Chapitre 39

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Une semaine plus tard, Emilie entra dans mon bureau et me sortit de mes pensées.

- Alice, j'ai un problème pour le dossier Breton.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est urgent ce que tu m'as demandé ?

- Urgent non mais il faudrait que ça soit fait rapidement. Pourquoi ?

- Géraldine m'a demandé de faire Gomard en premier.

- Elle a dit ça ?

- Oui.

- Putain, je commence à en avoir marre, dis-je.

- Désolé.

- Ce n'est pas de ta faute, je vais régler ça et tout de suite.

Je sortis de mon bureau et croisai Arnaud.

- Ca va ?

- Tu te rappelles de ce que tu m'as dit quand je suis revenue ? Dis-je.

- Sur Géraldine ?

- Oui.

- Bah quoi ?

- Regarde-moi, je vais me la faire.

- Mais non !

Je continuai à remonter le couloir hors de moi. J'en avais marre qu'elle tyrannise les juniors et les seniors et l'ensemble de l'équipe en fait. Elle pensait pouvoir me devancer et faire passer son travail avant moi en permanence, elle me plantait des couteaux dans le dos. C'était fini.

- Géraldine, je peux te voir ? Demandai-je.

- Alice, oui entre.

Même le ton qu'elle utilisait m'énervait, elle pensait encore être au-dessus de moi.

- C'est vrai que tu as dit à Emilie de faire ton dossier avant le mien ?

- Oui, j'ai une urgence.

- Une urgence ou ça t'arrange ?

- Tu insinues quoi ?

- Rien du tout mais je ne pense pas que tu aies tant d'urgence que ça.

Elle haussa les sourcils.

- Je ne sais pas ce qu'ils t'ont appris à New-York mais c'est comme ça qu'on fait. Ca fait trois ans que je suis directrice, tu ne vas pas m'apprendre à faire mon travail. Toi ça fait quoi ? Trois mois ?

- Je commence à en avoir marre que sous prétexte d'urgence tu mobilises toute l'équipe sur tes dossiers.

- Il faut savoir s'organiser.

- Pas au détriment des autres. On est une équipe, le but n'est pas de se tirer dans les pattes ou de se mettre en avant.

Elle leva les yeux au ciel.

- Très bien, dis-je. Je vais proposer une organisation à Anne et Anselme sur la base de ce qui est fait à New-York où je n'aurais rien appris.

Je sortis de son bureau et partis directement dans le mien, on entendait les mouches voler dans l'open space. J'étais hors de moi. J'ouvris un mail et écrivis à Anselme et Anne pour leur proposer une nouvelle organisation et des équipes qui tournaient régulièrement pour que tout le monde travaille les uns avec les autres. Je ne mis pas Géraldine en copie et envoyai mon mail. Anselme m'appela dans son bureau.

L'associé et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant