Chapitre 12

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- Deku, tu viens ou pas ? 

Le-dit Deku sort de sa chambre, son pull enfilé de moitié. Il se dirige vers Katsuki à cloche-pied, car l'autre est encore dénudé. 

- J'arrive ! 

Izuku traverse le couloir en courant. Le camp d'entraînement a des couloirs plus étroits qu'à Yuei, mais il n'en reste pas moins la place de mettre une personne de taille moyenne allongée sur la largeur du couloir. 

Lorqu'Izuku arrive près de la port les menant vers l'extérieur du "bâtiment de sommeil", ainsi renommé par les profs, il aperçoit Katsuki adossé contre le mur, un demi-sourire gravé sur son visage. Ses yeux l'analysent des pieds à la tête. Puis un rire franc se détache de sa bouche pour s'échouer contre les oreilles d'Izuku. Interloqué, il l'interroge.

- Quoi ?

- Avoue, tu t'es rendormi quand j'suis venu t'réveiller.

Izuku rougit.

- N...Non ! Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

- T'as les marques de l'oreiller. Et, soit-dit en passant, tes chassettes sont pas de la même couleur.

Izuku, rougissant encore plus, regarde fixement ses pieds. En effet, sa chaussette blanche jure avec sa chaussette noire. Il pousse un juron avant de courir rechercher la jumelle de sa chaussette blanche. Il faut dire que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait une nuit complète.

A la recherche d'une chaussette jumelle, Il renverse son tiroir à vêtement, afin d'y voire plus claire. Les tee-shirts et les pantalons forment un beau nuancier au sol. Joli, certe, mais inutile. C'est donc sans scrupule que les ensembles se mélangent, s'entremêlent et se plient en des positions jamais expérimentés. Malgré ce torrent d'agitement, aucune trace de son autre chaussette. Alors qu'il s'apprêtait à partir, il se lève, dépité et son regard tombe sur son lit.

A vrai dire, dans ces moments où tu te sens extrêmement con, tu ne sais pas si tu dois en rire ou en pleurer.

Parce que sa chaussette, elle attend gentiment, sur le lit, en proie au vice de la solitude.

Et lui, il a renversé sa chambre sans dessus dessous, pour ça.

Comme si le destin voulait juste se foutre ouvertement de sa gueule.

La voix de Katsuki, l'interpelant, le réveille de sa béatitude. Il se débarasse de sa chaussette blanche pour enfiler la compère de la chaussette noire. 

Il arrive en courant près du cendré, son sac à la main.

- C'est bon ! Désolé.

 - Ouai, franchement, tu fais chier, le nerd, on va arriver en retard.

C'est sur ces derniers mots qu'ils se rendent en cours. Un silence reposant s'installe, comme on en trouve le matin. Ce silence pas gênant, un silence remplit de rélexions moindres, laissant chacun dans ces pensées. 

Il faut dire qu'Izuku a toujours beaucoup à penser. Mais aujourd'hui, il ne pense pas à mal. Il pense à la relation qu'il entretient avec Katsuki. Elle évolue, doucement, à leur rythme. Ils se parlent comme deux amis de longues dates le feraient. Enfin, deux amis lambda, il veut dire. Parce que jusqu'à il y a quelques jours, jamais Katsuki ne l'aurait attendu pour aller à l'école. Au grand jamais il ne l'aurait traité seulement de "nerd" pour son étourderie. 

Qu'est-ce qu'il en pense, Izuku, de cet évolution ? Que du bien. Bien qu'il ait été harcelé, jamais il ne lui en a voulu. Et il dirait même qu'il est déçu du temps que ça ait prit pour qu'une relation correcte soit établie. Parce que du coup, il n'a toujours pas pu résoudre ce sentiment qui lui agite le coeur quand il parle à Katsuki. Peut-être qu'il ferait bien de lui demander.

Malentendant mal entenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant