Chapitre 9 : Tout en surprise !

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-Asha ! Bouge-toi ! On va être à la bourre !

Max hurle depuis plus de dix min à travers tout l'appartement. Mon père est reparti à L.A. Problème avec la maison mère. Il ne sait pas combien de temps il y restera. En attendant, ça faisait bien longtemps que la famille Steal ne s'était pas aussi bien portée. Plus il est loin, et mieux l'ambiance est. Du coup, tout le monde en profite pour faire ce qu'il veut avant son retour. Et ce soir, on sort. Samya a organisé une fête pour son anniversaire, ses parents n'étant pas là. Elle n'a pas invité grand nombre de personnes, mais elle a tenu à ce que nous soyons là. C'est la première fois depuis un bout de temps que je sors et je ne sais pas comment m'habiller. Pourtant, ce ne sont pas les vêtements qui manquent. Mais je n'arrive pas à me décider.

-Asha ! Mais qu'est-ce que tu fous ?! s'exclame-t-elle en tambourinant à ma porte. Je peux entrer ?

-Oui, fis-je exaspéré.

-T'es encore en pyjama ?!

-Je ne sais pas quoi me mettre.

-Depuis quand tu te préoccupes de tes fringues ?

-Depuis rien. C'est juste que je n'ai pas envie de ressembler à un sac à patates.

-Dis plutôt que tu veux te faire belle pour Ale, dit-elle avec malice.

-Non, pas du tout.

-À d'autres. Je te connais par cœur.

-Il faut croire que non, alors. Je ne veux plaire à personne.

-Mets l'argenté. T'es super Sexy dedans.

-On ne va pas en boîte. On va à un anniversaire. J'aurais l'air d'une pute.

-Doucement, tu parles de tes fringues là. Et que j'ai choisi pour toi en plus. Tu la mets et tu discutes pas. On est en retard.

Elle s'approche de la penderie et s'empare de la robe, puis me la jette, se baisse pour prendre ma paire de chaussures assorties à la tenue et saisit un bijou de tête dans ma coiffeuse. Je m'habille rapidement et me regarde dans mon miroir. Ça me fait trop bizarre de me voir comme ça. Je n'ai pas l'habitude. Je m'habille toujours simplement, alors me voir avec ce genre de tenue... J'ai l'impression d'attirer l'œil sur moi, de vouloir me faire remarquer. Mais pas le temps. Max m'attrape par le bras pour me traîner en dehors de l'appartement. J'ai tout juste le temps de choper une veste au passage. Plus on marche et moins j'ai envie d'y aller. Je devrais peut-être rentrer. Je suis à deux doigts de faire demi-tour mais elle m'en interdit. Vingt min plus tard, nous sommes arrivées à destination. Les parents de Samya sont avocats. Elle habite donc une belle maison de maître. Nous sommes accueillies par la jolie blonde qui nous conduit au salon. Nous nous ferions un chemin jusqu'à ce dernier. Je pensais qu'on allait être peu. Mais il est à peine vingt et une heure et il y a déjà plein de monde.

Ça promet !

-Samya ! hurlé-je. On ne devait pas être en petit comité !

-Disons que ça a un peu dérapé, mais c'est pas grave pour l'instant, ça ne déborde pas donc ça va.

-Et les voisins, ils ne vont rien dire, m'inquiété-je.

-C'est des vieux. Ils sont sourds. Et les Smith sont partis à Barcelone.

Notre hôte nous sert un verre avant de repartir. C'est peut-être son anniversaire, mais j'ai l'impression qu'elle ne va pas beaucoup en profiter. Soso cherche JP du regard. C'est vrai qu'il est difficile et d'y voir quelque chose avec toute cette fumée ! Lorsque je me retourne, elle a déjà disparu. Et voilà que je me retrouve toute seule. Je pensais que je serais heureuse de sortir, mais finalement je ne le suis pas tant que ça. Peut-être parce que tous mes potes me manquent. Je pensais que ce serait plus simple de les laisser à L.A. Sûrement parce que je rêvais de voir Paris. Mais l'euphorie est retombée. Et maintenant je me sens abandonnée. Le comble vu que c'est moi qui suis partie. Je me sens mal, oppressée, étouffée. Il y a trop de gens au même endroit. Il faut que je sorte avant de m'évanouir ou de me mettre à suffoquer. Pas besoin de faire une crise de panique. En plus, plusieurs garçons me dévisagent comme si j'étais une prostituée. En même temps, vu la façon dont je suis habillée... J'aurais dû refuser de porter cette robe. J'ai l'impression d'être nue. Ce n'est pas agréable comme sensation. Vite de l'air ! Mais alors que je me dirige tant bien que mal vers la sortie, un bras s'enroule autour de moi et me retient en arrière. Je lâche un petit cri, ma main est prête à retourner une gifle à celui qui a osé me toucher sans autorisation. C'est Ale. Il me décoche un sourire un peu gêné. Je ravale ma colère. Ce n'est que lui. Il me tend sa main pour que je le suive. Je la saisie et il me tire vers lui. J'essaye de le suivre avec une grande difficulté, puis nous nous retrouvons dans une petite pièce un peu étroite, à l'abri des regards. Nous sommes très, très proches, et cette proximité me gêne un peu. Je me mets à rougir.

Entre l'ombre et l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant