Chapitre 19

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Les yeux papillonnants, Izuku reprend conscience peu à peu. Il n'ose pas les ouvrir complètement, de peur à croiser le regard inquiet de Katsuki. Il s'amuse à les entrouvrir et à voir le monde assombri par ses cils, qui chatouillent ses joues. Ne remarquant personne présent dans la pièce, il se décide enfin à laisser ses paupières finirent leurs trajectoires. Il sent quand même un goût amer lui emplir la bouche. Il se sait à la fois soulagé de ne pas à suporter le regard du cendré, mais il a ce sentiment âpre de déception. Oui, c'est ça. Il est un peu déçu.
Mettant ce sentiment plu qu'étouffant et profondément égoïste de côté, il se redresse. Ses yeux s'équarquillent. 9h32. Malgré lui, un sourire en coin s'imprime sur son visage.
Il n'est pas là pas parce qu'il ne veut pas, mais parce qu'il ne peut pas. Nuance très mportante à ses yeux.
Il se lève d'une violence telle qu'il tombe à la renverse. Après deux ou trois jurons poussés, il parvient à s'habiller promptement malgré ses douleurs présentes à chacun de ses mouvements. Sa peau tire sur ses cicatrices et manquent de se rouvrir par deux fois.
Un sentiment de culpabilité le submerge lorsqu'il passe la porte du dortoir. Il se remémore la journée d'hier par étape, et il n'est franchement pas fier d'avoir cédé à sa pulsion. D'autant plus qu'il n'a pas été discret. Et puis, il a éliminé un joueur du jeu. Il ne sait toujours pas quel est le but, mais si ça les amuse...
Qui a été éliminé déjà ? En faite, il ne sait pas. C'était qui, sur son bras gauche ? S'il se souvint bien, la trace de main es plutôt grande. Sans doute un garçon. Denki ? Sero ? Shoto ? Tokoyami ? Il espère que ce ne sera pas Katsuki. Comme il affectionne particulièrement gagné, il ne se contentera pas de la dernière place.
Pourquoi ce jeu le préoccupe autant ? Sans doute parce qu'il a vu qu'il a de réels répercutions sur la santé de ses camarades. Bien que les coupures sur leurs joues soient minimes comparées à son vécu, il est convaincu que des marques resteront sur le visage de ses amis. De Katsuki.
Pourquoi faut-il que Katsuki imagne un tas de règles compliqués et savament tordus ?
Il toque à trois reprises. Un "entrez" retentit. Le ton dans la voix de l'héroïne interdit au moins de 18 ans semble légèrement inquiet et énervé. Tout va bien, n'est-ce pas ?
- Ah, Izuku, tonne Midnight. Tu tombes bien. Cela va faire plus d'une heure que Kaminari reste muet, et qu'Ejiro et Katsuki ne veulent pas expliquer d'où proviennent leurs blessures. Et que dire de cet accoutrement ? Serieusement, cessez cette mascarade, enfin !
Ne souhaitant pas supporter le regard de ses camarades, Izku répond à son enseignante sans tourner le regard.
- Euh, enfaite, pour rester vague sur le sujet, kacchan et... d'autres élèves ont créé un... Jeu ? Pas dangereux, hein ! Du moins, je crois... Et donc pour les blessures, ce sont comme de défaites de batailles et Denki, bah... Il aurait perdu la guerre ?
- Certes, mais cette activité, pour le moins douteuse, ne doit pas interférer avec le scolaire. On n'est pas à un mardi gras, ou plutôt à Halloween. Je veux que cela restes en dehors des cours.
Alors qu'Izuku allait répondre par l'affirmative, Katsuki daigne à répondre une toute autre réponse à son professeur.
- Nan. C'est comme ça. Denki est mort. Je suis blessé. Eijiro est blessé. Il reste plus que 10 survivants.
Il détourne du regard de Midnight pour se fixer dans le sien.
- Tu l'as tué, Deku.
Il ferme les yeux. Il refuse d'assumer ses actes. Seulement, la réalité le rattrape et le force à ouvrir ses yeux. Sa réalité, c'est le dénommé "Kacchan".
- Ouvre. Tes. Yeux. Le nerd. On a pas fait tout ça pour rien.
Il refuse. D'un mouvement de tête qui prouve sa résignation à regarder, Katsuki se lève, sous le regard perçant de Midnight qui a l'impression de ne plus contrôler du tout son cours. C'est pas grave, cette classe a une cours d'avance par rapport à l'autre seconde, pense-t-elle. Elle s'assoit tout de même avec un air renfrogné à sa chaise de bureau.
Katsuki se place derrière Izuku et lui sussure à l'oreille.
- Deku, ma patience a des limites. Tu vas pas rester les yeux fermés toute la journée.
Le bouclé prend une inspiration chevrotante.
Il ouvre les yeux.
Et les referme de suite.
Il se frotte les yeux de plus en plus fort, mis l'image reste incrustée dans sa mémoire, comme tatouée sur ses paupières.
Mon dieu, Denki.
Il est couvert de giclures rouges, comme si on l'avait poignardé sauvagement. La couleur maitresse reprend avec exactitude son modèle ; la couleur du sang est d'une précision qu'il en ferait pâlir le sien. Et puis, que dire de ses pupilles... D'un blanc lumineux, le spectre de son ancienne gaïeté qui les faisaient briller est révolue. Son regard sans âme transperce la sienne sans ménagement.
Mais le pire, ce sont ces mots, qui lui transpercent le coeur, telle une faux emmenant un condamné ver la mort.
"Tu m'as tué".
Ni plus, ni moins.
Et pourtant, ses simples lettres écrites avec une concentration moindre, tel un brouillon, suffisent à faire naitre en son coeur un sentiment qu'il sent grossir, puis exploser : la culpabilité. Il sait que ce n'est qu'un jeu, qu'il n'est pas réellement mort, mais c'est tout comme. Les élèves l'ignorent et les regards sont rivés sur cet être au costume sinistre, comme si sa mort était devenu un sujet qui faisait parler.
Alors, d'un point de vue, ils ont raison : il l'a tué.
Sa respiration se coupe, mais il pavient à trouver un mince espace dans sa gorge serrée par l'angoisse.
Il a besoin d'air.
Il se dirige vers l'extérieur de la salle et s'adosse contre le mur. Et il attend. 3 minutes. 5 minutes. 20 minutes.
Il semble aller mieux. Il rouvre la pièce et s'assoit à sa place. Midnight, qui depuis a repris son cours, ne proclame aucune remarque. Il a besoin de souffler. Heureusement pour lui, les minutes ont fini leur courses. La sonnerie retentit. Il voit les élèves sortir de la salle, leur sac à l'épaule.
Leur sac à l'épaule...
Y a un truc qui cloche.
Les imitants, il prend ses affaires les sourcils froncés. Alors qu'il commence à bouger, il voit tous les élèves, sans exception, tourner leur tête vers lui. Occhaco lui saute dans les bras.
En pleurs.
HEIN ?????
- Occha, pourquoi tu pleures ?
- T'es revenu !
Il est de plus en plus perdu.
- Heu... T'as de la fièvre ?
Il tourne la tête, sans avoir un peu de mal, vers ses autres camarades.
Eux aussi ont les larmes aux yeux. Même Denki, qu'il réussit à apercevoir à travers les cheveux d'Occhaco.
- Hein ? Mai c'est un épidémie, enfait...
Il bugue.
Pourquoi le soleil se couche ?
Attends, il serait pas...
Non non non NON !
Il recommence.
Il reperd la mémoire, encore.
Putain de merde.
Pourtant, il n'a pas eu une nouvelle dose. C'est normal ?
Il comprend pas.
Comment c'est possible ?
Le produit est sensé avoir été absorbé ENTIEREMENT par son sang.
S'il s'était concentré, il aurait trouvé la réponse à sa question.
S'il s'était concentré, il aurait pu sentir sa peau lui tirailler dans le cou.
S'il s'était concentré, il aurait entendu un faible bordonnement vrombir contre ses tympans, anonciateur d'un retour. DU retour.
...
De son retour.

-----------------------------Salut à tous !Oui, je sais, j'ai coupée vachement tôt, mais je devais le faire, parce qu'il faut que je vous parle

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Salut à tous !
Oui, je sais, j'ai coupée vachement tôt, mais je devais le faire, parce qu'il faut que je vous parle. Que je vous mette en garde.
Vous savez, j'ai une grande amie qui elle-même a une amie d'enfance. Eh bien, il y a quelques jours, ma copine a appris qu'elle a fait une tentative.
Alors vraiment, s'il vous plaît, apprenez à remarquer les signes. Même moindre. Et si c'est toi, oui toi derrière ton écran, qui souhaite mettre fin à tes jours : pense à tes proches. Si tu ne veux pas vivre pour toi, fais le pour une mère ou pour un ami : les proches sont touchés bien plus qu'ils ne laissent paraître.
Sais-tu que la vue d'une tentative peut entraîner une dépression sévère, voire même la mort ? Et alors là, c'est le chat qui se mord la queue.
Certes, le sommeil a peut-être du mal à te trouver ; mais il existe des médicaments pour ça.
Tu n'as plus réellement d'amis ? Il y aura toujours une personne sur les milliards que nous sommes pour te tendre la main.
Tu te ou tu t'ai fais harcelée ? Si tu te suicides, ils auront gagné. Bats-toi, ils ne valent pas la peine.
Tu as des traumatismes ? Trouve-toi dans ta journée au moins deux petits moments de bonheur où tu penseras seulement à ton action. Puis, la semaine suivante, trouve-en trois. Puis quatre.
Fais-toi une liste de choses que tu veux faire avant de mourir : des réalisables jusqu'aux plus improbables.
Si mes conseils ne marchent pas, en tout cas, réfléchis deux fois avant de passer le cap. Et lorsque tu sauteras, pense aux proches autour de toi que, peut-être, tu emmèneras dans la mort.
C'est peut-être égoïste de vivre juste pou les autres, mais on s'en fout. Fais-le. Pour tes proches. Pour moi.
Parles-en.
C'est impératif.
A bientôt,
Soyez tous fort.
Beaucoup de gens ont besoin de vous.
Jadou

Malentendant mal entenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant