Lundi 06 décembre
01h05
📍 Paris, FranceA L E E N A
En vingt-deux ans de vie, je viens de remarqué à quelle point les couloirs d'un hôpital peuvent être froids et silencieux. Trop froids et trop silencieux.Ma jambe gauche commence à trembler nerveusement, en apercevant le médecin sortir de la chambre de ma mère.
Les bras de mon père m'entourant m'obligent à me lever en même temps que lui.
Médecin — Bonsoir, vous êtes bien la famille de madame Mendoza ?
Papa — Oui. Sa voix est cassée, même si il l'accepte pas cette situation lui fait énormément mal.
Médecin — Madame Mendoza est dans un état grave. Fracture de la clavicule droite, de six côtes, sans compter la commotion cérébrale.
Papa — Elle va s'en sortir ?Médecin — Il est trop tôt pour le dire, son polytraumatisme est sévère.
Lyam — Hein ?
Médecin — C'est-à-dire que ses multiples fractures et blessures menacent son pronostic vital.
Papa — Donc elle a des chances de mourir ?
Médecin — De très grande chance mais espérons que non.
Papa — On peut aller la voir ?
Médecin — Oui. Mais même dans le coma, elle peut vous entendre vous pouvez lui parler pour essayer de la motiver.
Papa souffle.
Cody — Vous pensez qu'elle se réveillera un jour ?
Le médecin baisse légèrement la tête, avant de souffler.
Médecin — Dans cette situation, la meilleure des solutions est de prier, un miracle peut arriver à tout moment.
Je sens mes jambes flageolets, ma tête tourne, au fur et à mesure qu'on avance vers la chambre.
La porte s'ouvre et à peine quelques pas fait, je m'arrête. Les larmes coulent sur mes joues en voyant toutes ces machines autour de ma mère qui semble à peine en vie.
Sa peau marron clair était encore plus pâle que d'habitude. Des bandages entouraient la moitié de son corps, le plus déroutant, c'était le cocard sur son œil.
Une boule se forme dans mon ventre en me souvenant des dernières paroles qu'elle m'a adressées.
« Prends soin de tes frères mais surtout de ton père, Aleena, je compte sur toi. »
C'est comme si elle savait, elle savait qu'elle allait faire ça.
Mais putain ma mère est pas lâche comme ça, elle aurait jamais fait ça en sachant qu'on en souffrirait autant.
Alors pourquoi elle a fait ça putain ?
Je me détache de mon père et m'avance vers le lit et saisit sa main qui est si froide, contrairement à d'habitude.
Sa poitrine monte et descend, lentement, signe qu'elle luttait encore, comme elle l'avait toujours fait. Mais cette fois-ci rien ne garantissait sa victoire.
Je m'écroule sur le sol, serrant sa main et y pose mon front, mes larmes se multipliant.
— Pardon maman, je suis désolé. C'est ma faute si tu es là, j'aurais jamais dû rien dire. Mais s'il te plaît, maman ne meurt pas, j'ai encore besoin de toi.
[...]
J'ai passé l'entièreté de la nuit comme ça, dans cette position, jusqu'à ce que mon père m'oblige à sortir prendre l'air et manger un peu.
Un café à la main, je regarde la ville de haut quand je sens deux bras m'entourer. Sans avoir à me tourner, je sais que c'est lui.
Je pose le café et me retourne vers lui, quand il croise mon regard triste, le sien s'adoucît et il pose un baiser sur le haut de mon crâne.
Mes yeux se remplissent automatiquement de larmes.
Zyon — Non non, pleure pas tresoro. S'il te plaît.
Ses mots déclenchent directement mes larmes. J'ouvre la bouche pour parler mais il m'en empêche.
Zyon — Non tais-toi, je sais ce que tu vas dire et non, rien n'est de ta faute, Aleena. C'est la mienne, j'aurais jamais dû t'en parler et j'en suis désolé.
Je secoue la tête et il me prend dans ses bras, mes larmes mouillant le torse de sa chemise mais ne dit rien me laissant pleurer.
Après de longues minutes, je m'arrête et me décolle légèrement de lui. Je suis gênée en voyant à quel point j'ai mouillé sa chemise.
— Je suis désolé pour ta chemise. Je dis la voix enrouée.
Zyon — C'est qu'une chemise.
— Tu dois pas travailler, aujourd'hui ?
Zyon — Être avec toi est beaucoup plus important que ça.
Il m'arrache un petit sourire et on se regarde longuement.
— Zyon ?
Zyon — Hm ?
— Tu me croirais si je te disais que je pense que ma mère n'a pas sauté de son plein gré ?
Il fronce les sourcils.
Zyon — Pourquoi tu penses ça ?
— Elle a un cocard, t'en a vu des tentatives de suicide qui donnent des cocards ?
Zyon — Ouais c'est bizarre mais j'ai croisé les policiers en te cherchant, ils ont dit avoir trouvé une lettre d'adieu.
— Quoi ?
Je me dégage de son emprise et descends rapidement les escaliers jusqu'à la chambre de ma mère, où est présent un policier qui lit la lettre.
Qui bizarrement est rempli d'insultes et de critiques qui disent à quelle point elle nous déteste etc etc.
Je fronce les sourcils, ça ne ressemble pas à ma mère de dire ce genre de chose.Papa — Je peux voir la lettre ?
Policier - Bien sûr, tenez. Il dit en lui tendant celle-ci.
Papa le saisit et me place à côté de lui pour la lire de mes propres yeux. Et directement mon père et moi nous échangeons un regard, les sourcils froncés.
Papa / moi — C'est pas les écritures de ma femme/ maman. On dit en même temps.
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𝐀𝐋𝐄𝐄𝐍𝐀 • 𝑴𝒐𝒏 𝒑𝒍𝒂𝒚𝒆𝒓
Teen FictionC'était censée être qu'une simple histoire de vacances. "𝑈𝑛 𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙,𝑒𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑜𝑖𝑠,𝑗𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑖𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑣𝑖𝑒𝑠"