PARTIE 1: (Pas) Spéciale .

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Je ne suis ni belle ni moche, ni intelligente, ni bête, ni gentille ni méchante. Je ne suis rien.

Comme un grain de sable au milieu d'une plage de galet: je suis invisible, me faisant piétiner par les baigneurs et ballottée par le vent les jours de mistral. On ne me calcule pas, on ne me voit pas, je me sens transparente et insignifiante, comme indigne de vivre sur la terre qui elle, n'a de place que pour les gros cailloux.

Je suis misérable et j'ai dû m'y faire. Jamais je n'arriverai à être une personne normale. Jamais je ne parviendrai à être, tout simplement. Les autres semblent si vivants, si heureux, tandis que moi, vide de tout sentiment et de personnalité, je reste là, à les observer en me demandant ce qu'il ne va pas chez moi.

Et la vérité, je le sais, je ne suis tout simplement rien, une erreur de la nature, une peinture que l'on a oublié d'achever, à laquelle on a oublié de rajouter des couleurs.

***

Mes pieds ont comme fusionnés avec le carrelage froid de ma salle de bain et mes yeux sont inexorablement vissés au miroir, détaillant mon reflet pâle sous toutes les coutures. Une trace de cette fameuse couleur, c'est ce que je m'efforce de trouver, une étincelle de vie. Mais rien. Mes longs cheveux bruns et lisses me retombent mollement sur la poitrine, les lunettes argentées qui encerclent mes yeux comme une cage font tache sur mon visage et mes iris brunes et prisonnières ne semblent pas contenir ces fameuses "paillettes magiques qui font tout".

Viviane.

C'est le nom de l'étrange créature que je suis et que je hais de tout mon être.

Viviane.

C'est celle que je n'aurais pas du être. C'est cette fille au corps carré et plat, aux cheveux ridiculement longs, au dos courbé et aux yeux si vides qu'ils semblent être ceux d'une morte. Celle qui ne semble correspondre à aucunes des étiquettes que l'on a l'habitude de fixer au collège tant elle est dénuée de particularités.

La seule chose pour laquelle je suis douée, c'est me plaindre. De moi, des autres, de la vie, ou encore de cette foutue table basse qui se débrouille toujours pour heurter mon petit doigt quand je traverse le salon. Je ne sais malheureusement faire que ça, à croire que je suis née dans le mauvais monde, je ne corresponds pas aux autres et eux ne me correspondent pas.

ON VEUT TOUS VIVRE T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant