La Magie de Noel ~ Dj Snake

15.

- Rachel est partie ? demandais-je tout à coup nerveux lorsque je balayais la piece principale des yeux sans la trouver avec les autres. 
Seb et Sonia pelotonné dans le canapé se relevèrent lorsqu'ils me virent descendre les escaliers. Julie se chargeait de débarrasser la table de la salle à manger
- Faites ça ailleurs, franchement, repris-je en voyant mes amis se rasseoir correctement. Le chalet n'a pas assez de chambre ?
- William, je pense que tu es mal placé pour ce genre de remarque. Rappel moi combien de fois on t'as vu avec des filles dans des positions bien plus obscenes ? Donc j'estime que j'ai le droit de câliner ma femme dans l'espace public.
- Dégoutant, dis-je en me laissant choir dans le fauteuil près de la cheminée.
- Rachel est en haut, elle dort ici, il neige trop pour qu'elle puisse rentrer chez elle. On ne voulait pas qu'elle ait un accident.
- Et elle a accepté, affirma Sonia pour compléter Julie
- Elle n'a pas eu le choix penses-tu, cria Julie depuis la cuisine.
Je souris à Sonia. Je savais qu'elle pouvait être très servers quand elle le voulait. A la limite de la tyrannie.
- Alors, vous la trouvez comment ? sondais-je en finissant le fond de la bouteille de champagne toujours abandonnée sur la table.
- Elle est cool, commença Julie qui déposa un bol rempli de pop-corn devant nous
- Elle est vraiment sympa. Elle a l'air douce et un peu timide. Mais elle est mignonne, indiqua Seb en donnant un coup de coude à sa femme.
Mes yeux continuèrent leur chemin jusqu'a Sonia qui me fixait en engloutissant du pop corn. Elle machait trop fort, colerique.
- vous n'avez que ça à dire ? demanda Sonia en empoignant du pop-corn avant de le fourrer dans sa bouche.
- Ben oui, franchement elle était plus mal à l'aise qu'autre chose la pauvre, lui répondit son mari
- C'est normal, on était tous là, et elle toute seule, répliqua Matt qui avait rejoint sa compagne. Puis faut dire que vous l'attendiez de pied ferme, rigola-t-il
- Mais ça m'étonne de toi qu'elle soit brune, me charia mon meilleur amie
- Elle était surtout très enceinte ! éructa Sonia, du pop-corn plein la bouche.
Le fait qu'elle le dise tout haut jeta un froid dans le salon. Je sentis mes nerfs monter et je me contenais sérieusement pour rester calme. Tout le monde l'attaquait sur ça, et je trouvais ça très injuste. Personne n'osa répliquer à la remarque de Sonia. Je réhaussais mon masque froid et sans émotions avant de planter à nouveau mes yeux dans les siens.
- C'est un problème ?
- ça le devient.
- Pourquoi ?
- C'est toi le père ?
- Ca changerait quelques chose ?
Ça se transformait en joute verbale. Je ne perdais pas du regard les yeux noirs de Sonia et refusais de cligner des yeux. Elle finit par baisser le regard pour attraper une nouvelle poignée de pop-corn.
- Quand je te disais de trouver une fille sérieuse j'avais autre chose en tête William.
- Et moi quand je t'ai dit que je te présenterais la femme de ma vie j'étais sérieux aussi.
La bombe etait lachée. Julie retint son souffle. Sébastien se réajusta dans le canapé et Sonia me fusilla de nouveau avec son regard. Je m'accoudais sur mes genoux pour lui faire face. On attaquait Rachel, que je m'étais fait fort de protéger jusqu'à présent. Et je ne permettrais pas qu'on la juge simplement parce qu'elle portait un enfant.
- Donc la « femme de ta vie » est enceinte ? iroanisa t-elle. Tu peux sortir de ton personnage lorsque tu es avec nous
- Non, puisque tu m'obliges à jouer au connard arrogant.
- Donc c'est ça que tu veux William ? Une pauvre fille enceinte d'un autre ?
- Ne parle pas d'elle comme ça.
- Que veux-tu que je dise. Tu es en train de tomber amoureux d'une fille parce que tu te fais passer pour son faux petit-ami car elle est trop désespérée pour en trouver un autre, ou peut-être est-elle trop enceinte ?
- Tu es jalouse parce que toi, tu n'arrives meme pas avoir d'enfant.
- Will, tu vas trop loin, m'interpella Seb en se levant
- C'est ta femme qui va trop loin.
Sonia s'affaissa dans le canapé et se pinçât l'arête du nez pour se calmer.
- Je ne veux pas qu'on s'embrouille Will. Surtout pas pour une fille.
Sonia se leva et vint s'asseoir sur l'accoudoir de mon fauteuil. Elle attrapa ma nuque pour la caresser. Son regard s'était radoucit.
- Will je ...
- Non So, Tu sais, Louise est décédée et soudain, tout le reste n'a plus eu aucune importance. Mon monde s'est arrêté de tourner tandis que vous, vous avez tous continués d'avancer. Seb a ouvert sa boite de prod, Julie va se marier et moi, je n'arrive même pas à terminer un putain d'album. Toutes ces filles n'ont été sans importance, elles comblaient juste le vide en moi d'avoir perdu ma moitié. Et inconsciemment j'essaie de retrouver Louise, parce que c'est comme ça que ça avait commencé : un peu d'alcool et un calin. Mais le matin au réveil, je me sens toujours un peu plus minable que la veille. Minable parce que c'est une nuit de plus que j'ai passé loin de vous, loin de Lila. Et minable parce que ça ne m'aide pas à oublier, bien au contraire. Je repense chaque putain de seconde à Louise, et son regard qui s'est éteins quand le bébé à crier. Et j'ai eu l'impression de la tromper à chaque fois. Parce que je n'aime pas ça, collectionner les conquêtes.
Mes amis restèrent silencieux. Ils savaient tous que de parler de Louise, de mon deuil, et de ces souvenir terrifiants en général était très douloureux. Je crois même n'en n'avoir jamais parlé avec eux ouvertement. Quand Louise est morte, j'ai ordonné de ne plus jamais prononcer son prénom, comme si elle n'avait jamais existé. Comme si « nous » n'avions jamais existés.
- Du jour au lendemain elle n'était plus là. Ça aurait dû être le plus beau jour de ma vie. Et aujourd'hui, je n'arrive même pas à souhaiter son anniversaire à ma fille.
- Will, personne ne te demande de te justifier sur ta tristesse, repris Sonia.
- Avec Rachel ça été différent. Alors oui, je ne vais pas te mentir, le fait qu'elle soit déjà enceinte m'a permis de ne pas avoir envie d'elle comme j'aurai pu avoir une envie primitive avec fille. Ça me rassurait de savoir que je ne serais pas obligé de la draguer parce qu'elle était certainement à un autre, ou qu'elle ne chercherait pas à me plaire justement parce qu'elle se doute que beaucoup d'homme ne sont pas attiré par des femme enceinte. Avec elle je suis moi-même. Elle me fait rire Sonia. Et ça faisait 4 ans que je n'avais pas ris sincèrement avec qui que ce soit. Alors oui, c'est arrivé. Elle me plait. Et ce n'etais pas prevu, mais c'est tellement sincère. Et je ne la laisserai pas juste parce qu'elle est enceinte.
- C'est vrai que tu avais donné ta bénédiction, m'interrompit Sébastien à l'attention de sa femme.
- Je n'ai pas besoin de votre bénédiction. Je me fiche qu'elle soit enceinte, ou brune, ou petite ou quoique ce soit d'autres.
Sonia lançât un regard à son mari avant de se retourner vers moi. Elle déposa sa main sur ma joue.
- On ne cherche qu'à te protéger chéri.
- Je sais. Et je vous remercie chaque jour pour ça. Mais aujourd'hui je vous demande de me faire confiance. Et si ça ne marche pas et bien ce sera comme ça. Mais je n'aurai aucun regret, parce qu'avec elle s'est complètement différent qu'avec toutes les autres.
- Alors va la rejoindre, avant qu'elle ne s'endorme.
J'embrassai Sonia sur la tempe avant de prendre le chemin des escaliers pour rejoindre sa chambre.
- Je suis sur vous avez demandé au personnel de l'hôtel de bloquer sa voiture, rigolais-je
- Peut-être, pouffa Sonia. 

Lorsque je tapais à la porte de la chambre où Rachel allait passer la nuit, elle ne répondit pas. Il était tard, elle devait peut-être dormir. Je me risquais tout de même à passer une tête pour vérifier. La conversation, bien que houleuse, avec mes amis m'avait fait du bien.
Les lumières étaient toutes éteintes, le lit n'était même pas défait. Un vent de panique s'empara de mon corps, jusqu'à ce que je remarque une ombre prostrée sur le balcon.
Elle sursauta lorsqu'elle m'entendit arriver dans son dos. 
- Tu vas attraper froid.
- Ce n'est pas grave.
Je fis claquer ma langue entre mes dents avant de déplier la couette que j'avais emprunté dans sa chambre. J'entourai ses épaules pour nous recouvrir tous les deux. Je la sentis frissonner contre moi et se détendre légèrement à mon contact. Sans lui demander la permission je déposais une main sur son ventre. Ce contact la fis hoqueter de surprise, mais elle ne me repoussa pas.
- Tu es contrariée ? l'interrogeais-je
- Non, j'aurai dû regarder la météo, et venir un autre jour c'est tout. Ils ne m'aiment pas c'est ça ? reprit-elle après quelques secondes de silence.
- Pourquoi tu dis ça ma puce ?
Je reniflais ses cheveux qui avait une odeur de shampoing et de chocolat. Et je sus que cette odeur serait celle qui m'apaiserait.
- Parce que je vous ai entendu vous disputer. Ils n'étaient pas au courant, pour moi.
- On vit quasiment ensemble. C'est ma famille. Et Sonia a une nette tendance à materner tout le monde. Elle s'inquiétait pour moi c'est tout. C'est vrai que ce n'est pas commun.
- Tu as voulu m'aider et voilà où ça te mène. Je n'aurai jamais dû t'embarquer là-dedans.
- Je suis un grand garçon, je t'ai suivi dans ta folie, rigolai-je.
- Je n'ai pas envie que tu te mettes tes amis à dos pour moi.
- C'est réglé, ne pense pas à ça.
Elle souffla et laisser sa tête reposer sur mon torse. Mon menton trouva naturellement son epaule. Elle était bien plus petite que moi. Je resserrai mon étreinte autour d'elle pour la rapprocher encore un peu plus de moi. Je me rendais compte que je ne pouvais pas vivre sans sa proximité. Elle déposa sa main sur la mienne pour la déplacer sur son ventre afin que je puisse ressentir les légères secousses de son bébé. Cette attention m'arrachât un sourire.
C'était simple. C'était doux. Et c'est uniquement de quoi j'avais besoin pour survivre. C'était nous. Je soufflais un bon coup avant de me lancer.
- J'étais sérieux hier soir, repris je
- A propos ?
- Que j'avais envie de t'embrasser.
Le nouveau silence qui suivit mon aveu se faisait pesant. Rachel se raidit et lâcha ma main. Elle se detacha de mon corps et se tourna légèrement vers moi.
- Il faut qu'on rentre, on va attraper froid, lacha t-elle  d'une voix blanche.