CHAPTER 19 | NINE

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(TW ; SUICIDE, AUTOMUTILATION)

FOR SEVEN

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NINE

Ce matin en sortant du lit j'ai remarqué le carton de Seven que je n'avais toujours pas finis d'ouvrir. Et j'ai ressenti le besoin de le vider.

Ce qui explique pourquoi je me retrouve devant ce carton au milieu de ma chambre avec une bonne déprime.

Mon cerveau commence a me faire revoir des images de Seven, a son enterrement.

Je me souviens d'avoir eu mon meilleur ami à mes côtés, sur ce banc froid et triste, puis j'ai réalisé que j'étais à sa propre cérémonie et que l'homme assis à côté de moi n'était que le fruit de mon imagination.

Ça m'a brisé.

Voir son cercueil au milieu de cette allée m'a brisée.

Voir les gens pleurer m'a brisée.

Voir sa photo entourée de fleurs m'a brisée.

Voir mon état m'a brisée.

Depuis ce matin j'ai été brisée, entièrement.

Je passe furtivement mes mains sur mon visage pour essuyer quelques larmes et j'approche mes mains du carton et l'ouvre doucement. Dans la boîte j'aperçois le discours que j'avais écrit pour son enterrement. Je prends la feuille et la déplie doucement. Elle est remplie de tache d'eau, qui ne sont autres que mes larmes. Ce jours là j'avais mis plus de dix minutes à lire ma feuille tellement que mes larmes coulaient.

Le relire me détruit, mais j'aime ça. Je veux être détruite comme lui l'a été, ressentir ce qu'il a ressenti. Je le mérite.

J'ai du mal à lire les mots, mes yeux se remplissent petit à petit de gouttes d'eau salées.

« Luka, ou Seven comme je t'ai tant appelé pendant cette année passé à tes côtés.

Mon meilleur ami, mon amour, mon grand frère, mon chiffre, tu m'as toujours soutenue dans mes choix de vie, dans mes rêves, dans tout ce que la vie m'a fait faire, que grâce à toi j'ai eu la chance de continuer.

Cette même vie qui a failli être enlevée un soir d'octobre. J'avais décidé d'abandonner mon monde pour trouver la tranquillité d'esprit mais grâce à toi, je me suis relevée, j'ai fait cette promesse avec toi, main dans la main, que je me répète chaque jour et j'ai continué mon parcours. Mais sans toi celui-ci ne fait que me détruire de plus en plus. Durant toutes ces minutes de vie, une voix dans ma tête me répète que je t'ai tué, pour elle le jeu fonctionne avec comme seule règle; je t'ai tué alors je dois l'être, mais le plus lentement possible.

Chaque nuit, chaque jour, chaque minute, chaque seconde, un sentiment de vide s'agrandit en moi.

Ce matin-là en voyant ton corps sans vie allongé par terre, ton regard si triste, si douloureux, j'ai été tuée. Tu es mort dans la souffrance, et je m'en veux pour ça. Cette souffrance que tu as gardé en toi pendant trois ans, la cachant à toutes personnes, mais cette nuit-là, ta capacité à contenir ta douleur est partie, te prenant avec elle dans son envole.

Personne ne t'en veux d'avoir fait ça, nous sommes même contents pour toi. Tu seras tranquille là haut, tu auras cette tranquillité d'esprit que l'on as tant cherché tous les deux mais que tu as fini par trouver le premier me laissant derrière toi pour trouver ton bonheur. Là-haut, tu veilleras sur nous comme tu l'as toujours fait.

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