En voyant le prénom de Clara illuminer mon écran, je ne pus m'empêcher de grogner dans mon oreiller.
J'adorais Clara, mon assistante. Elle s'occupait de plusieurs aspects de ma vie et gérait le tout excellement. Maintenant que je prenais quelques jours de repos, elle coordonnait avec les membres proches de mon équipe -Dont Riko, la responsable des relations publiques-, et me relayait l'essentiel. Comme elle savait que je passais tout mon temps au travail et que j'étais souvent exténuée, Clara avait la bienveillance de ne me communiquer que les urgences quand j'étais hors du bureau, et elle s'occupait du reste elle même.
Mais là, je savais déjà ce qu'elle allait me dire. Car avant que Riko ou qui que ce soit d'autre ait entendu les bruits qui courrait les rues du pays, Sasha -reine incontestable des potins et de la presse people-, m'avait déjà tout transmis. Notre conversation était déjà ouverte à l'écran, avec plusieurs liens successifs, des captures d'écran, et de temps à autre, des messages rassurants de sa part.
J'avais cliqué avec une curiosité mêlée à de l'appréhension sur le premier lien. Je reconnaissais vaguement le site come étant celui qui avait publié les photos de cette nuit où Livaï m'avait raccompagné à l'hôtel.
Et car une fois est apparemment coutume pour eux, il y'avait un autre article sur nous.
Tome 2 de la saga Ackerman et [t/n] ! Les tourtereaux aperçus en restaurant !
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Levi Ackerman ne serait plus un cœur à prendre ?
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Le nouveau couple IT de la scène people : Livaï et [t/p] !
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Feu et Glace : l'improbable duo des deux national treasures.
Les articles défilaient sans cesse, chacun avec dix autres semblables en suggestion. Presque aucun ne mentionnait qu'Onyankopon était de la partie aussi et la majorité des photos avait été prises pendant qu'il était parti sécher sa chemise et que j'étais restée seule avec Livaï. Chaque photo avait été détournée de son contexte d'origine, à l'image de sa main sur mon dos pendant que je m'étouffais décrite comme une rare démonstration d'affection de sa part. Les journalistes s'amusaient à inventer vingt six milles scénarios : de nouveaux tourtereaux, des amants secrets, un couple établi, des opposés totaux ou des âmes sœurs semblables... Il y'en avait pour tout.
Nous étions devenus l'attraction principale des médias.
Quand j'eus enfin accepté que ne pas répondre à Clara n'allait en rien amélioré la situation, je décrochais, résignée à faire face à mon sort.
-"Salut Clara. Je te demanderais bien si ça va mais j'ai vu les articles, alors j'assume que non."
-"Je suppose que tu n'es pas ravie non plus. C'était un rendez-vous avec Onyankopon de base, non ?"
Clara était au courant de chacun de mes gestes, notamment des évènements pouvant virer au désastre. Cela permettait de mieux anticiper et gérer les fiascos médiatiques. Sauf nous n'avions pas su cadrer le problème cette fois.
-"Ouai." Putain, ça allait foutre un froid entre nous aussi. Super.
Mais bon, sur le coup, j'avais de plus gros problèmes.
-"On a une réunion avec l'équipe médiatique de Livaï et de l'EAC dans une heure au siège. Ils ont insisté. Riko y ait déjà, et j'ai appelé nos avocats. On se retrouve là-bas."
-"Tu ne peux pas prétendre que j'ai fait une crise en lisant les articles et que je ne pourrais pas venir ?" tentais-je vainement.
-"[t/p], voyons, tu as fais face à de bien pires scandales, et ce n'en est même pas un pour l'instant. Et puis Loris sera présent aussi. On est tous avec toi."
-"Je sais, merci beaucoup. J'arrive."
Je soupirais en mettant fin à l'appel et, la mort dans l'âme, je me dirigeais vers le dressing pour attraper un chemisier noir et un tailleur de la même couleur, histoire de bien refléter mon humeur maussade. Et comme on ne part à la bataille qu'en étant armé aux dents, je pris soin de me préparer au détail près. C'était un peu ma marque de fabrique : la journaliste impassible et imperturbable, toujours tirée à quatre épingles, impeccablement élégante. L'image que les spectateurs se faisait de moi était le cœur même de mon métier, et il était tout simplement hors de question que je la compromette d'une quelconque façon.
Je pus tout de même arriver avant l'heure prévue, et à un quart d'heure de l'horaire que m'avait communiqué Clara, j'étais assise autour de la table de réunion, Lois à ma droite et mon assistante à ma gauche. Riko, avec son regard perçant et sa présence glaçante, tapait furieusement sur l'écran de son téléphone, jonglant entre les mails et les appels. Sa frénésie n'était trahie que par le mouvement erratique de ses mains, son visage ne trahissant aucune émotion.
En nos quelques années de travail commune, Riko avait toujours privilégié la stratégie de l'ambiguïté. En ne révélant rien au médias de notre vie privée et ne leur confirmant rien, Lois et moi même pouvions utiliser notre alchimie pour charmer l'audience. Tous ses plans tombaient à l'eau si de telles rumeurs se propageaient et on pouvait être certains que le sujet allait être évoqué sur chaque apparition publique que l'un de nous ferait sur les quelques mois à venir.
L'équipe de Livaï arriva enfin, et je fus surprise de voir Erwin à se côtés, ainsi que le chef de projet en charge de notre émission commune en plus des autres membres attendus. Ils s'installèrent face à nous, et je détourner mon regard du brun pour saluer Erwin de la tête.
Livaï, lui, semblait décider à me fixer pointilleusement.
-"C'est quoi tour ce petit monde ?" demandais-je à Clara. Le comité appelé me semblait assez... excessif.
-"Riko a déjà discuté avec leurs représentants, alors je ne sais pas non plus pourquoi ils auraient convié toutes ces personnes." me répondit-elle, tout aussi perdue.
-"T'inquiète, tu sais que Riko gère de fou." murmura Lois, attrapant ma main sous la table pour me rassurer.
Après les paroles de politesse coutumières, le chef de projet et la manager des relations publiques de l'EAC se levèrent, rentrant dans le vif du sujet.
-"La situation est largement sous contrôle et ne menace en rien l'image publique de l'un ou de l'autre. On pourrait attendre que les rumeurs se calment et cette histoire finira par disparaître." commença la manager, Hitch.
Je me retournais vers Loris, échangeant avec lui un regard confus. Pourquoi avoir insisté pour venir alors.
-"Mais..." Continua le chef de projet en prenant la relève.
Mauvais pressentiment. Très mauvais pressentiment.
Surtout qu'il était amplement justifié, à en juger par la façon dont Livaï jaugeait ma réaction.
-"Nous avons pensé que ça pourrait servir à promouvoir le projet."
Le choc fut tel que je ne dis rien les quelques premières secondes, peinant à ravaler mon rire moqueur et mon incrédulité.
-"Excusez-moi, mais on tourne bien une émission sportive, pas une télé-réalité, non ?" Demandais-je, hésitant entre leur rire au visage ou me cogner la tête contre la table.
-"Une relation PR pourrait être un très bon outil de promotion."
Roh et puis merde.
HOLA HOLA HOLA.
Cette tournure des évènements était-elle planifiée ? Absolument pas. Mais on verra où ça nous mène.
Parlez de la Palestine, du Soudan, du Congo, des Ouïghours et de toutes les minorités !
Je vous aime ! Merci de toujours lire cette histoire !
~Caporal Neko
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100 Days 《Livaïxreader》
FanfictionTOME 2 DE "200 DAYS" Si la vie sentimentale de [t/p] est plus aride que le désert du Sahara, elle enchaîne les exploits professionnelles et est au printemps de sa carrière. Chargée de production dans une des sociétés dominantes du marché national et...