Empire

Chapitre 13 : Altercation

Bonne lecture <3
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Je retourne à ma place, encore sous le coup de l'émotion du baiser avec le prince Émeri. La soirée caritative se poursuit, mais je suis déboussolée, mes pensées se mélangent. Nous avons franchi une limite ce soir-là, une limite qui n'aurait jamais dû être traversée. J'ai été préparée à jouer un rôle, à agir comme la fiancée parfaite, mais ce baiser avait été bien plus réel que tout ce que nous avions fait jusqu'à présent.

Assise à ma place, je tente de reprendre contenance. Il est crucial que personne ne remarque mon trouble. Le reste de la soirée se déroule comme prévu. Nous posons pour des photos, assistons à des discours, et échangeons avec les invités. Cependant, l'atmosphère avait changé, du moins à mes yeux. Je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards furtifs vers le prince Émeri, me demandant ce qu'il pouvait bien penser après notre baiser.

La soirée se termine enfin.

Nous sommes assis côte à côte dans la voiture qui nous ramène à nos résidences respectives. L'atmosphère est tendue, notre baiser encore frais dans nos esprits. Puis, comme une décharge électrique, il brise le silence.

— Maria, ce baiser ne voulait rien dire. Oublie...

Sa voix était ferme, presque froide. Il semble vouloir établir des limites claires, à nous ramener sur la voie de notre mission diplomatique.

Je prends une profonde inspiration, m'efforçant de garder mon calme. Il avait raison, bien sûr. Ce baiser n'avait rien à voir avec nos émotions personnelles. C'était une erreur, une exception, un petit faux pas.

— Tu as raison, répondis-je d'une voix égale, le regard fixé sur la route qui défilait devant nous. C'était une erreur, un écart de conduite. Cela ne se reproduira pas.

Il hoche la tête, comme pour sceller notre accord silencieux. Pourtant, il y avait quelque chose dans son regard, un soupçon de regret ou de désir inassouvi, qui me fait me demander si nous étions vraiment en train de nier l'évidence.

La nuit est tombée, laissant place à un ciel étoilé qui illumine la route. Les édifices de la ville défilent à travers les vitres teintées de la voiture. Malgré les apparences, l'intérieur du véhicule était glacé, froid comme la glace.

Le prince Émeri et moi sommes plongés dans un silence pesant. Ses mots, "Ce baiser ne voulait rien dire", résonnaient encore dans l'habitacle. Cette soirée avait pris une tournure inattendue, et nos cœurs s'étaient précipités dans une danse interdite. Mais la réalité de notre situation, de notre alliance politique, nous avait rapidement rattrapés.

Je ne pouvais m'empêcher de revivre ce moment dans ma tête, le goût de ses lèvres, la chaleur de son souffle, le frisson qui avait couru le long de ma colonne vertébrale. Pourtant, il avait raison. Cela ne voulait rien dire. Nous étions condamnés à jouer un rôle, à maintenir l'image d'un couple royal idéal pour nos royaumes respectifs.

Mon regard était perdu dans les lumières de la ville. Pourtant, je sentais son regard brûlant posé sur moi, comme s'il cherchait des réponses dans mes yeux. Mais que pouvais-je lui dire ? Que nos baisers avaient éveillé des sentiments que nous ne pouvions pas nous permettre d'explorer ? Que notre alliance devenait de plus en plus compliquée à mesure que notre jeu de rôles devenait réel ?

Il était difficile d'ignorer la vérité qui nous sautait aux yeux. Notre mission politique de rapprochement entre nos deux royaumes se heurtait à des obstacles imprévus. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à l'expression sur son visage après ce baiser, ce mélange de triomphe et de désir. Il semblait tout aussi troublé que moi.