Empire

Chapitre 20 : Sourire

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En arrivant devant la chambre de Raven, une infirmière souriante me salue.

—  Bonjour, votre amie est prête à partir. Elle a récupéré plus rapidement que prévu.

Le soulagement m'envahit à cette nouvelle. J'acquiesce avec gratitude.

Elle se tourne vers le prince et finit par dire :

— C'est mignon d'accompagner votre fiancée et de la soutenir. Elle a un sourire radieux sur son visage comme si elle attendait son prince charmant.

Le commentaire de l'infirmière s'insinue dans l'espace entre Émeri et moi, créant une ambiance délicate teintée de gêne. Son appellation de "fiancée" me fait rougir. Un silence s'installe, pendant lequel les regards évitent de se croiser.

Émeri, après s'être raclé la gorge, décide de briser l'impasse en prenant ma main dans la sienne. C'est un geste délibéré, peut-être pour faire face à la situation, pour jouer le rôle qui nous est assigné en public. Son sourire, bien que peut-être forcé, se présente comme une réponse aux yeux curieux de l'infirmière.

— Merci beaucoup, c'est important d'être présent dans les mauvais ou bon moment pour les personnes qu'on aiment.  Répond Émeri d'une voix polie.

L'infirmière nous sourit et retourne à ses occupations. La porte de la chambre de Raven est devant moi, je toque avant d'entrer.

La porte s'ouvre. Elle est là, assise sur le rebord de son lit. Ses yeux, cernés par la fatigue, s'illuminent à notre entrée. Un sourire timide étire ses lèvres, trahissant une joie profonde.

Son regard vacille entre Emeri et moi. Mais surtout... sur nos mains liées.

Un instant suspendu plane dans la chambre. Raven, avec ses yeux brillants et son sourire radieux, décrypte silencieusement la connexion entre Émeri et moi. La subtilité de nos mains liées n'échappe pas à son regard perspicace.

— Maria, Émeri... Vous ne perdez pas de temps, n'est-ce pas ? dit-elle avec un amusement léger, rompant le silence.

Émeri esquisse un sourire qui trahit une pointe de gêne. Je lâche sa main tout aussi gênée par la situation.

— Comment te tu te sens ? lui demandai-je, essayant de détourner l'attention.

— Mieux, beaucoup mieux. Ces médecins ont des pouvoirs magiques, ou quelque chose du genre, répond-elle en riant doucement.

Nous prenons place dans la chambre, formant un triangle. Raven, toujours alerte, perçoit l'énergie dans l'air.

— Je vous ai peut-être dérangés, non ? lance-t-elle avec un sourire espiègle.

Émeri répond d'une voix assurée cette fois-ci :

— Pas du tout. Nous étions juste en train de discuter des récents développements politiques.

Raven lève un sourcil, l'air intrigué. Il est clair qu'elle veut en savoir plus, mais elle choisit de ne pas presser.

— Politique, vraiment ? s'exclame-t-elle avec un clin d'œil malicieux.

Le sourire d'Émeri se teinte d'une lueur d'amusement. Raven, toujours aussi perspicace, a l'art de dénouer les fils invisibles qui se tissent entre les individus. Il est clair que ces deux-là vont bien s'entendre.

— Eh bien, Raven, tu sais que la politique peut parfois être plus captivante qu'une intrigue de cour, réplique-t-il en plaisantant.

Raven glisse un regard curieux vers moi, cherchant probablement à déceler les nuances cachées derrière nos paroles.