100 Days 《Livaïxreader》

Day 28

-"Je pense qu'on peut s'arrêter pour aujourd'hui. Le bébé a au moins suffisamment de vêtements jusqu'à ses cinq ans et on a de la bouffe pour trente personnes." Grogna Sasha en se dirigeant vers le café le plus proche qu'elle trouva.

Bien qu'on ait effectivement les bras remplis de sacs, j'étais loin d'avoir fini.

-"Eh mais on ne lui a pas encore acheté de poussette !"

-"Ouai bon c'est un peu poussé ça. T'as vu, une poussette c'est poussé" Après un premier sourire fier, elle s'arrêta en plein milieu du trottoir, "Putain, Connie déteint sévèrement sur moi."

-"Après Cinq ans de mariage aussi, il fallait s'y attendre." Remarqua Armin. Bien sûr qu'on l'avait trainé de force avec nous. Ses talents organisationnels nous étaient cruciaux avec notre prédisposition à tout foirer.

Une fois nos commandes reçues et la liste de ce qu'il fallait acheter parcourue pour la énième fois, Sasha reprit la parole.

-"Alors, tu t'en sors avec tu-sais-qui ?"

Je poussais un soupir à rompre l'âme en m'enfonçant dans mon siège, les épaules affalées.

-"Pas vraiment. Il ne me lâche pas la grappe car il veut parler de ce qui s'est passé, bien que j'aie clairement décliné."

-"Comment ça parler ? Pour des excuses ou pour autre chose ?" Demanda Armin en avalant une première gorgée de son thé au citron.

Je fis tournoyer la petite cuillère dans le vide quelque instants, ne sachant moi-même pas trop ce qu'il cherchait à faire.

-"Je ne sais pas. Mais ça m'étonnerait qu'il cherche à se faire pardonner. Vous vous rappeler de son insolence et de sa contrariété au lycée ? Là c'est dix fois pire."

Ils se turent quelques instants, comme si chacun attendait que l'autre craque et parle en premier.

-"Si ça se trouve, il a quelque chose d'important à te dire. Peut-être que... Bon en vrai j'ai pas d'idées." Conclut la brune, prenant la plus grosse bouchée humainement possible de son gâteau.

-"Armin, ça te dit pas d'être un peu la voix de la raison ?"

-"Pour être honnête.... Hanji est de son côté non ?"

-"Je n'aime pas la direction que cette conversation prend."

-"Je ne te dis pas que tu lui dois quoi que ce soit, et encore moins que tu as à lui pardonner, mais peut-être que parler n'est pas une si mauvaise idée que ça."

J'avais envie de taper mon front contre la table, mais pour conserver ma dignité, je me contentais d'éviter tout contact visuel avec mes amis.

-"Pourquoi es-tu si réticente ?"

Je m'étais posé cette question moi-même plusieurs fois. Etais-je réellement satisfaite tel quel ? Avais-je peur de faiblir devant ses raisons et de laisser mon cœur s'attendrir ?

Je ne pouvais pas lui pardonner. Je n'aimais pas être rancunière, mais je devais bien ça à la [t/p] d'il y'a sept ans.

-"Je ne sais pas. Je n'ai juste plus ce besoin. J'avais si envie de connaître le pourquoi du comment au début, mais maintenant que ce désir est parti et que je suis en paix avec moi-même, je n'ai pas envie de remuer le passé."

-"Mais es-tu vraiment en paix avec toi-même ?" Demanda le blond. J'ai toujours dit qu'il était trop perspicace pour son bien.

Pour toute réponse, je lui balançais quelques sachets de sucre dessus, et il laissa un petit rire s'échapper en les ramassant du sol. Je savais qu'il m'avait compris, quelle que soit cette méthode de communication peu conventionnelle que je venais d'employer. Armin me connaissait plus que personne, et en combinant cela et son intelligence, il devinait sans mal ce qui se tramait dans ma tête.

-"Tu sais, je suis rarement d'accord avec Armin." Dit Sasha en engloutissant sa part, "Comme quand il dit que trop de viande n'est pas bon pour la santé-"

-"Ce n'est pas moi qui le dit, mais la science." Fit-il remarquer.

-"Tu vois !" Dit-elle à mon intention avant de se tourner vers notre ami, "Tu sais, je veux pas te blesser Armin mais parfois t'es pas le plus brillant du lot." Le blond leva les bras au ciel, abandonnant une lutte qu'il savait perdue d'avance, "Mais là, il a raison. Au mieux, tu apprends un ragot intéressant. Au pire, le compte bancaire de ta psy sera content. Et dans les deux cas, on a un sujet de conversation pour notre prochaine séance papote !"

Je voulus lui balancer elle aussi de la nourriture dessus, mais sachant que je n'allais probablement jamais pouvoir la reprendre, je m'abstins.

-"Alors comme ça, j'ai pour amis deux commères."

-"Il faut bien être pragmatique dans la vie." Rigola Sasha en appelant le serveur. Le pauvre vint avec l'addition, loin de se douter que ce n'était le second de plusieurs Allers retours avec Sasha.

Elle repassa une nouvelle commande et je revins à ma tasse de café, noyant mon doute dans le liquide sombre.

-"C'est ta décision. Fais ce qui te semble le plus juste, ce que ton cœur te dit. Tu ne l'écoutes plus depuis un bon moment." Dit-elle en croisant les bras. Une fois ce soudain moment de lucidité passé, elle commença à se plaindre que les chefs prenaient trop longtemps.

Le serveur n'était même pas encore parti.

-"Tu le détestes beaucoup trop pour te faire avoir par une excuse bâclée. Et puis tu as l'air d'apprécier cet Onyankopon-"

-"Il est sacrément beau gosse d'ailleurs. Ses épaules font genre, deux mètres de large."

-"Merci pour cette intervention Sasha. Si tu as envie de commencer quelque chose de concret avec lui, il serait mieux de prendre un départ nouveau. Sans Livaï ni le souvenir de ce qu'il t'a fait. Elle a raison."

-"Quoi, quand je dis qu'il est vraiment pas mal ?"

-"Je-" Armin lui adressa un regard exaspéré, mais son sourire en coin trahissait son amusement, "Tu sais de quoi je parles."

-"Ah ouai, c'est vrai que toi tu préfères les petites blondes avec des regards d'assassins."

Je me contentais un instant de les fixer. Ils étaient si différents, et pourtant, notre petit groupe se complétait bien. Ils avaient toujours été à mes côtés tout au long de ce chemin, et ils ne semblaient pas m'abandonner maintenant qu'un nouveau croisement était sorti de nulle part.

-"Je ne sais pas si je vous aime ou si je vous déteste."

Sasha rapprocha sa chaise de la mienne et me serra rapidement dans ses bras.

-"Je sais pas lui, mais moi je te déteste en vrai. Je suis juste ta pote car tu es blindée de tune. Mais elle est où cette tarte ?" Finit-elle en tornade, nous faisant ricaner comme des gamins.

Tout compte fait, avoir deux commères comme amis est plutôt pas mal.

Petit chapitre vite fait car rien de bien intéressant ne se passe, mais laissez-moi vous dire que les prochaines parties risquent d'être plus mouvementées 👀.

Que veut bien lui dire notre cher Lili à votre avis ?

Parlez autour de vous de la Palestine, du Soudan, du Congo, des Ouïghours et de toutes les minorités !

Merci de toujours lire l'histoire, je vous aime !

~Caporal Neko