brasier dans un magasin de feu d'artifice. Je m'appuyai contre le mur parce que j'étais sûre que mes genoux allaient se changer en guimauve dans une seconde. Noah passa sa main derrière ma nuque pour m'attirer à lui avant de m'embrasser et je m'offris sans réserve. Il devait s'attendre à ce que je le rejette, encore, comme d'habitude. Parce qu'il quitta mes lèvres pour me regarder, me sourire, me laisser le temps de partir en courant peut-être. Mais je ne voyais que sa bouche, que ses lèvres trop loin des miennes. J'attrapai le bord de sa chemise pour l'attirer à moi, pour ne pas me laisser le temps de penser. Pendant ces quelques secondes de lâcher-prise, tout avait l'air si simple. Je le voulais, il me voulait. Et rien d'autre ne comptait.
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Même pas en rêve #1 (à nouveau disponible)
RomanceAnciennement édité chez Édition BMR, à nouveau disponible gratuitement en intégralité. Danielle et Noah se disputent comme chien et chat depuis leur plus tendre enfance. Une seule règle : tous les coups sont permis ! Mais une nuit ensemble à la fin...