Salut ! Désolée du retard, c'est parce que je publie essentiellement sur fanfic-fr.net (vous pouvez y jeter un coup d'œil si vous êtes impatient, j'ai déjà posté 15 chapitres ! Mais surtout, n'oubliez pas de commenter ^^)
3.
Quelques heures après l'épisode de l'enlèvement, Violette, nos deux ravisseurs et moi trouvâmes refuge dans un centre commercial en construction. La camionnette était garée derrière des buissons, et nous nous étions assis sous une vieille bâche, au milieu de la poussière et des parpaings. Rien ici ne semblait avoir bougé depuis une décennie.
Nous faisions l'inventaire de nos provisions en nous partageant du soda. Je bus dans une tasse en plastique. Le soda avait un goût trop sucré, il me donna plus soif qu'autre chose. Mais je ne dis rien. Noé était contrarié et mâchait frénétiquement son sandwiche. Je me levai.
−Pourquoi on n'attend pas tout simplement la police ? Pourquoi ne pas dire la vérité ?
−Tu veux qu'on retourne à la maison, c'est ça ? s'énerva Noé. Tu veux que tout redevienne comme avant ?
−C'est pas ce que...
−On ne reviendra jamais à la maison, tu comprends ?
−Et maman ? osai-je.
−Maman a choisi.
−Elle a rien choisi du tout ! Menteur ! Frank la frappait, comme moi, comme toi, Noé ! Tu l'as laissée alors qu'elle...
Je n'en pouvais plus. Je laissai tomber ma tasse, qui se fendit au contact du sol. Le soda se renversa, fit fondre la poussière. Mes larmes coulaient seules et je revoyais sans cesse les poings de Frank s'abattre sur les visages des gens que j'aime. Je m'éloignai rapidement des autres pour m'appuyer contre un pilier, cachée. La caféine ne m'allait pas. J'avais le cerveau qui pulsait, les mains moites. Je vomis. Ensuite, je regardai la flaque sombre par terre, et je pleurai. J'avais tellement peur de revenir, moi aussi, et je me sentais tellement coupable.
Je revins vers notre abri après m'être assurée de n'avoir aucune trace de larmes sur les joues. J'avais réfléchi. Loup et Violette étaient assis seuls. Ma tasse était toujours explosée par terre, et le soda avait séché. Je vis Noé plus loin. Il fumait, appuyé contre la voiture, les sourcils froncés. Je m'assis à côté de Loup.
−Je suis désolée. Noé a raison, je ne peux pas revenir à la maison.
−Noé n'est qu'un con.
Nous échangeâmes un regard d'incompréhension.
−Mais c'est vrai que ça va être dur de faire marche arrière. Viens t'asseoir, dit-il en tapotant le sol à côté de lui.
J'obéis. J'avais cet horrible goût dans la bouche. Pas celui du vomi, non. Celui des larmes, qui, on dirait, sont composées différemment à chaque fois. Et cette fois-ci, elles étaient âcres, persistantes. Cette saveur revenait sans cesse plus fort, lancinante. Si douce et si amère.
−Il y a exactement quarante-six pourcents de caféine, dans ce soda, dit Loup.
−Beurk, fis-je en grimaçant. Je ne sais pas si je vais tenir longtemps si je bois ça.
−C'est pas fait pour tenir longtemps. C'est fait pour s'empêcher de lâcher.
Je fixais la bouteille. À chaque gorgée de soda, on chassait la fatigue, on allait plus loin, plus vite. Nous avions pris de l'avance, mais pas tant que ça. Il nous fallait partir.
−Je déclare le congrès des Fugitifs ouvert, dis-je solennellement.
Loup me regarda longuement, sans vraiment comprendre. Puis il joua le jeu.
−Permets-moi d'interrompre la séance, mais il me semble qu'un membre du congrès est absent.
−C'est vrai, Loup, je te remercie.
−Ramène-toi, mec ! cria Loup à Noé, qui en était à sa quatrième cigarette.
Règles d'or du congrès des Fugitifs
1- Rester ensemble
2- Ne JAMAIS se rendre
3- Le capitaine Noé est responsable de DEG
4- Le capitaine Noé conduit toujours DEG, sauf s'il confie ce droit au sous-capitaine Loup
5- Les Fugitifs ne doivent pas dépasser le quota de 6 Tic Tac par jour
6- Si l'un des Fugitifs se fait attraper, il est responsable de son sort (il n'est EN AUCUN CAS autorisé de dénoncer)
7- La guitare du sous-capitaine Loup peut servir d'arme en cas d'extrême détresse
Signatures : Noé Elena LOUP
VioLEtte
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LA ROUTE
Teen FictionC'était le printemps. Une nuit. Violette pleurait. Noé se battait dans la cuisine. J'avais peur, je fermais les yeux, tenais ma sœur dans mes bras. Une nuit. Loup a sonné à la porte. Ce fut très rapide. La seconde d'après, nous étions partis. Sur la...