Chapitre 17 : Si seulement tu savais combien je t'aime...

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-Vadim ! hurlé-je complètement paniquée, en me précipitant vers le sol.

Virginie est là allongée par terre, et elle saigne au niveau de l'abdomen. En soulevant son t-shirt, je me rends compte, à mon grand soulagement, que ce n'est qu'une entaille. Néanmoins, ça saigne beaucoup. La mère de Vadim est dans les vapes, pas vraiment réveillée, mais pas vraiment endormie, non plus. Je retire mon écharpe et la noue de façon à arrêter le saignement. C'est à ce moment qu'il arrive. Je vois son visage se décomposer. Je l'empêche de faire quoi que ce soit. Il est trop choqué pour avoir les idées claires. A la place, je l'oblige à s'asseoir.

-Vadim, il faut que tu m'aides. Tu dois lui parler pour qu'elle reste avec nous. C'est important.

Puis je sors de la chambre pour choper mon téléphone sur le plan de travail. Je compose le numéro d'urgence et explique la situation à l'opérateur. Il me promet que les secours arrivent vite. Je raccroche et retourne à leurs chevets. Vadim est en train de raconter des blagues à sa mère. En parcourant de vue son corps, je remarque des hématomes. Elle a des bleus sur le visage, sur les bras. Elle s'est battue, mais contre qui ? Ça me tord le ventre de la voir comme ça. Si on était resté, rien ne se serait passé. Et Virginie ne serait pas dans cet état. Et c'est là que ça fait tilt, comme deux neurones qui viennent de se toucher. Quand nous sommes partis, Miguel et Laïla jouaient dans le salon. Mais il n'y a aucune trace d'eux. Où sont-ils ? Je me lève et fait signe à Vadim de ne pas bouger. Pendant dix minutes, je fouille tout l'appart jusque dans les moindres recoins. Ils ont peut-être eu peur et ils se sont cachés. Mais ils sont introuvables. Ils se seraient fait enlever ? Mais par qui ? Je ne veux pas faire paniquer Vadim plus qu'il ne l'est déjà, mais il va falloir que je lui dise même. Au même moment, les pompiers toquent. A partir de là, tout se passe très vite. Virginie est emmenée à l'hôpital le plus proche, accompagnée de Vadim. Je décide de rester. J'ai retenu un des secouristes pour lui parler. Il a gentiment attendu avec moi que la police arrive, et après avoir donné ma déposition et le peu d'éléments que j'ai, je finis par appeler Brock pour qu'il me conduise aux urgences. La seule chose que le flic a pu me dire, c'est qu'il nous préviendrait s'il retrouvait quelque chose. Sur le chemin, j'ai envoyé un message à Max pour lui dire de ne pas s'inquiéter, de prévenir ma mère que je ne rentrerai pas, et aussi que je les tiendrai au courant dès que j'aurai du nouveau. Dans le même temps, j'ai fait la même chose avec Thomas. Je me suis dit que Vadim aurait aimé qu'il le sache, pour se sentir soutenu.

Quand je suis arrivée, Brock m'a dit que si j'avais besoin, je pouvais l'appeler à n'importe quel moment pour me conduire quelque part. Je l'ai remercié et me suis dirigée vers l'accueil. Ça a été un véritable parcours du combattant pour réussir à avoir seulement quelques infos. J'ai même été jusqu'à me faire passer pour sa belle-fille auprès de l'infirmière pour qu'elle me donne le numéro de la chambre. Par chance, j'apprends que Virginie a déjà été prise en charge et qu'elle se fait soigner, en ce moment même. Après avoir cherché et demandé à pas moins de dix personnes où se trouvait la chambre, j'y arrive enfin. Vadim est assis sur un fauteuil, la jambe qui tremble. Il est stressé. Je rentre calmement en lui souriant, et m'approche de lui. Je pose mes affaires sur la petite table et l'entoure de mes bras pour le réconforter. Je sais qu'il s'en veut de ne pas avoir pu lui éviter ça.

-Vadim, l'appelé-je. Ce n'est pas ta faute, tenté-je de le rassurer.

-J'ai échoué. Je lui avais promis que je la protégerai.

-Tu ne dois pas penser à ça. Tu as fait tout ce que tu as pu. Tu n'as que 18 ans !

-Ça ne change rien. J'aurais dû faire plus attention à elle.

-Arrête de te flageller, s'il te plaît, dis-je d'une voix douce. Tu n'es pas responsable. D'ailleurs ta mère t'a dit quelque chose.

-Non. Elle ne pouvait pas parler.

Entre l'ombre et l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant