Malentendant mal entendu

Chapitre 29

Le soleil, annonciateur du temps qui s'écoule, lèche timidement les pores de la peau de Katsuki. Il semble avoir grandi, peut-être avoir gagné 1 ou 2 ans, sous la douleur insoutenable de ses os qui s'étirent. Les plaintes incessantes du cendré se sont maintenant tues, laissant entendre seulement de petits lappements incertains. Il sirote du bout des lèvres son eau qu'Aizawa lui a tendu. Il ne sait pas comment il a connu cet homme, mais il le connait. Il en est sûr.

Aizawa prend la parole tout en rassemblant un paquet de feuilles noircit d'une écriture qu'il semble vaguement reconnaître. Elles sont cornées dans le coin inférieur droit.

- Bon, je vais commencer par te demander si tu as tous tes souvenirs, commence-t-il sans trop d'espoir.

Katsuki, assis au fond du lit, les draps serrés en boule contre sa poitrine, fronce les sourcils.

- Pourquoi je devrais pas ?

- Tu te souviens de Yuei ?

Il arbore un sourire pure et enfantin.

- Bien sûr que je me souviens ! Sourit-il. Même que c'est là qu'All Might a étudié !

Il monte sur son lit, les bras à sa taille.

- Et même que, plus tard, j'irai aussi !

Aizawa grimace. Il ne pourra pas les aider sur code indéchiffrables des numéros de téléphone qu'ils tentent d'appeler depuis des heures. À cause de quoi ? Parce que le numéro est inexistant ! Pourquoi avoir glissé 6 numéros... Pour rien ? Sans aucun but !
Cela va faire 12h qu'il bloque dessus. Selon les statistiques de Katsuki, Izuku ne passera pas la nuit. Et là, ils perdent du temps. La faux mortelle s'abattera sur leur chair. Le temps les rattrapera.

Le problème est là ; la solution sous leur yeux ; la logique est écrite noir sur blanc, mais cette énigme leur fait perdre du temps. Alors qu'il est déjà si précieux...

La solution s'échappe, traverse les lèvres du professeur sans qu'il ne s'en rende compte lorsqu'il fait une énième relecture.

- "Première chose à faire : lisez les théories 17 à 42. Retenez-les, se sont les plus probables. Il est impératif de prévoir plusieurs sacs dans le cas où des otages seraient présents. Comptes-tenu des dernières informations, il devrait y en avoir 4 ou 5, tout au plus. Pistez les référents du labo, dans le pire des cas. Un numéro traîne sur mon téléphone : contactez-le. Code : 123456. Il vous donnera toutes les informations à prendre en plus."

"Un numéro traïne sur mon téléphone : contactez-le. Code : 123456."

Il se répète cette phrase comme un mantrat. La solution est dedans. Ils ont compris la nuance du sur le téléphone. Ils ont retrouvés un morceau de papier coincé entre sa coque et son téléphone sur lequel est écrit les différents numéros de téléphone. Cette technique simpliste lui a d'ailleurs valu un sourire en coin. Yamada faisait pareil pour coincer ses billets, qu'il se faisait voler très souvent.

Le code est sans doute là pour brouiller les pistes. C'est un passage inutile.

Ses propres mots lui reviennent en mémoire.

"Je pense qu'on a mal lu, à un endroit ou sur un petit mot. Il est impossible que Katsuki se soit trompé étant donné qu'il a minutieusement tout mis en place." puis ceux d'Eijiro "Il avait autant de contact ?"

Pourquoi cette phrase lui est revenu en tête ? Sûrement pour la probabilité et la logique que son élève connaisse autant de personne du labo du père d'Izuku.

"Un numéro traine sur mon téléphone : contactez-le. Code : 123456."

Une idée.

Une putain d'idée lui traverse la mémoire.