Vingt-neuf

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Chiara quant à elle, se tenait toujours chez Daniel. Ils étaient installés l'un en face de l'autre, dans la chambre du pilote, se regardant inlassablement dans le blanc des yeux. Ils n'avait pas spécialement discutés depuis l'arrivé de la jeune femme, leurs regards le faisaient à leur place.

"-Daniel, je ne comprend pas...

-Chiara, il a beaucoup de choses que tu ne comprend mais j'ai l'impression que tu n'essaie pas réellement des les comprendre, dit-il doucement, je pense que ce n'est un secret pour personne...Charles ne répond pas à ta lettre tu devrait sans doute pensé à avancer avec quelqu'un d'autre par exemple..

-J'aimerai que tu utilises de mots, dit-elle"

Les mots ne lui convenaient plus, il savait pertinemment qu'il ne serait pas écouté. Il se leva, Chiara se leva à son tour. Ils se regardaient toujours de la même façon, avec cette attirance fulgurante qui les liée malgré eux. Daniel s'approcha de Chiara, puis attrapa son visage pour venir y déposer ses lèvres. Elle se laissa guidé par ce baisé, et bien qu'elle n'en avait pas spécialement envie, pour la première fois depuis des semaines elle avait réellement l'impression de lâcher prise.

Daniel bascula doucement son corps au-dessus de celui de la jeune femme, venant délicatement l'allongeait contre le lit. Ils continuaient tous les deux de s'embrassaient lorsque le regard de la jeune femme se déposa  sur la commode de la chambre. Elle reconnaissait parfaitement ce morceau de papier, et cette écriture...puisqu'elle était la sienne. Elle s'arrêta dans cet élan puis se redressa, Daniel la questionnait du regard, tandis qu'elle se leva puis attrapa du bout des doigts la lettre qu'elle avait écrite au pilote monégasque.

"-Donc c'est ça, dit-elle se mettant à sangloter, c'est ce que tu essaie de me faire croire depuis des jours...tu essaie de me faire croire que Charles se fiche complètement de ce je ressens alors qu'il n'a jamais reçu ma lettre !

-Chiara, s'il te plait..j'ai pas fait ça pour..

-Ne me touche pas, dit-elle se reculant, il faut que je parle à Charles"

Elle quitta l'appartement du pilote, puis courra à travers les rues monégasques la lettre dans sa main. Elle pleurait, espérant que cette course lui permette d'évacuer toute cette colère qu'elle avait en elle. Comment peut-tu être aussi débile, se disait-elle intérieurement. Elle arriva devant l'immeuble, entra rapidement, puis se tenait devant la porte de son appartement.

Elle était accroupie essayant tant bien que mal de faire glisser l'enveloppe sous la porte, lorsque la porte s'ouvrit. Elle se redressa, et pour la première fois depuis des semaines, ils étaient là, tous les deux. Aucun d'entre eux n'osaient dire quoi que ce soit, peut-être bien trop incapable de le faire. Charles avala doucement sa salive, tandis que les larmes venaient perlées dans le creux des yeux de Chiara. Elle lui tendit sa lettre, puis tourna les talons.

Charles la regardait quitter le seuil de sa porte, puis la referma doucement derrière lui lorsqu'elle quitta son horizon. Il s'installa près de la fenêtre, puis ouvrit délicatement la lettre. Il déplia ce morceau de papier.

"-Charles,

Après ces longues semaines de silence et ces centaines de feuilles déchiraient je t'écris enfin.."

Il continua sa lecture, ses larmes venaient s'écrasées contre le morceau de papier. Il n'aurait sans doute imaginé tout ce qu'elle ressentait, tout ses espoirs qu'il avait encré au fond depuis ces longues semaines venaient enfin s'égaillés. Il essuya ses larmes du revers puis se redressa, puis décida de rejoindre la ville espérant trouver un peu de réconfort.

Numéro 16 / 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant