Chapitre 20 : Quand il ne reste plus que l'amour pour tout réparer...

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Dès que l'avion a atterri, je me suis précipitée dehors, et j'ai sauté dans un taxi, me fichant royalement de ma valise, ou des gens que j'ai bien pu bousculer, au passage. Et un peu aussi, je l'avoue, des personnes avec qui j'ai voyagé.

Vadim a tenté de me suivre, mais il a fini par me perdre dans l'immense foule. Pas grave. Je lui ai envoyé l'adresse par message. Il va en profiter pour récupérer nos bagages, les déposer à la maison, pendant que je vais me faire un sang d'encre, dans les couloirs de l'hôpital, à attendre de pouvoir, voir ma mère.

Quand j'arrive à l'accueil, je suis obligée de poireauter un bon quart d'heure, car personne ne daigne me répondre. J'ai pourtant appuyé sur la petite sonnette, comme dans les hôtels, pour réclamer l'attention du personnel d'accueil, mais je crois qu'ils sont surtout bien trop occupés à fumer leurs clops et boire leur café à l'arrière du bâtiment, plutôt que de recevoir les gens.

Comme si j'avais besoin de ça !

Après ce qui me semble être une éternité, une dame apparaît enfin, me demandant quel renseignement je souhaiterai avoir. Je la remettrai bien à sa place pour m'avoir fait attendre, mais la santé de ma mère reste ma priorité number one. Je n'ai pas le temps de lui faire une conférence sur le code du travail, et toute la clique.

Et c'est après lui avoir montrée ma carte d'identité, et avoir encore attendu, qu'elle me donne finalement le numéro de sa chambre. C'est comme ça que je me retrouve à déambuler dans les couloirs, en cherchant l'étage auquel je veux accéder. Les hôpitaux, ce sont vraiment des labyrinthes !

Sérieux, faut avoir passer un diplôme d'orientation pour ne pas se perdre.

Finalement, après un bon quart d'heure de recherches intensives, je finis par tomber sur mon frère, au téléphone avec je ne sais qui. Et qui raccroche sitôt qu'il m'a vue.

- Alors ? lui demandé-je, la boule au ventre.

- Elle a passé une bonne partie de la journée sur le billard, mais ils ont réussi à stopper l'hémorragie interne, m'apprend-il.

Je souffle un bon coup.

Son pronostic vital n'est plus engagé. C'est déjà ça.

- En revanche, ils ont dû la plonger dans un coma artificiel, le temps qu'elle reprenne des forces.

Ma mère est dans le coma. Ma maman. La chair de ma chair. La femme qui m'a élevée. Celle qui a fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Elle est dans le coma.

Je n'arrive pas à l'accepter.

- Tu peux lui parler, me sort-il de mes pensées. Les médecins disent que dans ces situations, les patients peuvent probablement entendre leurs proches. Et que ça pourrait les aider à se réveiller.

Je comprends tout ce qu'il me dit, mais c'est comme si tout rentrait par une oreille et ressortait par l'autre. Je crois que je ne réalise pas bien l'ampleur de la situation.

- Bibie et Raph sont déjà passés la voir, m'informe-t-il. Papa est resté quelques heures, mais est reparti aussitôt qu'il a pu la voir. Et je suis arrivé dans l'après-midi.

Je lui fais un signe de tête, pour lui faire savoir que j'ai pris en compte son rapport.

Je me tourne vers la chambre, et hésite un moment avant d'entrer. J'ai peur de voir dans quel état elle se trouve. Et lorsque mes yeux se posent sur son visage, une terrible envie de pleurer me prend. Ma mère est là, allongée, les bras le long du corps. Il y a plein de machines, reliées à elle. Ce tableau fait vraiment peur à regarder. Et ça n'a vraiment rien à voir avec ce qu'on peut imaginer, ou ce qui est représenté dans les séries. En vérité, c'est beaucoup plus trash. Ou peut-être est-ce parce que c'est ma mère, qui se retrouve dans ce lit ?

Entre l'ombre et l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant