Chapitre 32 : Le mariage de Louise & Clément 1/2

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Un an plus tard


Je descendis de chez moi pour rejoindre Lucie, qui passait me chercher. C'était le grand jour. Et j'angoissais comme si c'était moi la mariée. Il serait là, c'était confirmé. Même si mes amis, mes adorables et compréhensifs meilleurs amis, avaient fait attention à ne pas trop parler de lui en ma présence, l'info avait fuité la semaine dernière malgré tout. Je ne prononçais plus son nom, il était mon Voldemort personnel. Mais ça ne l'effaçait pas.

Louise était en train de s'habiller, elle n'arrêtait pas de sourire, puis de pleurer, puis de sourire et on l'imitait toutes. C'était incroyable, cette sensation, ce bonheur qui envahissait mon être à la seule idée d'assister à celui des autres. C'était essentiel qu'il soit là, logique, il faisait partie de nos vies, il était là dans chacun de mes moments de joie. Et je crois que je guérissais un peu en cette journée spéciale. La mariée ne nous avait rien imposé sur le plan vestimentaire. J'avais quand même fait l'effort de m'acheter une robe pour l'occasion. Elle ressemblait à celle qu'elle m'avait prêtée l'an dernier – le soir où, ce soir-là – sauf que celle-ci avait des sequins sur le buste. J'avais poussé mes efforts jusqu'à porter des talons, et je crois que je n'avais pas l'air trop ridicule, perchée là-dessus. Lucie s'occupait de nous et nous rendait radieuses, assorties à la reine du jour qui illuminait la pièce avec son sourire.

Après la coiffure et le maquillage, nos deux amies sortirent retrouver leurs compagnons, me laissant seule avec Louise. J'étais derrière elle, on se regardait par le biais du miroir. On en avait fait, du chemin. On ne s'était jamais lâchées, jamais déchirées. On était comme des sœurs et je n'avais pas les mots pour lui dire combien j'aimais ma vie grâce à elle, grâce à son futur époux et à nos amis.


— Il sera là, ça va aller ?

— Oui, dis-je sans en douter.

— Il est rentré pour de bon, tu sais ?


Je savais à quoi elle pensait, on en avait discuté. On parlait toujours de tout, je lui parlais de lui, et elle m'écoutait sans me juger, sans me presser. Je savais que j'avais sûrement raté ma chance, je m'en voulais maintenant. J'avais compris depuis, trop tard, que j'aurais préféré le perdre demain que l'avoir perdu hier. Mais un an était passé.


— Il sera seul, continua-t-elle en baissant les yeux.


J'avais parlé de lui, j'avais essayé de guérir. Mais je ne l'avais jamais laissée me parler de Noah. Je ne voulais rien savoir. Était-il triste, heureux, amoureux ?

Il venait seul, il rentrait en France, il était là. C'était peut-être aussi possible aujourd'hui que ça l'était l'an dernier. Peut-être.

Le père de Louise frappa à la porte pour lui dire qu'on n'attendait plus que nous. Alors j'inspirai un grand coup, et je sentis mon estomac se nouer. Et mon amie, ma sœur, me prit dans ses bras comme si c'était moi qui avais besoin de courage alors que c'était elle qui faisait le grand saut.

Je sortis la première, et marchai jusqu'au grand jardin arboré et fleuri où se déroulait la cérémonie. Il y avait leurs parents, quelques proches et nous. Nous tous. Lui. Je remontai la petite allée entre les chaises en tenant un bouquet de marguerites. C'était romantique, champêtre et bohème, une licorne aurait pu se pointer sans que ça choque personne.

Noah était beau. Il portait un costume bleu marine, ouvert sur sa chemise blanche dont il avait détaché les derniers boutons. Il me regardait, on ne détournait plus le regard, on s'était manqué. Mais on ne se le dirait probablement jamais. J'allai me poster à côté des filles, c'était au tour de Louise de faire son entrée.

Même pas en rêve #1 (à nouveau disponible)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant