Je ne savais pas à qui appartenait l'appartement dans lequel avait eu lieu la soirée, et encore moins s'il faisait partie des personnes entassées comme des sardines dans le hall d'entrée, mais je me frayais un chemin entre la foule. L'important était de retrouver Onyankopon, et pour le moment, ce n'était pas bien parti.
L'endroit était bondé, avec des joueurs de l'équipe que je connaissais déjà, quelques visages légèrement familiers d'amis et de famille, probablement aperçus entre deux interviews ou dans les tribunes réservées aux proches.
L'immensité de l'endroit se perdait dans la masse de personnes présentes. Onyankopon avait mentionné que c'était en comité réduit, mais nous parlions apparemment deux langues différentes. Là, on se croyait dans l'un de ces mariages où l'on croisait la cousine de la voisine de la tante de la belle soeur de la mariée.
Derrière l'amas de corps et de silhouettes aux traits indiscernables dans le noir, je devinais une construction moderne à l'image de la façade qui avait été aussi impersonnelle et froide que possible. C'était l'une de ces maisons typiques des séries américaines, dépourvue de charme et de chaleur en faveur d'une piscine où l'héroïne allait malencontreusement se noyer puis se faire sauver par son prince charmant.
Je précise que malheureusement pour l'histoire, je sais nager.
Toujours dans le même esprit de sobrieté et de minimalisme, les murs étaient vides. Aucune photo, aucune décoration et aucun tableau, juste le blanc tamisé par les lumières environnantes à vue d'œil. Du moins, aux endroits qui n'étaient pas masqués par les corps alentours.
Au fond du couloir, je devinais sans peine que le salon était dans un état pire que celui de hall. La cuisine, elle, était assaillie par une foule un peu trop énergétique à mon goût. Dans un élan de panique, je faillis me laisser emporter par mon anxiété sociale et partir me réfugier dans ce qui me semblait être un garde-manger, mais même là-bas, certaines personnes semblaient être à l'attaque des placards à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent.
Ne sachant pas trop où partir, je sortis mon téléphone, espérant cette que contrairement aux tentatives futiles qui avaient précédé, Onyankopon allait me répondre cette fois. Alors que je m'aventurais dans les contacts en quête du numéro du brun, je sentis l'appareil m'échapper des doigts. Je levais la tête, le regard empreint d'agacement mais aussi d'espoir en me disant que c'était peut-être l'homme que je cherchais, mais il s'agissait de Porco. C'était un joueur d'une équipe adverse qui semblait -si sa présence indiquait quoi que ce soit- avoir de bonnes affinités avec la bande de l'EAC.
En essayant de ne pas être trop agressive, je tendis ma main pour récupérer ma possession.
-"Tu permets ?" demandais-je avec un ton qui indiquait clairement que j'allais lui arracher le téléphone, qu'il le permette ou pas.
Je n'aimais pas qu'on touche à mes effets personnels, encore moins quand je ne connaissais pas bien la personne en question. Et ce Porco, je lui avais précédemment parlé uniquement en conférence de presse ou en émission, jamais dans un cadre personnel ni convivial.
-"Désolé, ce n'était pas la meilleure façon de commencer une conversation."
Clairement pas, surtout quand on frôle la trentaine, pensais-je en reprenant l'appareil avec un sourire crispé.
-"Les rumeurs sur la beauté glaciale ne mentait pas."dit-il, un rictus au coin des lèvres. Si ma réputation avec le public était celle d'une jeune femme qui transpirait la joie de vivre, dans un contexte professionnel et même parfois privé, il m'arrivait d'être froide et de paraître inapprochable, comme me l'avait fait remarquer Onyankopon lors de nos premières rencontres.
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100 Days 《Livaïxreader》
FanficTOME 2 DE "200 DAYS" Si la vie sentimentale de [t/p] est plus aride que le désert du Sahara, elle enchaîne les exploits professionnelles et est au printemps de sa carrière. Chargée de production dans une des sociétés dominantes du marché national et...