Pour rentrer, j'étais montée dans la voiture de Math, je m'étais serrée à l'arrière avec Ben et sa femme en restant silencieuse tout du long. Louise et Clément raccompagnaient Noah chez ses parents. Ma famille avait déménagé depuis des années dans une petite maison d'un quartier calme, à quelques kilomètres de lui. Nous n'étions plus voisins et ne nous reverrions plus le temps de son séjour en France.
Je descendis la première, être enfin de retour chez moi, chez ma mère, me remplissait d'une chaleur douce et réconfortante. Mes amis descendirent tous de la voiture pendant que je prenais ma valise dans le coffre. On s'embrassait, on s'enlaçait, ils me sourirent avec un air compatissant. J'allais déguster, on le savait tous. Mais pensaient-ils tous comme moi que je l'avais bien cherché ? C'était ma faute, je le savais.
Maman était en train de cuisiner avec Mamie, Sacha était assise sur le comptoir, le nez dans son téléphone. C'était bon de les voir. Trois générations de femmes qui ont toutes les mêmes problèmes avec le bonheur, l'engagement et la confiance.
Mamie avait élevé mon père seule, son mari étant parti avant ses six mois... Et voir son fils abandonner sa famille à son tour avait été un déchirement. Encore plus quand il était devenu évident qu'elle ne pouvait plus vivre seule et qu'il avait refusé de s'occuper d'elle. Heureusement ma mère et ma grand-mère s'adoraient, même si la décision de vivre toutes ensemble n'avait pas été difficile à prendre.
Maman avait tant essayé d'y croire, trop longtemps.
Et ma douce Sacha se débattait déjà avec un amoureux toxique du haut de ses 17 ans.
J'étais accueillie par la bonne humeur de chacune, par l'odeur du délicieux repas qui nous attendait et par la sécurité de ma maison. Ici, c'était comme une bulle impénétrable, tous nos soucis restaient à la porte.
Dans ma chambre, j'abandonnai ma valise sur le sol et me laissais tomber sur mon lit, épuisée. Les draps sentaient bon la lessive, ils venaient d'être changés. Ma chambre était rangée. Tout était confortable, je n'avais presque plus à penser à m'occuper de moi.
Hier c'était le plan idéal. Aujourd'hui... Un message de Louise me coupa dans mes pensées.
"Tu n'as pas forcément envie de les voir tout de suite mais je sais qu'elles te feront du bien un jour. Bisous, appelle-moi quand tu es prête. Je t'aime."
Et les photos défilaient. Nous. Tous les huit. Tous les quatre. Tous les deux. Noah et moi sur la plage. Noah accroché à moi sur le quad. Noah, nos mains enlacées, et moi au restaurant. La dernière ralluma une flamme vive dans ma poitrine, je ne l'avais pas vue nous prendre en photo. Et si je m'attendais à pleurer, je me surprenais à sourire. On était beaux putain.
— Ça va ? S'enquit Sacha en tapant trois petits coups sur ma porte ouverte.
— Viens là, dis-je en tendant les bras, j'ai besoin d'un câlin.
Aussitôt, elle monta sur mon lit et posa sa tête sur ma poitrine, les bras enroulés autour de ma taille. Elle ne parla pas, elle savait. Quelques minutes plus tard, maman et mamie passèrent devant ma porte et, en nous voyant comme ça, avec Sacha, Mamie ne manqua pas l'occasion.
— Oh un câlin, j'en suis ! déclara t-elle en contournant le lit pour s'allonger derrière moi et poser sa tête au creux de mon épaule.
Maman s'installa avec nous, elle posa sa tête contre mon front.
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Même pas en rêve #1 (à nouveau disponible)
RomanceAnciennement édité chez Édition BMR, à nouveau disponible gratuitement en intégralité. Danielle et Noah se disputent comme chien et chat depuis leur plus tendre enfance. Une seule règle : tous les coups sont permis ! Mais une nuit ensemble à la fin...