Tout allait… bien.
Il n’y avait rien d’exceptionnel. Pas d’alchimie impossible à ignorer, pas de compatibilité extraordinaire et encore moins de ce je-ne-sais-quoi d’enivrant qui se répandait dans l’air et me faisait perdre mes moyens.
Onyankopon était vraiment sympa. Il avait un sens de l’humour, une répartie à chacune de mes remarques sarcastiques et une aura rassurante autour de lui. Il était venu dix minutes avant l’heure convenue et s’était comporté en parfait gentleman depuis que je l'avais rejoint. Il m'offrit un magnifique bouquet de roses blanches avec un sourire lancinant. Je me contentais d'un plus timide, un peu intimidée par ces démonstrations. Ses mots, ses cadeaux, son attention me touchaient tous, mais il fallait qu'il se calme un peu. Peut-être qu'il ne cherchait qu'à me faire sentir valorisée, auquel cas j'appréciais énormément, mais ça faisait à peine vingt-quatre heures qu'on se connaissait. Je connaissais ses statistiques en match plus que je ne le connaissais sur le plan personnel. Là, ça s'arrêtait au nom.
Enfin, au nom et aux quelques (beaucoup) d'informations obtenues après quelques heures à éplucher ses réseaux sociaux et les articles des derniers mois.
Il avait refusé de me révéler où nous allions exactement pour ne pas « ruiner la surprise », mais avait de lui-même pris l’initiative de m’envoyer la localisation pour que je la transmette à une amie, bien que de base, je n’avais jamais réellement douté du fait qu’il soit dangereux. Nous étions tous les deux constamment sous les projecteurs et mes proches savaient que je serais avec lui. Ça allait être sacrément compliqué, ou risqué selon la perspective adoptée, de me kidnapper dans de telles conditions.
Le trajet n’avait pas duré trop longtemps, bien qu’un peu plus que ce que j’aurais imaginé du fait que notre hôtel était en centre-ville, et donc proche de tout. Quand il s’arrêta dans le parking, la façade du restaurant ne m’était qu’à moitié visible, mais je sentis déjà quelque chose me murmurer qu’il allait y avoir un souci. Probablement la très forte odeur de fruits de mer.
-« Euh… ça a l’air très beau mais… Ils sont spécialisés dans les fruits de mer ? »
-« Oui ! un ami me l’a conseillé. Ils en font exclusivement tous leurs plats et sont apparemment très populaires récemment. »
Oh.
Oh.
Comment allais-je lui dire que j'étais allergique ?
-"Alors... J'apprécie vraiment que tu aies veillé à choisir un bon endroit. Ça a l'air très beau et je suis sûre que la nourriture est géniale. Sauf que... tu vois, je-"
-"Au vu de notre échange d'hier, je ne t'aurais jamais pris pour le type à perdre ses mots. Je sais que je suis beau, mais tout de même ! Pour des raisons très claires, ceci était une blague."
Je pouffais légèrement pour marquer ma surprise. Je savais que je n'étais pas particulièrement chaleureuse avec la gente masculine, mais en deux jours à à peine faire connaissance avec quelqu'un, je réalise à quel point je suis devenue glaciale. Faut croire que le successeur de Livaï avait bien fait son boulot lui aussi.
-"Non, non, c'est juste que comme je l'ai dit, j'apprécie que tu aies cherché des recommandations pour t'assurer d'avoir fait un bon choix, mais je suis allergique au fruits de mer. Et comme on a une soirée juste après, il faudrait peut être éviter le passage par les urgences."
-"Ah merde."
Il sembla légèrement perdu, et, une main sous le menton, sembla contempler mentalement nos options. Lançant un discret regard à ma montre, je conclus que si on voulait passer un peu de temps ensemble avant la soirée, il allait falloir se bouger. Je pris l'initiative, le sortant de sa trance en toussant légèrement.
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100 Days 《Livaïxreader》
FanfictionTOME 2 DE "200 DAYS" Si la vie sentimentale de [t/p] est plus aride que le désert du Sahara, elle enchaîne les exploits professionnelles et est au printemps de sa carrière. Chargée de production dans une des sociétés dominantes du marché national et...