Chapitre 17

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Je sursautai pour la énième fois quand un extra-terrestre sorti de nulle part attaqua le héros. Et, chaque fois, il se moquait de moi. Mais j'aimais bien me faire peur devant ce genre de film. En plus, avec ce ciel gris qui assombrissait les bois, l'ambiance était idéale. Noah était avachi dans le canapé, appuyé sur son coude. Dans cette position, l'écart qu'il s'était amusé à imposer entre nous se réduisait doucement. J'avais croisé les jambes et je tenais le coussin dans mes bras, il m'était finalement fort utile !


— Je veux qu'on regarde un film moins flippant après, je vais pas dormir de la nuit sinon ! C'est déjà assez glauque de voir les bois par la fenêtre dans le noir.

— Si tu dormais dans la chambre tu aurais moins peur.

— Elle est déjà occupée, dis-je doucement.

— Le lit est vraiment grand, genre immense, dit-il en écartant les bras pour illustrer ses dires, plaquant exprès sa main sur mon visage, il peut contenir ta personne, ma personne et ta trouille !


Je le repoussai mollement en riant.


— Plus sérieusement, continua-t-il, dors dans la chambre ce soir, je prendrai le canapé.

— Pourquoi t'es gentil avec moi aujourd'hui ?

— Aujourd'hui ? s'étonna-t-il. Je suis gentil tous les jours ! C'est toi qui es mal lunée d'habitude.


Je lui balançai encore le coussin à la figure.


— Tu te fous de moi ? T'es insupportable comme mec, déjà à l'école tu m'en mettais plein la tronche. T'as toujours adoré t'en prendre à moi.

— Tu adorais me rendre les coups je te signale !


Touché.


— C'était plutôt drôle, la plupart du temps, avouai-je. Mais j'aurais bien aimé te connaître comme tu es aujourd'hui... soufflai-je en baissant les yeux.

— La dernière fois que j'ai été gentil avec toi, ça a pas mal... dérapé.


Il parlait de la nuit qu'on avait passée ensemble.


— Je sais...


Je n'osais plus lever les yeux vers lui. Comment on en était arrivé là ? On se charriait il y a encore cinq minutes et maintenant on allait vraiment en parler ?


— On est peut-être pas faits pour s'entendre, ajoutai-je avec l'espoir qu'on en reste là.

— Pourtant, quand on s'y met, ça fonctionne bien, je trouve.


Il ne me regardait pas non plus. Il détaillait les boutons de la télécommande avec un peu trop d'intérêt. Je sentis cette chaleur monter en moi, comme la première fois. Et je n'avais jamais ressenti ça avant lui... ni après. C'était étrange, inattendu, perturbant, et agréable aussi. Mais surtout terrifiant !

Même pas en rêve #1 (à nouveau disponible)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant