26.

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Je me retrouvai rapidement coincée contre le mur de l'impasse où nous nous étions mis à l'écart. Le corps chaud de William recouvrit le miens et je sentis pulser son cœur à travers sa parka. Maintenant que ses lèvres étaient posées sur les miennes c'est comme si je respirais à nouveau après une longue période d'apnée.
Je me cramponnai à sa veste pour ne pas flancher, le laissant prendre le contrôle de notre baiser où se mêlait l'urgence et le désir.
- J'ai cru mourir, souffla-t-il son front collé contre le miens
- Moi aussi, avouais-je
Je n'avais jamais autant pleuré de ma vie. Les hormones de grossesse aidant, j'avais passé les trois derniers jours enfermée dans mon lit à évacuer toute l'eau de mon corps, encore et encore. William était partout, et même en voulant me le sortir de la tête, la radio avait craché un de ses vieux titres connus. J'avais tenté de me convaincre de mon choix en me répétant inlassablement que c'était la logique des choses. Mais j'étais du genre têtue.
- Nora avait vraiment l'air de prendre son rôle à cœur
- Nora aime les filles, bébé.
- Arrêtes de m'appeler bébé, murmurais-je contre sa bouche
- Je n'y peux rien, je suis niais quand je suis amoureux.
Je rigolais alors qu'il déposait un nouveau bisou sur ma bouche, nous n'arrivions plus à nous passer l'un de l'autre.
- On a des choses à régler, soufflais-je
- On va chez toi ?
Il sortit son téléphone et tapa un message à toute vitesse surement à l'attention de son groupe d'amis resté au village. Il me prit la main et nous remontions la rue jusqu'à mon appartement.

Après être entré, je pris un temps exagérément long pour me débarrasser de mon manteau et de mes chaussures. Je repoussais cette nouvelle discussion que je redoutais.
- Tu veux boire un truc ?
- Je veux qu'on en finisse.
Le cœur battant, je le rejoignis dans le canapé où il s'était assis. J'avais fait en sorte de me retrouver tout au bout, le plus éloigné de lui possible. Il attrapa mes jambes pour les étendre sur ses cuisses.
- J'ai confirmé la chambre pour les deux prochaines semaines.
Je hochais la tête. Ce n'était qu'un sursis. Et je soupçonne que mon frère et Anna étaient de mèche, les traitres.
- Et ensuite, m'entendis-je demander
- Je pourrai trouver une maison. Pour m'installer ici.
- Ici ?
- Oui, toi, moi, Lila et le bébé.
- Nous ?
- Tu vas répéter tout ce que je dis ?
- Non mais comment tu vas faire ? Les tournée, les soirées et ...
- Je garde mon appartement à Paris, et je trouve une maison ici. L'aéroport n'est pas loin, et il y a le train aussi. Et contrairement à ce que tu penses, je suis un très bon conducteur, et je ne suis pas certains qu'il neige 10 mois sur 12.
Stupéfaite, je le fixai incrédule. Je m'étais plutôt attendus à des rendez-vous un week-end par mois et quelques coups de fils coquins pour se donner illusion, pas à ce qu'il achète une maison et encore moins qu'on vive en ... famille ?
- Qu'en penses Seb et Sonia. Et Julie ?
- Ils ont hâte de venir se mettre au vert pendant les périodes creuses. Et il y a Facetime.
- Tu ne penses pas que ce soit un peu prématuré ?
- Je pense que ça rassure tout le monde que je reste avec toi, plutôt que je rentre seul à Paris.
Je hochai la tête abasourdie. Il voulait rester. Nous n'aurions rien de normal avec un couple commun, mais c'était mieux que rien. Et il voulait essayer, coûte que coûte.
- Et pour le reste, il va falloir me faire confiance, reprit-il avec serieux
- J'essaierai.
- Et que tu comprennes définitivement qu'aucune fille ne t'arrive à la cheville.
Il joignis le geste a la parole en deposant une main chaude sur ma cheville que j'avais rabattue sur le canape.
Je remontais un sourcil franchement peu convaincu tandis que sa main remontait dangereusement le long de ma jambe.
Je n'étais ni mannequin, ni blondes, ni grande, ni fan de musique, de soirée ou même de sortie. Et actuellement, j'étais quasiment incapable de me relever seule lorsque j'étais sur le dos.
Lorsque sa main s'immisça entre mes cuisses, je perdis, à nouveau, le contrôle de tous mes sens.
- Attends, mon collant ...
- Oups, dit-il faussement désolé lorsque le voile fin céda sous ses doigts.
Il s'allongea sur moi ce qui me tira un cri de surprise. Sa bouche se posa dans mon cou et mes mains se perdirent dans ses cheveux. Je sentais son souffle juste sous mon oreille et rien que ça me faisait perdre le controle.
- Pourquoi est-ce que tu fais toujours en sorte de me déshabiller lorsque nous discutons de sujet sérieux.
- Parce que les sujets sérieux sont moins sérieux lorsqu'on est nu, continua-t-il en tirant sur mon décolleté pour découvrir ma poitrine.
J'étouffai un rire, qui disparut lorsqu'il replaçât son bassin contre le miens, et que je sentis les boutons de son jean tendu par le désir, s'imprimer dans la peau de l'intérieur de ma cuisse.
- Aucune fille ne t'arrivera jamais à la cheville. Et je n'embrasse aucune cheville, dit-il en déposant un baiser sur ma malléole.
William agrippa ma robe pour la faire remonter sur ma tête et m'en libérer. Puis ses mains remontèrent à nouveau entre mes jambes et agrandirent le trou dans mon collant pour accéder à ma culotte.
- Et j'adore mater tes seins aussi, dit-il en embrassant l'arrondie du droit, puis du gauche.
Ma peau se couvrit d'une chair de poule, faisant naître un sourire triomphant sur le visage de William
- Et j'adore t'embrasser, repris-t-il en déposant sa bouche sur la mienne
Il remonta mes jambes le long de mon corps pour se placer entre elles. Son corps recouvrant le mien, agréablement.
- Et j'adore sentir le bébé, qui est d'accord avec tout ce que je dis.
Ses mains se placèrent juste sous ma poitrine et il m'embrassa à perdre à haleine, durant de longues minutes. Tout mon corps le réclamait, de la racine de mes cheveux à mes orteils. Il mordit ma lèvre inférieure, là où j'avais l'habitude d'arracher la petite peau lorsque j'étais contrariée. Il m'arrachât un gémissement un peu plus long que d'habitude qui provaqua une lente vague de désir qui s'empara de mon corps.
- J'ai envie de te dire les trois mots ... murmura-t-il contre ma bouche.
- Moi aussi, avouais-je
Un sourire heureux éclaira son visage et je suis certaine qu'on avait l'air de deux idiots amoureux, à moitié déshabillé. On souriait à s'en faire mal aux joues et ça faisait un bien fou.

La Magie de Noel ~ Dj Snake  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant