Un peu plus libre

20 7 1
                                    

A partir de ce moment-là, mes semaines furent rythmées par les cours de krav-maga, par cet étrange enchainement de mal être puis de libération que je subissais dans un coin du gymnase. Je me languissait jour et nuit. Je n'attendais que ça, pouvoir à nouveau me détruire les poings au rythme de ma rage, me vider la tête jusqu'à en souffrir, admirer les traces de sang que je laissais sur le sac de frappe. Puissante. Oui, dans ces moments-là, je suis puissante : plus que Alex, que Miel, que n'importe qui. Je suis sans pitié, irascible.

C'est bon, c'est parfait, c'est délicieux.

Chaque coup, je le savoure, je m'en délecte, m'en nourris. Je le vis à fond, attends l'impact sur la masse rouge suspendue au plafond. Quand viens le choc, je triomphe. Je hurle dans ma tête, mais je sais que le monde, dans la salle, peut l'entendre, ce cri de victoire.

Je le sais, j'attire l'attention, je suis douée, je suis hargneuse. L'on m'envie dans le cours car je suis forte. Ils ont peur, on me redoute, aussi.

Même Alex n'ose pas m'approcher.

Chaque semaines qui passent, je me sens un peu plus libre, un peu plus expérimentée, la corne sur mes mains peut d'ailleurs en témoigner.

ON VEUT TOUS VIVRE T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant