Kuroko no Basket - Deuxième chance

Chapitre 20, partie 3

***(À la fin de la journée)

Lorsque nous retournons à l'hôtel, tous silencieux, je ne peux m'empêcher de penser à ce résultat et ce qu'il implique. Dai-kun a perdu. Et Seirin est à surveiller de très près maintenant.

Dès que nous entrons, rien d'étonnant à ce que le coach nous rassemble en salle de conférence pour un briefing. Demain est encore un jour de match du premier tour, et Rakuzan ne participera pas. Ce n'est que lundi que nous commencerons à jouer. Mais ça n'empêche pas le coach Shirogane de nous préparer comme si c'était le cas. De même que, les qualifications continuent pour certaines grandes équipes, notamment Shutoku qui se trouve dans notre poule. Donc un adversaire que l'on rencontrera avant la finale.

Et c'est à l'équipe de visionnage et moi-même, d'en faire un rapport détaillé en prévention pour la suite de la Cup. J'acquiesce comme les autres lorsque le coach nous donne l'heure et les billets réservés pour observer les matchs de demain. J'ai intérêt à être minutieuse dans mon compte-rendu.

Un peu plus tard dans la soirée, après avoir rédigé les notes du match de cette après-midi, et enfin terminé le rapport d'évolution des joueurs sur la journée d'aujourdhui, j'en profite pour demander à Takuo où sont les titulaires alors que je lui remets mes douments tant attendus. Il réfléchit, la main au menton.

- Hum... Il me semble que Chihiro à terminé son entrainement, et il profite d'un massage des muscles tibiaux postérieurs. Les autres ont préféré continuer encore un peu avant le repas.

- D'accord. Merci !

Je lance avant de repartir aussi vite vers le gymnase. Seijuro m'avait demandé de me remettre un copie des recherches et des notes que j'ai commencé sur Seirin pour qu'ilpuisse les étudier en amont. Et serviable que je suis, en comptant les efforts que je fais pour rester polie avec lui malgré son comportement, et bien, je tiens parole. Et j'ai encore des révisions à faire pour els examens alors je ne tiens pas à être déranger plus tard parce que Monsieur n'a pas eu ce qu'il voulait.

Je soupire sur le chemin. Que c'est dur...

Arrivée devant le gymnase, j'entends déjà des bruits de ballon. Je passe la première porte, et avant même de passer l'embouchure qui mène au terrain, je remarque Seijuro au centre, l'air particulièrement pensif envers le ballon de basket. Qu'est-ce qu'il fait ? Et au même moment, depuis l'autre entrée, les trois garçons entrent à leur tour, et s'avancent vers le capitaine.

- Sei-chan, tu t'entraîne encore ?

- On va faire une pause, tu viens avec nous capitaine ?

Je me surprends à rester cachée dans mon coin, et lorsque j'entends leur conversation, j'en profite pour prendre plus de hauteur et mieux les espionner. On dirait qu'ils ont interrompu sa séance de réflexion, mais le regard qu'il leur donne me paraît étrange.

Quand Seijuro leur demande de faire un One on Three, je reste muette. Pardon ? Nos trois rois incontestés de Rakuzan sont perplexes devant la demande incongrue du capitaine. Ils savent qu'il est fort, mais ils ont aussi leur propres égo à défendre. Et ils acceptent.

Quand je vois ce qui se passe sous mes yeux, je comprends où il veut en venir. Après le match de Tôô contre Seirin, j'aurai dû me douter qu'il envisagerai ça. La "zone".

- Bien. Ça devrait fonctionner dans un vrai match

Il conclut confiant et calme comme à son habitude. Je suis estomaquée. Au point d'en être presque littéralement sur les fesses. Mais ce n'est pas pareil pour les trois titulaires à genoux et en sueur devant lui.

- Sérieux ?

Eikichi s'exclame, et Kotaro ajoute en soufflant tout aussi difficilement.

- Akashi est un monstre.

Il fixe le ballon, comme s'il venait de faire une éxpérience dont étudit le résultat et ses facteurs.

- Mais on devra considérer ceci comme ma botte secrète. L'utiliser signifierait que Rakuzan est dans une situation dangereuse. Et une autre chose.

Il marque une pause pour le regarder tour à tour.

- Laissez-moi vous prévenir. Pour entrer dans cet état, je dois désirer la victoire en gardant tout pour moi. En d'autres termes, il faut que je combatte seul. Donc cela voudra dire que j'ai abandonné tout espoir en vous.

Je ne me suis jamais fais aussi invisible que maintenant. Tetsu serait impressionné. J'attends donc patiemment que la tension retombe, et finalement qu'il ne reste plus que Seijuro dans le gymnase. Bien que je ne me sente pas plus confortable comme ça non plus. Mais contre toute attente, je trouve la force et le courage de descendre sur le terrain pour lui donner la copie de mes recherches sur Seirin.

Il ne dit rien, et c'est à peine s'il me regarde quand je lui tends les feuilles.

- C'est étrange.

Je commence sans raison. Mais de le voir agir ainsi envers les autres, comme il le fait envers moi depuis le début, les mots sortent tous seuls.

- Tu es confiant et tu es fort, je l'admets. Mais je sais aussi que tu crois en la force de ceux qui t'entourent, sans pour autant avoir assez confiance pour les laisser faire seul leur travail.

Il lève lentement ses yeux froids vers moi et je poursuis avant de me figer.

- Je veux dire, tu as insisté pour que je rejoigne l'équipe comme manager parce que tu sais que j'ai des compétences, des conseils et un instinct forgé par différents sports. Mais cela ne t'empêche pas pour autant de toujours repasser sur ce que je fais ou de vouloir le faire avec moi. Tu as confiance en mon travail, mais tu n'as pas confiance non plus.

Ses épaules semblent se détendre, et son regard s'adoucit, ou du moins me semble moins glacial.

- Donc, c'est étrange.

La vérité, c'est que je ne te comprends plus, Seijuro. Plus comme avant, tu as changé, bien que ton côté manipulateur a toujours eu une petite place. Finalement, il ne semble pas vouloir ajouter quoique ce soit, et je décide simplement de partir.

- À demain.

***