Chapitre 37

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En rentrant de Mallorque, j'avais quelques jours à Paris avant de partir chez mes parents. Paris était vide, il ne restait que les touristes. Les clients semblaient, eux aussi, avoir oublié qu'ils avaient des demandes urgentes, mes journées étaient légères.

J'étais plus apaisée, plus détendue. J'avais beaucoup réfléchi à la rupture avec James. D'un côté, je commençais à comprendre ce qu'il avait voulu dire. James était arrivé dans ma vie trop vite à un moment où je n'étais pas encore prête à avoir une vraie relation. Il avait senti un poids sur ses épaules qu'il ne pouvait pas engranger en plus de tout ce qu'il avait à gérer. Il avait été honnête, ça n'enlevait rien au fait que j'avais eu mal. Il avait parlé d'avenir qu'il ne pouvait pas m'offrir alors que moi-même je ne voyais pas de futur. J'appréhendais la vie au jour le jour. Chaque journée qui passait était facile que le précédente. J'acceptais la mort de Léonard petit à petit.

Je pris un verre dans le bar en bas de chez moi en terrasse. Je regardais les gens passer. L'ambiance était aussi douce que les rayons orangés du soleil qui se couchait, il faisait encore bon en cette fin de journée, je rajustai ma robe mi-longue vert prairie sur mes jambes. Mon portable vibra sur la table. Je vis James s'afficher sur mon écran. Mon cœur s'accéléra. J'ouvris l'application.

J : Alice, je suis en transit à Paris pour 24h, si tu es disponible pour qu'on se voit. Je suis au Lutetia.

Mon sang ne fit qu'un tour. Il était à Paris ? Et demandait à me voir ? Je lus et relus le message. J'hésitai, est-ce que je devais répondre ? La réponse était évidemment négative mais mon envie de le voir était beaucoup plus importante que ce que ma tête me disait. Je savais que ce n'était certainement pas la meilleure chose à faire et commençais à rédiger ma réponse.

Moi : Hello James, merci pour ton message. Avec plaisir, nous pouvons nous retrouver là à 20h ?

J'envoyais un point GPS d'un bar un peu plus loin de chez moi.

J : Parfait

Je regardais l'heure, j'allais devoir bientôt y aller. Mes mains se mirent à trembler et les battements de mon cœur ne diminuaient pas non plus. Je partis en direction de La Muette. J'avais choisi un hôtel qui avait l'avantage d'avoir un toit terrasse agréable où on pouvait prendre un verre devant les toits de Paris. L'hôtesse d'accueil me conduisit à une table. Il n'était pas encore arrivé.

Je vis James entrer, mes muscles se tendirent, je serrai mes poings pour détendre mes mains. Je ne l'avais pas vu depuis quelques mois, le voir à Paris me paraissait insensé. C'était injuste qu'il soit toujours aussi beau dans son pantalon en toile bleu marine et sa chemise bleu ciel dont les manches étaient retournées sur ses avant-bras. La nonchalance dans sa démarche, j'étais hypnotisée alors qu'il suivait l'hôtesse jusqu'à la table où j'étais installée. Il avait la peau hâlée par le soleil qui faisait ressortir encore plus ses yeux verts.

On se sourit. Il n'avait jamais été aussi beau. La serveuse arriva aussitôt.

- Vous savez ce que vous voulez ? Demanda-t-elle en français.

- Un verre de Sancerre, répondis-je.

- La même chose, dit-il également en français.

On se dévisagea.

- Comment ça se fait que tu sois de passage à Paris ? Demandai-je.

- Je rentre à New-York demain et aussi invraisemblable que ça puisse paraître, le vol le plus tôt part d'ici.

- Et pas de Londres ?

- Non, c'est incompréhensible.

Nos commandes arrivèrent. Je remerciai la serveuse qui en profita pour regarder James un long moment et lui faire un grand sourire. Lui ne remarqua pas, comme à son habitude.

L'associé et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant