▫️- Marquinhos + Marco Verratti

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Quitté.

Marcos soupire une nouvelle fois et se tourne dans le lit conjugal doucement. Il ne veut pas réveiller Carol mais il n'arrive pas à dormir. Il finit par se mettre sur le dos. Il ne réalise pas encore. Marco est parti. C'est plus « il va s'en aller ». Il est parti.
Pour de bon. Pour toujours.
Il se met sur le dos et passe ses mains sur son visage en soufflant. Puis il étend les bras le long de son corps et fixe le plafond blanc immaculé.

Il a pleuré. Il a versé des larmes pour son ami. De tristesse, c'est ce qu'ils croient tous. Mais elles étaient de rage. De rage de s'être retenu de pas le laisser partir.
Il aurait dû le retenir, il ne l'a pas fait. Ça le tracasse énormément, même plus que le départ de son grand ami Neymar. Un vide en lui, un énorme creux. Il ne se sent pas bien, une constante envie de vomir tout en sachant qu'il ne vomira pas.
Il finit par se lever.

Il contourna le lit et alla embrasser Carol sur le front. Elle souria légèrement avant de se tourner et repartir dans son profond sommeil.
Lui, descendit les escaliers, dans le noir.
Il sortit dans le froid de la nuit et sentit ses larmes monter à nouveau.
Du point de vue de Marcos, quand quelqu'un s'en va, vous quitte, et prend avec lui vos souvenirs ensemble, il vous arrache une part de vous même. Sans que vous n'ayez rien demandé, et ça brûle.

Ça lui monte à la gorge, comme des odeurs d'ammoniac. Il est là, il pleure, seul, avec pour seuls témoins son désespoir et sa culpabilité. De ne pas l'avoir retenu.
De ne pas lui avoir assez dit combien il allait lui manquer.
Et même si il est seul, ses sanglots sont légers, retenus. Mais ça lui fait plus mal au cœur qu'autre chose. Il a peur que Carol le voit. Il ne veut pas qu'elle le voit ainsi.
Il n'a nulle part où pleurer tranquillement. Quoique...

Il retourna dans la maison et remonta dans sa chambre. Il enfila une veste par dessus son t-shirt et sortit après avoir attrapé son portable.
Il descendit à nouveau les escaliers et tchequa l'heure.
3h04.

Et bah.

Puis il fixa son téléphone. Il finit par le poser sur la table du salon et sortit de chez lui, laissant sa famille.
Il rabattit sa capuche sur sa tête et marcha jusqu'au bord de Seine, qui n'était qu'à quelques rues de la.
Il arriva sur le Pont de Neuilly et descendit pour arriver sur l'île de Puteaux. Il marcha un peu puis s'assit au bord, près de l'eau sous un arbre.

Il tremblait. De froid ? Peut être. De tristesse ? Probablement. De rage ? Assurément.
Il s'en veut. Plus que jamais, il s'en veut. Marco l'a quitté. Il n'a plus son Marco. Son Gufetto. Son Piccolo. Il n'est plus là. Et putain que ça lui fait mal.
Il est venu ici pour pleurer tranquillement mais n'y arrive même pas. Il se lève, énervé, et commence à courir. Peu importe où. Il finit à Versailles. Il n'a pas son téléphone. Il n'a pas son portefeuille.

Épuisé, il marche, sans but précis. Aucune notion de l'heure. Rien. Le soleil s'est levé, c'est sa seule certitude. Et pas la meilleure.
Il est seul. Littéralement.

Il est fatigué. Fatigué de ne pas avoir dormi, mangé, fatigué d'avoir couru, pleuré. Il s'assoit sur un banc, non loin. Il ferme les yeux.
Il est fatigué. Il s'endort. Il se sent glisser lentement sur le côté sans s'en empêcher.
Si c'est sur le banc qu'il doit dormir, c'est sur le banc qu'il dormira.
Il n'a aucune notion de combien de temps il a dormi, mais il est réveillé par une main qui secoue son épaule. Il papillonne des yeux et se redresse sans vraiment faire attention à la personne.

-Eh mais je le connais, lui !!

-Tu le connais ?

-Bah ouais ! C'est Marquinhos, le capitaine de PSG.

C'est que Marcos daigna observer ses interlocuteurs, non sans peur. Mais la pression redescendit immédiatement.
Deux policiers, l'un sur le dos de son cheval, l'autre à terre sa monture trônant derrière lui.

Recueil OS -FootballOù les histoires vivent. Découvrez maintenant