Chapitre 15

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Kalei


Nous sommes enfin rentrés chez moi après trente minutes de route.

Tous assis autour de la table basse en face de la télé, l'ordinateur de Neyla sous nos yeux, capte notre attention à tous.

La débutante m'a passé les micros qui étaient dans son sac, quand elle était en train de bavarder avec les femmes à la soirée. Mave lui était bien en train de parler sa langue à des mecs dont il faut également se méfier. Il parlait d'un coffre, cette clé ouvre ce fameux coffre en question.

Suzana fixe la télé éteinte en face d'elle, les yeux dénués d'émotions.

Habituellement, ses pupilles ont toujours cette absence de lumière qui enténèbre son visage. Mais son regard a quelque chose de différent ce soir.

Je n'aurais peut-être pas dû la mêler à ce gala. Ce n'est pas son domaine, sur le coup, je n'ai pas trop réfléchi.

Ça n'aurait pas dû partir aussi loin. Elle aurait juste dû parler avec les femmes et enregistrer avec les micros.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé exactement et ça me dérange.

— C'est tout ce qu'on a pu tirer, s'exclame Neyla qui me sort de ma rêverie.

Je pivote vers elle, qui s'adosse au canapé, les jambes croisées tout en expirant bruyamment.

— C'est déjà bien, il faut juste trouver le coffre maintenant, rétorque Eyden.

— Ouais, il a parlé de plusieurs billets, il doit sûrement avoir des millions dedans.

Tu m'étonnes que tous les contrebandiers courent après ce coffre qui a l'air d'être aussi précieux que le One Piece.

— Il y a de l'argent dedans, mais ça, Neyla, tu vas devoir t'en occuper seule, je ne suis pas censé m'occuper de cette mission, je devais seulement ramener la clé, c'est tout.

Neyla craque ses doigts gantés, concentrée sur l'écran en face d'elle.

— Je peux m'en occuper seule de toute manière. Fais-moi une copie du contenu de tous les micros.

J'acquiesce, ma tête bascule en arrière, mes paupières sont lourdes, la fatigue commence à se sentir.

— Et la fille à qui tu étais en train de briser les hanches, c'était pourquoi finalement, articule nonchalamment Eyden.

Sa voix rauque me sort de ma rêverie, je tapote la poche de ma veste noire et en sort un téléphone.

— Je dois fouiller dans son téléphone, je cherchais un truc en particulier.

Ma réponse attire l'attention de Suzana qui se retourne un instant pour me fixer intensément.

Un éclair d'animosité passe sur ses traits.

Comme si elle cherchait à savoir ce que je cache en me regardant. Mais elle tourne finalement la tête en pinçant les lèvres, emprisonnant les injures qu'elle s'empêche de me cracher.

Eyden acquiesce suite à ma réponse, je sens qu'il est fatigué lui aussi, ça doit être la troisième fois qu'il bâille en l'espace de dix minutes.

— Vous pouvez rester dormir, Eyden et Neyla, annoncé-je.

Ils hochent la tête tous les deux, il est pratiquement trois heures du matin.

— Je te laisse la chambre d'amie Neyla, dit Eyden.

FROZEN HEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant