Mon travail avec l’équipe était enfin terminé.
Bien sûr, le projet en lui-même était loin de l’aboutissement. Mais pour l’instant, je n’avais plus à les suivre chaque match pour superviser le travail de l’équipe. Boris, notre collègue sensé gérer l’interview longue de Livaï venait de finir la mission qui le retenait et allait être en charge de l’avancement sur place. Avec Lois, nous n’avions plus à nous déplacer aussi souvent, et après ces quelques jours à me coltiner tout ce petit monde, j’étais ravie.
Certes, un retour à la normale signifiait la reprise de notre propre émission, de notre podcast et de nos rencontres, mais pour nous, c’était ça la routine, et nous l’aimions.
Je n’avais plus eu d’interactions directes avec Livaï, et ça avait significativement réduit ma colère. Les deux derniers jours, quand j’étais auprès de l’équipe, je passais la majorité de mon temps hors travail à discuter avec Onyankopon et à apprendre à le connaitre. Il n’avait pas trop de flexibilité avec son emploi du temps, et comme mon planning était une réplique étendue du sien, on se contentait de quelques instants volés.
L’équipe avait un match de la ligue nationale demain et devait jouer le match retour de la ligue des champions dans une semaine environ, alors j’avais en tête initialement de rentrer chez moi l’avant-veille. Mais Hanji avait mentionné durant notre dernière sortie qu’elle allait être dans son ancien appartement qu’elle avait acheté à la fin de nos études.
Elle continuait de passer beaucoup de temps dans le manoir familial, mais quand son travail devenait un peu trop intense et que les nuits blanches s’enchainaient, elle préférait le confort de sa propre demeure. Ses parents avaient les moyens de lui offrir une bien meilleure habitation, mais elle avait choisi rester là-bas.
Je ne l’y visitais plus aussi souvent, et chaque fois que cette pensée traversait mon esprit, elle l’embrumait un peu plus. Je ne pouvais m’empêcher de ressasser tous nos plans d’adolescence, rêvant d’un avenir où nous serions indépendantes et où nous pourrions même emménager toutes les deux.
Sauf que j’arrivais à peine à la regarder en face après ma rupture avec Livaï, et toutes nos belles promesses étaient tombées à l’eau.
Pourtant notre dernière entrevue m’avait donné un peu un peu d’espoir. Je me sentais de plus en plus à l’aise autour d’elle, de plus en plus capable de lui faire confiance à nouveau. Alors j’avais décidé de lui rendre visite. Il faisait relativement tard, mais la ville était animée en cause du match de l’EAC qui allait se jouer là pour des raisons logistiques.
Ça en devenait ironique, cette tendance à me retrouver proche de cette équipe quoi que je fasse, mais je commençais à m’y habituer, et donc à m’en foutre un peu.
Je passais par une supérette proche de chez elle en espérant que personne ne me reconnaisse et attendit en ligne, cachée derrière mon écharpe qui ne servait plus à grand-chose tant les chaleurs grimpaient, le nez plongé dans mon téléphone. Je me souvenais encore des friandises dont on se gavait chez Hanji et des plats improvisés qu’on partageait lors de nos soirées pyjamas, et j’avais eu envie d’en prendre avec moi. Je ne savais pas si j’allais pouvoir passer la nuit, ou même si j’en avais réellement envie, mais c’était un peu ma façon à moi de lui dire que la porte était à nouveau ouverte. Ou entrouverte. Fermée mais sans verrous.
Mon trajet fut court, et en deux temps trois mouvements, je toquais à sa porte, enthousiaste comme je ne l’ai pas été depuis si longtemps à l’idée de passer du temps ensemble.
Elle m’ouvrit presque aussitôt la porte et poussa un petit cri excité en me voyant. Je le serrais dans mes bras, remarquant qu’elle portait un tablier pour préparer ce que je supposais être le dîner, à en juger par l’odeur ambiante. Comme quoi, même Hanji pouvait devenir assez mature et organisée pour penser à en mettre un.
VOUS LISEZ
100 Days 《Livaïxreader》
FanfictionTOME 2 DE "200 DAYS" Si la vie sentimentale de [t/p] est plus aride que le désert du Sahara, elle enchaîne les exploits professionnelles et est au printemps de sa carrière. Chargée de production dans une des sociétés dominantes du marché national et...