Mercredi 13 Avril, sept ans plus tôt.
-"Tu sais que tu n’as pas à le revoir si tu n’en as pas envie. On peut envoyer Eren en éclaireur." Demanda Sasha, son bras autour du mien.
-"On va éviter, je ne lui fais pas confiance pour ne pas lui mettre un coup de poing et on sait tous qui finira en pâtée. Je veux bien y aller moi." Dit Connie. Eren à ses côtés ouvrit la bouche pour protester mais ne trouva rien à redire. Quand notre brillant ami trouve un peu de sagesse cachée en lui, il faut l’écouter.
Les couloirs du lycée ne m’ont jamais semblé si étroits. Les lampes qui grésillent au-dessus de nos têtes n’ont jamais été aussi bruyantes et leur lumière me paraît plus fade qu’avant. J’avais profité du week-end pour bien pleurer et avait séché les cours du Lundi et du Mardi, mais je ne pouvais pas me permettre de faire ma petite déprime et de rester cloitrée chez moi. J’avais le bac, alors les peines de cœur allaient devoir attendre. Et puis, comment expliquer mes absences répétitives à mes parents sans leur parler de la tromperie de Livaï ? Je n’avais pas envie d’en discuter, alors mieux valait me ressaisir. Ou du moins tenter de le faire.
-"Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Et puis, il n’est pas du genre à traîner dans les couloirs sans raison." Dis-je amèrement.
La blessure est toujours trop vive, et chaque détail que je retiens de lui vient s’y enfoncer comme une douloureuse écharde. J’ai envie de l’oublier, de ne plus reconnaître ses mimiques et ses habitudes, mais à défaut de pouvoir arracher ma peau et lui avec, je ne vois pas trop comment m’y prendre.
Nous entrons en classe, mes amis me précédant et me bloquant la vue en dépit de mes protestations, probablement certains que si je venais à le voir sans avertissement, j'allais fondre en larmes, ou fondre tout court. Pourtant, je parviens à rapidement scanner la salle et ne l’y voit pas. Avec une pointe de déception qui me fait me détester encore plus, je m’assoie près de Sasha, Connie envahissant l’espace privé de Jean.
-"Répondez-moi honnêtement, ça s’est fait savoir ?"
Je n’ai jamais réellement suivi les ragots au lycée, mais je me souvenais très bien du nombre incalculable de fois où j’avais entendu Sasha apostropher une Mikasa désintéressée pour lui raconter les dernières nouvelles, pourtant survenues quelques heures plus tôt à peine. Aucun secret ne résistait à la curiosité et à l'ennui d’une bande d’adolescents.
Et avec le groupe d’amis particulièrement sympathique de Petra qui ne peut toujours pas me blairer, ça n’allait pas être une partie de plaisir.
Deux petits mois avant la fin des cours. Je pouvais survivre.
-"Je ne pense pas. Personne ne m’a rien dit et tu sais que je sais tout ce qui se dit dans les couloirs. » affirme Sasha, « Mais je vous ai pas raconté la dernière par contre ! Devinez à qui Reiner a avoué ses sentiments en pleine pause hier ?"
Un silence de plomb lui répondit, car nous savions tous ce qui allait suivre, mais elle ne sembla pas découragée.
-"Historia !"
-"Wow, ce n’est pas comme si c’était quoi ? sa dixième décla’ de l’année ? Je vais finir par croire qu’il n’a pas de dignité." dit Connie, pas le moins du monde surpris.
-"Le mec prend deux semaines de repos puis retente sa chance. Moi, j’appelle ça de la résilience." renchérit Jean.
Alors que chacun rajoute un commentaire inutile pour tuer le temps avant l’arrivée du prof, Mikasa s’adresse à moi, ayant vraisemblablement remarqué que je n’étais pas rassurée quant au maintien de mon propre secret.
-"C’est le bac. Si ça trouve, les gens ont trouvé mieux à faire de leur temps que de fourrer leur nez partout."
Elle et Sasha s’engagent alors dans un grand débat sur la futilité des rumeurs et des ragots. Enfin, un débat, c’est un peu généreux. La brune à la queue de cheval se défendait avec véhémence alors que la japonaise l’ignorait royalement. Je pouffais légèrement et me mis à discuter avec Armin et Eren de la guitare de ce dernier qu’il avait dû faire réparer après avoir balancé rageusement sa manette de jeu qui avait –je ne sais comment- fait tomber l’instrument du haut du placard.
Qu’est-ce que la guitare foutait là-bas et comment avait-il autant réussi –ou raté- son coup, je l’ignorais.
Livaï ne vint pas au cours de la matinée, et Sasha m’assura que ça n’avait pas été le cas les deux jours précédents. Il venait, mais semblait d’humeur massacrante, et ne parlait à personne avant de déguerpir à la première sonnerie.
Quel culoté.
Je le vis pourtant l’après-midi, et au moment où mes yeux croisèrent les siens, je regrettais d’avoir traîné un peu avec le duo dans la cours avant de rentrer.
Quatre mois plus tôt, alors que je commençais à peine à tomber amoureuse de lui, voir Petra monter sur sa moto alors qu’ils étaient encore en couple m’avait brisé le cœur.
Aujourd’hui, la même scène se déroule devant moi, comme au ralenti.
Je le vois lui tendre un second casque. Je la regarde l’enfiler, monter derrière lui et les entend parler de je ne sais quoi sans pouvoir déchiffrer leurs paroles. Je sens les larmes que je croyais épuisées remonter, avant de les ravaler le temps de me séparer de mes amis et de me réfugier dans la solitude de mon trajet pour maugréer et essayer de me convaincre que ça ne voulait rien dire.
Comme si ça allait changer quoi que ce soit à la situation.
Hello hello ! Pour changer un peu, voici un petit flashback, histoire de voir comment l'histoire a évolué du côté de nos deux personnages aprèse premier tome ! Le prochain chapitre arrive bientôt, mais en attendant ce fut un plaisir de revisiter la timeline de 200 Days, je ne vous dit pas toute la nostalgie que j'ai ressenti !
En attendant le prochain chapitre, prenez soin de vous !
~Caporal Neko
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100 Days 《Livaïxreader》
FanficTOME 2 DE "200 DAYS" Si la vie sentimentale de [t/p] est plus aride que le désert du Sahara, elle enchaîne les exploits professionnelles et est au printemps de sa carrière. Chargée de production dans une des sociétés dominantes du marché national et...