Chapitre 2

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Suzana


Une petite silhouette arrive devant moi, je reconnais aussitôt ma petite sœur Luna. Elle lève la tête pour me regarder dans les yeux, un sourire apparaît sur son visage, ses bras finissent par m'entourer affectueusement.

— SUSU ! S'écrit-elle.

Je la soulève pour la prendre dans mes bras, elle est tellement légère, elle n'est pas plus haute que trois pommes, je lui caresse le dos alors qu'elle secoue les jambes pour que je la lâche, ce que j'exécute.

Je relève ma tête et aperçois le visage de mon grand frère, lui, il ne m'a pas manqué par contre.

— Oh purée pas toi ! S'exclame-t-il

Il me regarde avant de me fermer la porte au nez, mais quel connard !

La seconde d'après la porte s'ouvre, il a un grand sourire aux lèvres et s'approche pour me prendre dans ses bras. Mon frère ne me ressemble pas, il a les cheveux noirs bouclés à une barbe de trois jours, il est assez costaud.

—  C'est bon Miguel t'a trouvé ça drôle de me fermer la porte dessus ? Ta finie ton cirque ?

Il lâche un rictus et ses bras ornés de tatouages se détachent de moi.

—  Plutôt oui, bon aller rentre, dit-il avant de me prendre par les épaules.

J'entre dans la maison, j'entends la porte se refermer derrière moi et la voix de mon frère retentit.

—  Passe-moi ta valise, je vais la monter.

Je lui tends mon bagage en le remerciant, il ne tarde pas pour monter avec mes valises. J'avance sur le palier de la maison.

C'est grand, pas non plus gigantesque, plutôt moderne, très accueillant, l'entièreté de la maison est blanche avec des nuances de beige. Il y a des tableaux accrochés sur le mur du salon, des photos de moi, de mes frères et sœurs.

La maison avec laquelle j'ai vécu toute mon enfance. J'observe la maison des yeux, rien n'a changé, mais bon après tout, je suis partie qu'un mois.

Le sapin vert inondé de lumière brille de mille feux, la maison est toujours bien décorée à noël.

La télé allumée, je tourne la tête vers la terrasse derrière les petites baies vitrées avant de me concentrer vers le salon, mais quand je tourne la tête, j'aperçois une ombre derrière moi.

Un cri strident s'échappe de ma bouche et quand je vois la personne devant moi, la pression augmente. Elle me regarde en fronçant les sourcils.

—  Voyons ma fille, il ne faut pas crier comme ça, dit-elle accompagnée d'une petite tape sur le dos.

J'observe ma mère, ses cheveux noirs descendent jusqu'à ses épaules, mes yeux parcourent ses bijoux en or, sa peau claire et ses petites taches de rousseurs.

—  Désolé maman, mais je ne t'ai pas entendu arriver.

—  C'est vrai que je ne fais pas de bruit quand je marche, ce n'est rien, mets-toi à l'aise, je vais chercher le thé.

Son corps s'enfonce vers la cuisine.

Ma mère a toujours été gentille avec tout le monde, mais pour une certaine raison, dès que ça a un rapport avec le patinage artistique, elle peut changer du tout au tout.

Après quelques minutes, ma mère réapparaît devant moi, un petit plateau en main, du thé et des gâteaux posés dessus. Je ne tarde pas à en saisir et ma mère plonge ses yeux dans les miens, prend mes mains dans les siennes et me dit de but en blanc :

FROZEN HEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant