ON VEUT TOUS VIVRE T1

Née pour regarder les gens vivre

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Quoi qu'il arrive je suis là, prête à réconforter untel, à me réjouir pour un autre ou à calmer la colère de quelqu'un.

En ce qui me concerne, personne ne se préoccupe de moi. Pourquoi ? Parce que je n' en ai pas besoin. Pas besoin de sécher des larmes si il n'y en a pas, pas besoin de supporter des cris de joie hystériques si on n'en entend pas, pas besoin de retenir des coups s'ils ne viennent pas.

Alors je me contente de regarder les autres vivre en attendant de ressentir quelque chose. Cette chose ne vient pas. Comme si mon cœur était un étrange puzzle auquel il manquerait une pièce: celle qui ne me ferait pas ressembler à un robot dénué de sentiments, à une peluche emplie de coton. J'ai pourtant tout essayé: Titanic n'à aucun effet sur moi, embrasser la première personne venue me répugne plus qu'autre chose, les fêtes m'ennuient et la douleur ne m'arrache même pas une larme. Pourtant, je sais que j'en suis capable et, avec un peu de détermination, je suis sûre de pouvoir trouver cette pièce tant convoitée. Mais, pour l'instant, elle ne semble pas se présenter à moi. Peut-être n'en suis-je pas digne?

***

Je me souviens de ce jour-là. Le jour de mes quatorze ans, celui ou j'avais décidé de tenter ma chance, bien qu'elle soit maigre.

C' était censé être le meilleur jour de l' année, c'est est devenu le pire.

6h00: On se réveille ! Il est l' heure de dire adieu à son lit car une bonne journée de collège nous attend !
8h00: Regarder le professeur de science catapulter une crotte de nez sur son classeur.
9h00: En avant pour 2 heures de fun en latin !
11h00: Courir en extérieur sous la pluie, quel plaisir.
12h00: Faire la queue trois heures au self pour au final ne pas pouvoir manger.
13h00: Le drame.

Fukushima dans mon cœur et ma tête, accident de parcours, chute de cinquante mètres, désillusion et regrets.