Chapitre 37 - Dîner

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– Sire Daper, lança le prince hériter d'un ton froid.

– Prince Koning, répondit Erlik sur le même ton.

Ils venaient à peine d'entrer dans le salon privé, que l'ambiance semblait déjà glaciale. Que se passait-il ? Après les avoir annoncés Erlik et elle, une servante se retira et ferma la porte. Quand la poignée termina de se remettre dans sa position initiale, les deux jeunes hommes changèrent totalement de comportement dans un rire sincère.

– Tu m'as presque eu vieux frère !

– Dans mes bras prince de mes deux !

Ils s'enlacèrent et se donnèrent des tapes viriles dans le dos. Lorsqu'ils se séparèrent, le regard du prince se porta directement sur Yona. Quand elle l'avait croisé la dernière fois, il lui avait paru insensible, analysant les informations qu'on lui transmettait pour les transformer en ordres. Ici, en un clin d'œil, Yona perçut l'amitié qui les liait.

La garde du corps soutint un instant le regard du prince. Légèrement plus petit que Erlik — et donc presque à sa taille —, beaucoup de gens le qualifieraient de beau. Il arborait des traits fins et harmonieux avec une mâchoire bien définie. Ses yeux étaient marron, mais plus clairs que la majorité des personnes qu'elle avait croisé. Elle y percevait quelques nuances de couleur, rendant l'ensemble très joli. Il avait la même coupe qu'Erlik, à savoir les côtés rasés et des cheveux frisés courts, à la différence qu'eux étaient à la limite du noir. Mais ce qui choqua le plus Yona, c'était sa tenue. Dans un costume similaire au sien, il n'avait pas du tout la même prestance ! Entièrement blanches, des dorures sillonnaient les vêtements des chevilles aux poignets, agrémentés de quelques dentelles de-ci de-là.

Commençant à être gênée, elle prit l'initiative.

– Prince hériter, lança-t-elle peu confiante en effectuant une légère révérence.

– Non pas de ça en privé dame Teming ! Appelez-moi Senu.

– Alors appelez-moi Yona.

– Parfait ! Que diriez-vous d'un bon verre ?

Tous les trois s'installèrent à table. Un domestique sortit des ombres de la pièce et commença le service, en versant un verre de vin à chacun.

- Et à cette crise ! lança le prince en trinquant.

Mais il se reprit instantanément.

– Mille excuses Yona, j'oubliais que vous faisiez partie des victimes de ces odieux vols. Ma déclaration n'avait que pour but de relâcher la pression, rien de plus.

– Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave.

- Ce vin est délicieux ! s'écria Erlik. Où l'as-tu trouvé ?

– Ah ça, c'est un cadeau adressé à la famille royale ! Il vient des plantations du vieux Alko.

– Bien sûr, ça parait évident. Mais c'est une nouvelle cuvée, non ?

– Oui ! À priori il tente de l'aromatiser différemment. Il a changé les épices et rajoute quelques herbes. Mais je ne me souviens plus trop. Il a déblatéré un petit discours bien mielleux lorsqu'il nous a remis une caisse entière, mais j'ai oublié les détails.

– On dirait un peu celui de maître Hol, la version d'il y a deux ans.

– Tu as raison ! Tout le monde l'avait pris pour un fou à ce moment-là !

Voyage au centre du soleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant