En pente pas si abrupte qu'elle l'aurait pensé, Yona glissait dans les profondeurs obscures sans savoir où elle allait. Hormis cette crainte, elle commençait presque à apprécier le trajet. La pierre était lisse et elle s'adaptait aux nombreux virages. Au début, la garde du corps avait à peu près une idée d'où elle se trouvait et dans quelle direction elle allait, mais le sentiment de perdition total remplaça vite tout cela. Plusieurs minutes s'écoulèrent, avec des virages à gauche un peu abrupts, des virages à droite longs, mais plus doux, des changements dans la rapidité de glissade...
Elle avait essayé de maîtriser sa descente, mais les parois étaient recouvertes d'une substance liquide qui empêchait toute adhésion. Au début en proie à la panique, après plusieurs dizaines secondes où rien ne se passait, elle se ressaisit et se préparait simplement à l'arrivée.
Elle avait tenté de communiquer avec Ries. Elle entendait ses cris, mais ils s'étaient rapidement estompés. Et malgré de nombreux appels, il n'avait répondu à aucun.
Après un dernier virage, une lumière vive apparut plus bas. Aveuglée, elle dut plisser les yeux au point de les fermer. Elle termina sa glissade sur un sol complètement différent et s'arrêta en heurta quelque chose de mou.
Au cri de douleur qu'elle entendit, elle comprit qu'elle était rentrée dans Ries.
- Ça va ? demanda-t-elle en rouvrant les yeux.
– Rien de grave, hormis ton pied dans ma côte.
Elle retira tout de suite sa botte de son employeur et se releva en même temps que lui. Ils restèrent quelques instants dans le silence, et tournèrent sur eux-mêmes pour admirer la pièce où ils se trouvaient.
Haute d'environ plusieurs étages, elle dégageait à la fois quelque chose de primitif, mais également de raffiné. Les murs et le plafond étaient encore en pierre naturelle, irrégulière autant dans la forme que dans les nuances de gris et de marron clair, et donnaient l'allure carrée de la pièce malgré ses angles arrondis. Le sol, lui, était composé de grandes dalles d'un jaune sable foncé, faites dans un minéral légèrement granuleux. La lumière, celle qui avait aveuglé Yona à son arrivée, venait de plusieurs globes répartis dans toute la salle. Ce n'étaient pas des lampes à huile, et ils n'étaient connectés à rien. Il n'y avait qu'une seule explication, la magie.
L'air y était sec et frais, comme dans un tombeau. Dès la première inspiration, Yona sentit une tension s'installer en elle. Des gouttes perlaient de-ci de-là, rompant le silence à intervalle régulier. Mais surtout, après avoir regardé la pièce dans son intégralité, un seul objet captait toute son attention.
Aux deux tiers de la salle, un énorme artéfact prenait place. Elle s'en approcha avec Ries afin de l'observer en détail.
Un gros cube composé de plus petits cubes flottait dans les airs, cinq colonnes verticales et le même nombre à l'horizontale, chaque partie indépendante des autres, mais tout de même très proche. Dans une roche marron foncé, des symboles géométriques étaient gravés dans chacun des cubes. Devant l'étrange artéfact, deux sphères lumineuses bleues flottaient à hauteur d'homme, un peu plus grosses qu'un poing.
Alors que Ries et Yona ne se tenaient plus qu'à quelques dizaines de pieds de l'objet, une série de dalles s'époussetèrent par un vent sortit de nulle part, qui balayant une couche de poussière et révéla des indications. Le marchand s'approcha de celle toute à gauche, et commença à lire.
- « Les mains dans la lumière, vous remettrez dans l'ordre ce qui n'est plus. Un monde aux milliers de possibilités, qu'il vous faudra trouver avant que le temps vous manque. Une fois débutée, il n'y a qu'un chemin. Faites que vous empruntiez le bon. »
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Voyage au centre du soleil
FantasíaYona, une jeune bûcheronne du nord du continent de Wêreld, frôle la mort lors d'une avalanche. Miraculeusement sauvée par un mystérieux marchand itinérant qui passait par là, elle va décider de le suivre en tant qu'employée. Yona va alors quitter s...