Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit. J'étais encore déboussolée par ce que m'a dit Vadim. Je n'en ai pas parlé à Max parce que je ne pense pas que Vadim apprécierait. Par conséquent, ça été un peu difficile de faire comme si de rien n'était. Evidemment, elle m'a tannée pour savoir mais je n'ai pas craché le morceau. J'essaye de ne pas trop y penser. Je suis très excitée à l'idée de savoir ce que l'on va faire ce week-end. Cette fois-ci, ce n'est pas sur une journée mais sur deux jours que nous allons faire des activités. Claire nous a dit de prendre un trousseau, et nous devons ramener l'enveloppe qu'elle nous a donné la dernière fois et qu'elle nous a formellement interdit d'ouvrir. J'ai dû lutter. Je voulais trop savoir ce qu'il y avait dedans. Nous allons donc dormir on ne sait où – comme toujours – et ça rend les choses plus bizarres que d'habitude. Je pars donc tôt ce matin. Je dois retrouver mes deux acolytes à sept heures pétantes – on est bien loin des neufs heures convenues au départ dans notre accord – devant le lycée. Ils ne sont pas encore là quand j'arrive, mais ils me rejoignent très rapidement. Nous prenons donc la route pour trois heures. J'avais emporté de quoi écrire mais Thirion nous a réservé tout autre chose : des jeux. L'un d'entre eux me plaît tout particulièrement car il faut tenter de découvrir le premier, le crime écrit sur la carte en posant des questions au maître du jeu. Sans me venter, je suis trop forte ! J'ai gagné beaucoup de cartes et ça a un peu saoulé Vadim. Mais ça s'est rapidement inversé au jeu de géographie où je me suis prise une sacrée taule, un de mes grands points faibles – je sais, ça l'a fout mal quand on a HGGSP en spécialité. Cette fois-ci, c'est Vadim qui a remporté haut la main. Au moins, j'aurais appris quelque chose. Le reste du trajet, on a mis de la musique à tour de rôle, mais j'ai finis par monopoliser le téléphone de Claire en devenant leur DJ. J'ai été ravie de leur faire découvrir de nombreux titres peu connus. Ils étaient surpris face à ma culture musicale. Tout y est passé : allant de la pop au rock, en passant par les chansons à textes ou encore la musique classique. Nous sommes arrivés dans les alentours de dix heures. En face de nous se dresse un paysage à couper le souffle. De magnifiques jardins entourant un petit château de la renaissance. On apprend très vite qu'il appartient à la famille de Thirion depuis plusieurs générations. Le domaine s'étend sur plusieurs hectares. Le cadre est paisible. Il se trouve hors de la ville, loin de la pollution. On va se reconnecter avec la nature et cette bouffée d'air va nous faire le plus grand bien. Ici, pas de connexion, pas d'Internet et le réseau est pitoyable. Le jour où il arrive un accident, on a le temps de mourir dix fois avant même que les pompiers aient été prévenus ! Bon, j'exagère peut-être un peu, mais il y a quand même de cela. Claire nous invite donc à rentrer. Elle nous fait visiter sa propriété. La maison de maître a été refaite à neuf tout en gardant des traces du passé ; moulures, planché ciré, gravures... C'est très chaleureux. Elle nous montre nos chambres et nous nous installons. Dans la mienne, il y a un lit à baldaquin. C'était mon rêve d'en avoir un quand j'étais petite. Je crois que c'était celui de toutes les petites filles. On retrouve aussi une cheminée, un dressing intégré, une petite salle de bain et une coiffeuse. Les murs sont peints dans un rose poudré très léger. Ça me rappelle un peu ma chambre, même si la mienne à une décoration un peu plus bohême chic. J'arrête de m'extasier et range mes affaires avant de me diriger vers la fenêtre. La vue est sublime. Il fait encore beau et bon, et je décide d'en profiter. Je l'ouvre et m'installe confortablement au bureau. J'ai envie d'écrire. Je suis pourtant interrompue quelques temps plus tard par Vadim. Lui aussi est surpris par la beauté de la pièce. J'essaye d'imaginer à quoi la sienne ressemble. Mais j'abandonne me disant que ce serait plus simple d'aller voir, et referme mon calpin. Je pose mon stylo pour le rejoindre. Je m'assieds sur le lit à côté de lui.
-Je me demande bien ce qu'a bien pu nous réserver Claire, commence-t-il.
-Je n'en ai presque pas dormi tellement j'étais excitée ! affirmé-je.
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Entre l'ombre et l'âme
RomanceElle a tout pour être heureuse : la réussite, la fortune, la famille... Pourtant, tout ça n'est que vent. Anna a 17 ans, un père inexistant, beaucoup trop d'argent, des amis, certes, mais qui vivent à des milliers de kilomètres, et malheureusement...