Je regardais la ville défiler devant moi. Je revoyais encore et encore la scène, le regard de James tout d'abord surpris puis de pitié. J'étais en colère contre lui, contre moi. Comment en étais-je arrivée là ? Je m'étais laissée avoir par ses discours, par sa prestance. Il s'était bien joué de moi, j'étais abasourdie par ce qui venait de se passer.
J'ouvris la porte de mon appartement. Je tournai en rond comme un ours en cage. J'avais un surplus d'énergie, une colère à sortir de moi. J'enfilai ma tenue de jogging et partis courir une heure la musique hurlant dans mes oreilles dans mon casque. Mon rythme de foulée était plus rapide que d'habitude. J'avais envie de crier de frustration. L'histoire se répétait inlassablement, Stéphane et puis lui. Comment avais-je pu me tromper à ce point ? Mon regard sur James avait tellement évolué depuis notre rencontre. Il était passé de playboy méprisant à un homme chaleureux, touchant et doux. Je m'étais laissée avoir par ses paroles, mais quelle idiote ! Evidemment que c'était trop beau sur le papier ! Le pire était de les imaginer ensemble. Ils avaient déjà dû oublier ma présence.
Je rentrai chez moi en marchant, j'étais en nage et essoufflée. Mes muscles faisaient mal, j'avais couru trop longtemps et trop rapidement. Ma respiration faisait de la buée dans le froid de l'hiver. Je recalai mon bandeau autour de mes cheveux et enlevai mon casque de mes oreilles en arrivant en bas de mon immeuble. Je cherchais les clés. Une personne sortie d'une voiture garée, par réflexe je regardai. James sortit de la berline et fit quelques pas vers moi.
- Alice, dit-il.
Je fronçai les sourcils, je n'avais aucune envie de lui parler.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- On peut se parler ?
- Je ne suis pas sûre qu'il y ait besoin d'explication.
- S'il te plait.
- Tu as cinq minutes, dis-je froidement.
- Ici ?
- Tu ne penses pas que je vais te faire entrer chez moi.
- Je pensais au café là, dit-il en me montrant le café en bas de chez moi.
Je le suivis, on s'installa à l'entrée. Le serveur vint nous voir. James me regarda pour que je donne ma commande.
- Une eau pétillante.
- La même chose, dit-il.
- Et un verre de vin blanc, ajoutai-je.
Je vis James essayer de retenir un sourire.
- Je t'écoute, dis-je.
- Alice, je...je sais que la situation ne joue pas en ma faveur.
Le serveur revint avec l'eau pétillante et le vin blanc. Je pris une gorgée d'eau mais ne prononçai pas une parole.
- Je ne sais pas ce que Victoria t'a dit mais nous ne sommes pas ensemble. Elle vit à Londres, on est resté quelques temps ensemble et on s'est séparé un peu avant que je te rencontre.
Je restai toujours silencieuse.
- On s'est revu à Noël, c'était une nuit sans lendemain. On avait été clairs tous les deux là-dessus et elle a débarqué comme ça sans prévenir.
Je bus deux longues gorgées de vin. Après mon footing, l'alcool monta très vite, je ne décolérai pas. Il était en train de me dire qu'il avait en fait deux femmes dans sa vie.
- Tu peux dire quelque chose ?
- Je n'ai pas grand-chose à dire. Si elle a pensé qu'elle pouvait venir chez toi c'est qu'elle pensait être dans son bon droit.
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De Paris à New-York : au-delà des apparences
RomanceAlice, dévastée par la perte de son frère, prend une décision audacieuse : accepter le poste en interne proposé par son employeur et quitter Paris pour un nouveau départ à New York. Son premier jour dans la grande ville la met face à James Prescott...