Chapitre 33

55 6 0
                                    

Le lundi matin, j'entrai dans le bureau de Diane.

- Bonjour Diane, dis-je en entrant dans son bureau.

- Bonjour Alice, assieds-toi.

- Merci.

- Tu voulais me voir ?

- Oui, on arrive au bout de la période d'adaptation qu'on s'était fixé.

- Effectivement, je te remercie d'avoir pris les devants à ce propos. Nous avons discuté avec Gary et nous souhaiterions te proposer un poste permanent ici à un poste de management.

Je fus surprise, je ne m'attendais pas à cette proposition, à une prolongation oui mais pas à un poste permanent.

- Tu t'es bien intégrée, nous avons d'excellents retours clients à ton sujet.

- Je vous remercie.

- Maintenant c'est à toi de savoir.

- Je...je suis extrêmement flattée par ce que vous me proposez. Je vous avoue que j'ai moi-même fait le point de mon côté. Et euh...c'est assez difficile pour moi d'être loin de mon pays.

- Je comprends, dit-elle avec un sourire triste.

- J'ai adoré travailler avec vous, j'ai appris énormément de choses, vous avez une équipe formidable.

- Merci Alice. Est-ce que tu sais quand tu souhaiterais partir ?

- Je pensais à la fin du mois mais si c'est trop court pour vous, je peux évidemment décaler ?

- Tu transféreras tes dossiers à Georgina et Jeremy, tu auras le temps de faire la passation.

- Merci. Concernant le dossier de Monsieur Prescott, serait-il possible de le confier à Tyler ?

Elle haussa les sourcils et sourit.

- Il connait très bien le dossier et le client, je pense qu'il est le plus à même de gérer le compte.

- Très bien.

- Merci Diane.

- C'est moi.

Je sortis de son bureau, soulagée, un poids s'était enlevé. J'allais rentrer chez moi. Je partis dans mon bureau, il fallait que je m'organise maintenant. La première chose que je fis fut d'appeler Tyler qui arriva dans mon bureau un peu soûlé de mon appel. Son regard changea quand je lui expliquai que je repartais à Paris et que j'avais demandé à ce qu'il manage le compte de Golden Boy.

- Merci, dit-il en se levant.

- Je t'en prie.

- Tu veux que je te garde en copie jusqu'à ton départ ?

- D'accord mais je te laisse gérer les rendez-vous.

- Merci Alice vraiment.

- Tu le mérites, tu connais ce client aussi bien que moi.

Du moins sur le papier, me dis-je, sinon tu prendrais tes jambes à ton cou.

La deuxième chose que je devais faire me brisait le cœur d'avance. Je reculai ma tête pour voir si Georgina était disponible. Je vis qu'elle était seule dans son bureau. Je la rejoignis et refermai la porte derrière moi.

- Ca va ? Demanda-t-elle.

Je la regardais, resplendissante, ses cheveux blonds coiffés en arrière, sa veste rose fuchsia ceinturée à la taille. Je lui souris.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Ne me dis pas que j'ai merdé sur mon maquillage.

- Pas du tout, tu es très belle.

- Alors dis-moi ? Dit-elle en souriant.

- Je...ce n'est pas facile ce que je vais te dire alors laisse-moi le faire d'une seule traite.

Elle fronça les sourcils et prit un air un peu paniqué.

- Je vais rentrer à Paris, je sors de chez Diane, nous avons beaucoup discuté, ils m'ont fait une très belle proposition pour que je reste mais je...j'ai besoin de rentrer chez moi.

Ses yeux s'humidifièrent.

- Mais et James ?

- On s'est séparé ce week-end.

- Quoi ?

- Mais ce n'est pas que pour ça que je rentre, ça fait un moment que j'y pense. Ma famille me manque et j'ai besoin d'être avec eux. Je ne te remercierai jamais assez de ton accueil et de m'avoir donné ton amitié.

- Je vais pleurer et vraiment pourrir mon maquillage.

Je lui souris.

- Tu vas me manquer, dit-elle.

- Toi aussi. Tu es la meilleure co-bureau que j'ai eu.

- J'espère bien !

- Et tu seras toujours la bienvenue à Paris quand tu veux.

- Il ne faut pas me le dire deux fois.

On se sourit.

- Laisse-moi appeler Jeremy pour une réunion urgente.

J'éclatai de rire.

- Mais d'abord explique-moi pour James.

- Apparemment ce n'était pas le cas pour lui, dis-je.

Elle fronça les sourcils, je lui racontai les mots de James.

- Je n'arrive pas à le croire !

- C'est plus facile comme ça.

Elle me regarda vraiment peinée.

Les deux dernières semaines, je fis mes cartons, je rangeais, je transférai les demandes, je prévenais les clients que je partais. Le seul que je n'avais pas prévenu était James mais c'était au-delà de ce que je pouvais faire. Je ne répondais plus aux demandes qu'il faisait mais vérifiais que toutes ses demandes étaient traitées.

Un rendez-vous était convenu le lendemain dans nos bureaux. En espérant qu'il avait été aussi court qu'habituellement, je sortis de mon bureau pour aller aux toilettes. Ils étaient en train de sortir de la salle de réunion. Il releva la tête, nos regards se croisèrent, mon cœur se piqua comme si on lui avait planté un couteau en plein dedans. Ce fut la dernière fois que je le vis avant mon départ.

Je reçus un message une heure plus tard :

J : tu rentres en France ?

Je ne répondis pas encore chamboulée de l'avoir croisé. Pour mon dernier jour, Georgina, Jeremy et Quentin m'emmenèrent boire un verre. On rit et on but énormément. Je rentrai en France avec trois nouveaux amis, mais un cœur brisé. J'avais beau faire bonne figure j'avais mal au fond de moi. Je rentrai avec Georgina en titubant.

- Je voulais te dire que tu m'impressionnes, dit-elle.

- Sur quoi ?

- Sur James, tu le gères tellement bien.

- Non, dis-je. C'est juste que si j'y pense trop, je vais m'effondrer et je ne peux pas.

Elle me prit dans ses bras.

- J'ai mal, dis-je sous le coup de l'alcool. Je ne comprends pas ce qui s'est passé et ça me ronge. Je n'arrive pas à croire que...qu'il ne fera plus partie de ma vie.

Je pleurais dans ses bras.

- Pardon, c'est nul comme départ.

- Non. Ce n'est pas nul. Je voudrais pouvoir faire plus.

- Tu es là, c'est le plus important.

Elle me raccompagna chez moi, je rentrais à Paris le lendemain avec un vol de nuit.


De Paris à New-York : au-delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant