L'associé et moi

Chapitre 6

Je partis au bureau le lendemain la tête un peu lourde de l'alcool ingurgité pendant la soirée. J'arrivais plus tard qu'à mon habitude et trouvai un créneau bloqué dans mon agenda avec Gary. Je fus un peu étonnée et mon stress monta d'un coup.

- Café ? Proposa Jeremy en passant devant mon bureau.

- Je te suis, dis-je.

On se dirigea vers la cuisine.

- Je dois voir Gary ce matin.

- Ah ouais ?

- Oui.

- Il est sympa t'inquiète pas.

- Quand on est convoqué par le big boss à Paris ce n'est jamais bon signe.

- C'est quand ?

- Dans dix minutes.

- Je suis sûr que c'est rien.

Je partis devant le bureau de Gary. Il me fit un signe d'entrer. Il y avait des piles de documents partout sur son bureau. C'était un grand type complètement chauve d'une cinquantaine d'année, le regard vif. Malgré sa taille imposante, il dégageait une allure confiante et sereine.

- Entre, installe-toi.

- Merci, dis-je en m'asseyant en face de lui.

- Je suis désolé, je n'ai pas eu le temps de t'accueillir comme il se doit, la période a été un peu compliquée.

- Je vous en prie.

- Comment ça se passe ?

- Bien, répondis-je.

- On t'a bien accueilli ?

- Oui très bien merci.

- J'ai eu un très bon retour sur ton travail et connaissant le client je sais que ça n'a pas dû être facile.

Je me demandais de qui il voulait parler.

- Monsieur Prescott ne tarit pas d'éloge à ton sujet.

Alors là, si on me l'avait dit je ne l'aurais pas cru !

- C'est un client exigeant, je le connais très bien et je sais qu'il ne fait pas de compliments comme ça en l'air.

- Je suis ravie que Monsieur Prescott ait été content du travail que nous avons fait.

- J'ai cru comprendre que tu te chargeais du relationnelle toute seule.

- J'ai été bien aidée par Georgina et la junior sur le dossier, Heather, a fait un très bon travail également.

- J'en suis sûr. Je t'ai fait venir ici pour te faire ce retour. C'est important de savoir quand on a bien fait son boulot.

Je lui souris un peu gênée.

- Merci beaucoup.

Il me fit comprendre qu'il avait dit ce qu'il avait à dire.

- Alice ? Dit-il.

- Oui, dis-je en me retournant alors que j'allais sortir de son bureau.

- Continue comme ça, je vais faire un bon retour au bureau de Paris et je pense qu'on pourra penser à un poste plus important à l'avenir.

- Merci beaucoup Gary.

Je sortis du bureau, abasourdie par ce qu'il venait de me dire. Golden Boy avait-il autant d'impact ? Georgina me vit passer devant son bureau et se leva pour me rejoindre.

- Alors ? Me demanda-t-elle. J'ai croisé Jeremy qui m'a dit que tu avais un meeting avec Gary.

- Je t'avoue que je ne m'y attendais pas.

Je lui racontai le détail.

- Bon finalement il est peut-être plus sympa qu'on ne le croyait, dit Georgina.

- J'ai toujours pensé qu'il trouvait qu'on était incompétent.

- Il est fort pour nous le faire ressentir en tout cas...comme quoi tout arrive ! Tu fais quoi pour le week-end la semaine prochaine au fait ?

Je fronçai les sourcils.

- C'est Thanksgiving, un long week-end !

- Ah, je n'avais pas percuté. Tu fais quoi toi ?

- Je pars chez mes parents dans les Hamptons et j'y vais avec des pieds de plombs.

Je lui souris.