19.

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La Lumière du petit mati filtrait à travers la baie vitrée et vint me réveiller. J'avais le corps lourd et endoloris. Était-ce un rêve un peu trop érotique ou était-ce vraiment arrivé. Je tendis mon bras, prudent et un peu inquiet. Mon corps se détendit entièrement lorsque je remarquais qu'elle était là, couchée sur le côté dos à moi, mais bel et bien près de moi.
Je me rapprochais d'elle et passa un bras autour de sa taille pour déposer ma main sur son ventre. Elle noua ses doigts aux miens.
- Je ne voulais pas te réveiller, murmurais-je
- J'aime bien être réveillé, acquiesça-t-elle pour me rassurer
Je souris contre ses cheveux avant de lui embrasser la tempe. A mon grand regret, elle avait remis son tshirt, je n'avais pas le loisir de toucher sa peau comme je l'aurai voulu. Ma main glissa le long de sa cuisse et remonta doucement sous son tshirt pour caresser sa poitrine.
- J'avais peur que tu sois déjà partie, lui chuchotais-je à l'oreille
- Pourquoi serais-je partie ?
Ma main redescendit et trouva son entrecuisse déjà bien humide. Je la caressais doucement et le fait qu'elle pousse ses fesses contre mon bassin m'encouragea à poursuivre.
- Parce que tu es ... enceinte, rigolais-je
- Will
- Et parce que tu penses que moi, je serais parti
- Je suis certaine que l'idée t'as effleuré l'esprit
- Même pas une seconde. Je veux te prouver que je suis sincère.
Pour preuve, j'insérais un doigt en elle. Elle soupira lourdement, ce qui me fit tourner la tête. Je devais y aller doucement, si je m'écoutais, je lui arracherais ses vêtements et j'en ferai mon petit déjeuner, mon déjeuner et mon diner.
- Comment je peux te convaincre que tu te trompes, sur toute la ligne
- Continus comme ça, je pense que tu as de ... bons arguments ...pour l'instant, lacha t-elle lourdement.
Sa respiration se faisait plus pressante lorsque je continuais un peu plus vite.
- Tu réagis si vite, que je suis certain d'être fait pour toi.
Même si nous venions de passer la nuit ensemble, Rachel avait raison. Notre relation allait être difficile à faire fonctionner. Elle ici, moi là-bas. La musique, les tournées, et les vols interminables autour de la terre. Je ne pouvais pas l'arracher à sa vie, par pur égoïsme.
Mais malgré tout, elle me plaisait. Elle me plaisait vraiment et j'en étais presque étourdit. Elle m'avait fait sourire et allégeait mes pensées les plus sombres. Sa seule présence suffisait à me calmer de toute cette colère refoulée.
- Tu ne respectes pas les règles, souffla-t-elle
- Les règles sont faites pour être contournées, répondis-je en lui embrassant la tempe.
Sa voix n'était plus qu'un murmure suppliant d'où je pouvais percevoir mon prénom. Elle resserra brutalement les cuisses alors que l'orgasme la submergeait de nouveau. Son corps s'arcbouta contre le miens. Je m'efforçais vraiment pour ne pas la prendre immédiatement en l'étouffant contre le matelas.
- Lorsque tu auras un doute, je veux que tu penses à ce moment précis, celui où je te fais jouir à en perdre ta raison,
- Will, m'implora t-elle
- Ce moment où je suis le seul à pouvoir te toucher et te faire oublier tout l'univers
Je sentis son intimité se contracter autour de mes doigts et le frisson courut le long de son dos, la laissant complètement à bout de souffle. J'aurais pu jouir rien qu'en pensant que c'est moi qui la mettait dans cet état.
Après avoir recouvert ses esprits, elle se retourna face à moi et déposa sa bouche sur la mienne, presque trop chastement après ce que nous venions de faire.
- Et maintenant on fait quoi ? interrogea-t-elle
- On pourrait passer la journée au lit.
- Ils vont finir par croire que je t'ai ensorcelé
- Ils le savent déjà, rigolais-je alors qu'elle couvrait mon visage de ses lèvres.
Elle plongea son regard dans le miens et se mordit la lèvre du bas. J'y passais mon pouce pour la faire céder. Ses dents avaient laissées une légère marque.
- Arrête de réfléchir
- William
- On vient de se réveiller, j'ai ton odeur partout sur moi et d'habitude je suis déjà partie depuis une bonne heure donc je te propose de ... laisser venir ? hésitais-je.
- On improvise ?
- Ca fonctionne bien depuis le début, on continus comme ça c'est tout
- William, on ne peut pas nier qu'on repousse juste l'échéance
- Rach, je n'ai pas envie de parler de ça maintenant. Ne me fais pas regretter d'être resté ce matin. Et ne me dit pas que tu es enceinte ou encore que nous n'avons rien à faire ensemble.
Je sentis son corps se raidir. Elle affichât un sourire crispé sur son visage. Je la rapprochais un peu plus de moi et déposer nos mains sur son ventre.
- Donc je dois te donner mon numéro et attendre sagement que tu me rappelles, chuchota-t-elle crispée dans l'attente de ma réponse.
Sans répondre, j'attrapais mon téléphone et lui tendis pour qu'elle entre son numéro. Elle s'exécuta en soufflant. Je balançais le combiné au bout du lit et me levais, pour récupérer mon short qui avait atterrit je ne sais où la veille.
Elle se posta sur ses coudes pour me regarder déambuler dans la chambre.
- Et maintenant ?
- Maintenant retire ça, je vais te chercher mon tshirt et on va petit-déjeuner.

Dans la cuisine, tout le monde était déjà debout. Julie était sur son ordinateur portable tandis que Seb et Matt étaient en grande conversation sur le dernier match de foot de la ligue Anglaise. Sonia faisait des tartines à Lila, qui avait déjà du chocolat jusqu'aux oreilles.
Sonia, la première, sourit largement en nous voyant arriver dans la cuisine. Je remarquais qu'elle détailla la tenue de ma belle, à qui j'avais donné un tshirt et surtout un pantalon qu'elle avait dû retrousser aux chevilles. Son regard passa d'elle à moi en un dixième de seconde, et son sourire s'agrandit.
- Les cheveux détachés te vont bien ! tu veux du café ? Enfin, tu peux en boire, hésita Sonia
- Oui avec plaisir. J'ai une migraine phénoménale.
- Je savais qu'il était nul, me chariat Sonia.
- C'est parce que tu n'as jamais voulu essayer, rigolais-je avant d'embrasser les cheveux de ma fille.
Rachel se mit à rougir violement et s'installa silencieuse à côté de moi.
- Will, je suis désolé mais tu as 3 plateaux de programmés en janvier, et Tommorowland en février, lança Julie les yeux rivés sur son ordinateur.
- Julie, on peut éviter de parler boulot, je suis en vacances.
- Ca te réussit vraiment la montagne, rigola Sonia.
- Rachel, pourquoi ton ventre il est gros comme ça ?
Lila etait descendu de son tabouret et carressait du bout des doigts le ventre proéminent de la jeune femme.
- Oh euh ... parce qu'il y a un bébé ... au chaud.
- C'est mon papa qui a mis le bébé dans ton ventre ?
Rachel rougit violement a la remarque de la petite fille et me jeta un regard inquiet.
- Non bébé. Ce ne sont pas les papas qui choisissent. C'est la cigogne qui a dit que Rachel serait la maman d'un bébé. Comme on en a parlé une fois.
Lila eu l'air de se contenter de mon explication. C'est vrai que notre dernière conversation sur le sujet remontait à quelques mois, et j'avais botté en touche en parlant de cigogne donneuse de bébé. Elle était bien trop petite connaitre la réalité des choses.
- Et pourquoi le bébé de Rachel il est gros comme ça alors que celui de Tatie il est tout petit ? 
Je relevai la tête de ma tartine. Julie de son ordinateur. Sonia se raidit alors qu'elle était en train de déposer la tasse de café fumante devant Rachel.
- C'est vrai ? souri-je. Sonia, c'est vrai ?
- La magie de noël, murmura-t-elle en baissant les yeux.
Je me levais et la prenais dans mes bras. 15 ans qu'elle était avec mon meilleur amie, c'était devenue comme une sœur pour moi. Ils essayaient d'avoir un enfant depuis 10 ans. Elle ne me l'avait jamais dit mais je sais qu'elle avait longuement pleurée lorsque Louise avait annoncé être enceinte un mois seulement après avoir stoppé sa contraception. Puis ils avaient tenté toutes les formes de procréation et surtout elle avait élevé ma fille comme la sienne. C'était la magie de noel. 
- Je suis désolé d'avoir ete mechant hier, si j'avais su, lui dis je en embrassant sa tempe.
- Seb n'est au courant de rien, donc je compte sur vous pour vous taire.
Elle coula un regard vers son mari qui n'avait pas du tout pris conscience des conversations près de lui
- Comment est-elle au courant ? repris-je
- Elle était avec moi à la pharmacie, et tu la connais, elle pose trop de question.
Je jetais un regard en coin à Rachel, qui souriait dans sa tasse. Après avoir pris le petit déjeuner elle se leva pour prendre sa douche et revêtir une tenue plus décente. Le fait qu'elle porte mon survêtement m'excitait, il valait mieux qu'elle parte. J'eu tout de même le loisir de l'attraper au vol avant qu'elle ne quitte la cuisine, et lui vola un baiser, non sans la faire rougir une nouvelle fois.
- Donc c'est officiel ?
- Qu'est-ce que vous avez entendu ?
- Tout William, exulta Sonia. Tout ! Et je peux t'assurer que j'aurais préféré ne pas dormir pour d'autres raison ! C'était ...
- Bruyant, se risqua Julie en rigolant.
- Arrêtes de faire la prude. Vous avez du pas mal vous entrainer pour ...
- Entrainé pourquoi ? Interpella Seb
- Rien du tout, mentis Sonia qui coula un regard vers moi qui voulait en dire long.

- je te vois ce soir, interrogeai-je Rachel qui s'appretait à monter dans sa voiture
- Ce soir je dine avec mon frère, c'est mercredi. On a nos petites habitudes de vieux couples.
- On peut aussi se voir cette nuit, lui dis-je en pinçant ses fesses
Elle rit doucement en se dégagement de mon étreinte les joues rosit par le froid ou plutôt l'embarra. La nuit que nous venions de passer allait me hanter pendant quelques temps, et bien que ce ne fusse pas dans mes habitudes, j'aimais cet état là.
- Tu .. est-ce tu veux toujours aller à la soirée de l'hôtel ?
- Bien sur, pourquoi ?
- Parce qu'au départ c'était pour Maxime, maintenant ... tout ça change la donne.
- On peut toujours l'agacer. Et je serais ravi de faire tous ces trucs de petit ami officiel pour l'agacer encore plus, te tenir la main, aller chercher ton verre, te faire jouir dans les toilettes ... lui murmurais-je à l'oreille en abaissant ma voix
- Petit ami ? répondit-elle en me repoussant légèrement surprise.
- Pour Maxime, précisais-je
Je marchais sur des œufs, je m'étais peut-être un peu trop emballé et il semblerait que la nuit passée ne l'ait pas rassuré. Bien au contraire. J'avais envie d'être son petit ami. Officiellement, j'étais son petit ami. Je devais continuer de m'efforcer de lui prouver que j'étais sincère et que « nous » pouvait vraiment fonctionner.
Depuis le petit déjeuner, j'avais l'impression que notre complicité naturelle avait disparu. Elle agissait mécaniquement, trop sur la retenue. Nous n'avions pas encore parlé de « nous », ni même évoqué quoique ce soit, mais tout ce que je savais, c'est que je ne voulais pas que ça s'arrête à la fin des vacances.
Elle menait une bataille mentale, et c'était difficile de ne pas savoir ce qu'elle pensait.
- Je ne sais pas trop comment on fait ça, lançais-je brutalement
Elle m'interrogea du regard.
- Nous, expliquais-je. Toi, moi, les trucs de couple. Tout ça quoi, dis-je en agitant les mains entre l'espace qui nous séparait.
- Je comprends mieux pourquoi t'es un célibataire invétéré, répondis-elle pour, je soupçonne, détendre l'atmosphère qui virait au dramatique.
- Maintenant tu sais l'une des raisons pourquoi je prends la fuite au petit matin
- Oh donc le café c'était ...
- Un réveil, un doigt, un café ... je pense qu'on peut se marier, rigolais-je
- Tu es l'incarnation du romantisme, s'exaspéra-t-elle faussement.
- Et puis le fait que tu sois chez moi était plutôt compliquer pour m'esquiv...
Elle m'assena un coup de poing dans le pectoral.
C'était aussi honteux que c'était vrai. J'avais l'habitude de réserver une chambre d'hotel, ou d'aller chez ma conquête d'un soir. Généralement, je partais avant même que le soleil ne soit levé, en prenant surtout soin de ne pas dire au revoir.
Mais maintenant tout me paraissait différent, Rachel, ses yeux pétillants, son serieux et son gros ventre changeaient la donne. Le fait que nous devions passer la journée loin de l'autre me rendait fou. J'attrapais ses épaules pour la faire basculer contre moi et lui voler un baiser, elle ne tarda pas à me repousser pour que nous reprenions chacun une distance raisonnable.
- Tu peux me repousser autant que tu veux, je suis du genre tenace.
- Moi qui croyais que je n'avais même pas besoin d'affronter un petit-déjeuner, rigola-t-elle.
- J'ai fait l'amoureux, mais si ça ne tenait qu'à moi, je t'aurais étouffé sous cette couette. Et aux vues comment réagit ton corps, je suis sûr que tu n'aurais pas été contre
- William, je suis enceinte de 6 mois et pleine d'hormones. Mon corps réagit à chaque fois qu'on me regarde
- Oui, mais il y a que moi qui te fait crier, lui susurrais-je.
Ses joues prirent de nouvelles couleurs et elle se frotta les mains. C'est vrai qu'il faisait drôlement froid ce matin.
- Je passe te chercher après ton diner ? Ou je peux éventuellement faire comme au bon vieux temps et dormir chez toi ? pouffais-je
- Tu as mon numéro ... je te laisse organiser ton agenda et me contacter.
Elle me regarda d'un air de défi. Je sortis directement mon téléphone et composa son numéro, que j'avais déjà enregistré en touche rapide. Son cellulaire sonna dans son sac, mais elle ne bougea pas.
- Tu me filtres ?
- Je suis très prise, répondit-elle. Et ma belle-sœur m'a toujours dit d'attendre un peu avant de répondre, histoire de ne pas faire la fille trop énamourée.
- Est-ce que tu sais combien de filles aimeraient que les appelles ?
- Le chiffre doit être drôlement grand. Mais j'ai une longueur d'avance sur elles.
- Ah oui ?
- Oui, tu as mon numéro.
La tonalité de la messagerie se déclencha, alors qu'elle n'avait toujours pas sortie son téléphone de son sac.
- Salut Rachel, c'est William, tu dois t'en douter. Je t'appelle pour t'inviter au petit déjeuner demain matin. Je propose que tu arrives la veille au soir, afin d'éviter la nuit, le froid et le gel. Il est inutile de prévoir une tenue, puisque nous allons passer la soirée, nus sous ma couette. Ou dans une baignoire. Je t'embrasse. Là où tu penses.
Elle m'adressa un sourire lorsque je raccrochais. Elle monta dans sa voiture et démarra le moteur en abaissant la vitre.
- Apporte de quoi passer la nuit, dis-je en me penchant sur l'habitacle
- Un pyjama ?
- J'ai dit de quoi passer la nuit, pas de quoi t'habiller. Tous les détails sont dans le message que je t'ai laissé.
Je réussis à lui voler un baiser avant qu'elle ne démarre rapidement. Comme la bonne midinette que j'étais devenue, je la regardais partir jusqu'à ce que sa voiture ne soit plus visible du chalet. C'est lorsque j'allais rentrer que j'entendis siffler.
Je levais le nez et découvrais mes amis accoudés au balcon
- La neige, le bisou, la promesse des retrouvailles, fais-nous penser à écrire un titre de noël, siffla Julie
- ou une campagne de saint valentin, renchérit Seb.
Je les aimais de tout mon cœur. Mais être aussi soudés avait l'inconvénient d'une intimité tr ès limité. Je remontais rapidement à l'étage où je les rejoignais dans le salon.
- Elle revient ce soir ? interrogeât Julie
- Normalement oui.
- Haha, s'écria Sonia. Vous me devez tous 10 balles !

La Magie de Noel ~ Dj Snake  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant