Chapitre 29 : Oublié

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Bonne lecture <3
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— Vous pouvez vous reposer, demain sera une longue journée.

La fatigue s'installe à mesure que la tension de la journée se dissipe. Alaric nous guide à travers les couloirs du camp rebelle jusqu'à nos chambres. L'obscurité enveloppe le camp, seulement éclairée par la faible lumière des lampes qui parsèment le chemin.

Les chambres sont simples mais accueillantes, un refuge temporaire où nos vies vont bientôt changer. Alaric nous assure que les lieux sont sécurisés, mais une méfiance persistante demeure. Après tout, nous sommes au cœur d'une rébellion, où les alliances peuvent être aussi volatiles que les souvenirs d'un rêve.

Je m'installe dans ma chambre, m'accordant un moment pour réfléchir à la journée qui a changé le cours de ma vie. La clé USB contient des vérités déchirantes sur mon père et des informations cruciales pour la rébellion. Les émotions s'emmêlent dans mon esprit, mais la détermination à faire éclater la vérité reste intacte.

Alors que je me prépare à me reposer, Émeri entre dans ma chambre, son expression sérieuse soulignant l'importance de notre conversation à venir.

— Maria, il est temps de parler.

Je ne veux en aucun cas poser mon regard sur ses yeux verts. Je sais qu'elles portent leur sentiment de culpabilité et je ne veux en aucun cas être confronté à cela. Assise sur mon lit, je fixe la couette qui y est posée.

Le silence persiste pendant quelques instants, comme s'il savait que j'était la maîtresse de sa parole, le laissant à mes termes. L'air est chargé d'une tension à la fois familière et inconnue.

— Maria, nous devons parler, insiste-t-il finalement d'une voix calme mais empreinte d'une cassure dans sa voix.

Je ne cède pas et maintient mon regard sur mon lit, la tête baissée. Je sens ses pas s'approcher de mon cocon. Le parquet grince légèrement sous le poids de ses pas, et je peux presque percevoir l'hésitation dans sa démarche.

— Maria, je... je ne m'attendais pas à ce que tout dégénère de cette manière, commence-t-il, ses mots choisis avec précaution, comme s'il marchait sur des œufs. Ce n'était pas censé être aussi compliqué. Ces fiançailles étaient à l'origine un plan simple pour connecter nos deux royaumes, pas pour t'envelopper dans tout cela.

Son ton, bien qu'il m'irisse, n'atteint pas complètement mon monde intérieur. Le poids de la trahison et des manipulations persiste, créant un écart entre nous que je ne suis pas encore prête à traverser.

— Je suis désolé, Maria, répète-t-il, un soupçon de regret colorant ses paroles. Je ne voulais pas te causer autant de douleur.

Mon silence persiste, une barrière infranchissable entre nous. Les secondes s'étirent contenant mon silence.

— Je comprends si tu es en colère, poursuit-il. Ce que tu ressens est légitime.

Tous ses mots et ses phrases ne parviennent pas à dissiper la brume de confusion et de chagrin qui m'enveloppe. Mon regard reste fixé sur la couette, refusant de rencontrer le sien.

Un soufflement s'émane de la pièce.

— Putain Maria regarde de moi.

— Sors de la chambre. Je ne veux pas te regarder. Ni même te parler.

Son souffle expiré en un juron est le bruit le plus proche d'une défaite audible. Lorsque je prononce ces mots, je ressens son hésitation. Sans une parole, il obéit, quittant la pièce dans un silence tendu.

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